Le Crime de Monsieur Lange - 1936 - Jean Renoir
Page 1 sur 1
Le Crime de Monsieur Lange - 1936 - Jean Renoir
Elégant et avenant patron d'une petite maison d'édition installée dans un immeuble parisien qu'il partage avec Valentine une blanchisseuse (FLORELLE), Paul Batala (Jules BERRY) est en fait un filou de la pire espèce.
Bientôt criblé de dettes, il abandonne son entreprise ; mais le train qui le conduit vers d'autres horizons, déraille et il figure parmi les victimes.
Ses employés créent alors une coopérative ouvrière que l'un d'entre eux, Monsieur Lange (René LEFEVRE), fait prospérer grâce à son titre "Arizona Jim" un héros de western.
Mais comme les escrocs ont la vie dure, Batala réapparaît soudain...
C'est "un film de copains" dira Jean RENOIR et il qualifiera "d'amusée et de goguenarde" son unique collaboration avec Jacques PREVERT.
C'est une œuvre frénétique.
RENOIR à la mise en scène mène une danse endiablée, PREVERT aux dialogues fait tourbillonner les mots et BERRY à l'interprétation virevolte de tout son corps.
L'action se déroule essentiellement dans un immeuble parisien (reconstitué en studio) et sa cour pavée intérieure sur laquelle donnent des logements et une conciergerie, la maison d'édition de Batala, la blanchisserie de Valentine et un atelier de cycles.
Dans ce lieu clos, vivent et se croisent une multitude d'individus plus ou moins farfelus.
Pendant une heure et quart, c'est un feu d'artifice permanent ; Batala tient la vedette dans une série de scènes drôles ou pathétiques se succédant comme autant de sketchs où il se montre malhonnête, cynique, mielleux, manipulateur, vicieux ; à tel point qu'on finit par souhaiter la mort du pourri, vœu que Monsieur Lange exauce.
Mais, si faire une belle mort c'est faire un dernier bon mot, alors la mort de Batala est paradoxalement magnifique !
Seul le génial Jules BERRY (né en 1883 comme RAIMU et décédé en 1951) pouvait interpréter un tel personnage ; en 1939, il retrouvera un rôle similaire dans Le Jour se Lève de Carné mais c'est Jean Gabin qui en sera la vedette.
Par contraste, la figure de la blanchisseuse Valentine remarquablement jouée par FLORELLE, est admirable : cheffe d'entreprise énergique, femme libre et volontaire, elle a su échapper à tous les asservissements.
L'esprit du futur Front Populaire plane incontestablement sur ce film tourné à la fin de l'année 1935 alors que les espérances n'ont pas encore été déçues ; mais c'est avant tout un divertissement.
Et bien qu'octogénaire, il n'a pas pris une ride - à la différence d'autres œuvres de Renoir- parce qu'il a l'insolence de la jeunesse.
Faja- Enzo G. Castellari
- Messages : 270
Date d'inscription : 10/10/2021
Age : 74
Localisation : Nouvelle-Calédonie
Sujets similaires
» La Marseillaise. 1937. Jean Renoir.
» Toni - 1935 - Jean Renoir
» La Chienne. 1931. Jean Renoir.
» La Règle du Jeu - 1939 - Jean Renoir
» La Bête Humaine - 1938 - Jean Renoir
» Toni - 1935 - Jean Renoir
» La Chienne. 1931. Jean Renoir.
» La Règle du Jeu - 1939 - Jean Renoir
» La Bête Humaine - 1938 - Jean Renoir
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum