Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
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El Puro
Breccio
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Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
La guerre de Sécession a cessé, c’est sûr.
Eh bien, justement, non. Pas pour tout le monde, en tout cas. Pas pour le major Droster (Eduardo Fajardo), qui, à la tête d’un petit détachement sudiste et avec la complicité de Martinez (Maurice Poli), un bandido mexicain, et de ses hommes, a profité du conflit pour s’emparer d’un village mexicain sur lequel il règne en tyran.
Alors, lorsqu’un Texas Ranger du nom de Shango (Anthony Steffen) débarque à la tête d’un détachement nordiste pour annoncer que la guerre est finie, Droster lui tend une embuscade et massacre tout le monde. Sauf notre héros, évidemment, mais, pour lui apprendre à vivre, l’immonde major l’enferme dans une cage qu’il fait hisser dans les airs, suspendue à une branche d’arbre.
Mais Martinez, à qui le major a fait miroiter un improbable trésor nordiste, commence à avoir des doutes. Il fait réparer le télégraphe du village, mais Droster descend le vieux télégraphiste (Franco Pesce) alors qu’il vient d’apprendre la bonne nouvelle, et il démolit également l’appareil. Puis – admirez le machiavélisme – il poignarde le soldat qui gardait Shango et fait évader celui-ci pour l’accuser du crime. Martinez n’est pas dupe, et c’est là que l’intrigue commence à se corser.
Ce que je vous ai résumé là, c’est le premier quart d’heure du film – en gros –, où les enjeux de l’intrigue nous sont exposés d’une façon bien plus tordue et sophistiquée. L’essentiel n’est pas là, d’ailleurs. Le scénario de ce Shango (cosigné par Steffen) rappellera bien des souvenirs aux amateurs de spaghetti : deux bandes, l’une de gringos l’autre de Mexicains, ayant signé une alliance malaisée ; un village réduit en esclavage ; des renversements d’alliance ; un héros devant endurer des souffrances insoutenables… autant de figures imposées du genre. Le petit plus, c’est le brio du metteur en scène, des acteurs et des techniciens.
Et là, autant dire qu’on est servis. Edoardo Mulargia, dont j’ai naguère loué le Non aspettare, Django, spara !, m’apparaît de plus en plus comme un cinéaste à redécouvrir. L’élégance de ses mouvements de caméras est proprement époustouflante. Il est ici secondé par Gino Santini à la photo, qui nous offre des images proprement somptueuses – la scène finale, lors de la fête du village libéré, est une véritable explosion de couleurs –, et par Gianfranco Di Stefano, dont la musique est d’une très grande richesse.
Côté acteurs, Anthony Steffen est lui aussi assez étonnant, surtout au début, lorsqu’il fait passer la souffrance qu’il endure dans sa cage. Une fois libéré, c’est une bête traquée, aux mouvements convulsifs, aux regards angoissés, et il lui faut un petit flash-back pour reprendre conscience de son identité et redevenir lui-même. Après cela, il ressemble à une sorte d’épouvantail céleste, un fantôme en poncho qui rappelle son personnage de La Horde des salopards (dont il avait également coécrit le scénar). Eduardo Fajardo fait son numéro de salaud, qu’il maîtrise à la perfection ; lorsqu’il sombre dans la folie, le résultat est hallucinant. Quant à Maurice Poli, il a préféré la sobriété aux excès habituellement associés aux personnages de bandidos ; on ne peut que l’en féliciter.
A signaler aussi, outre Franco Pesce, l’apparition d’un second couteau sympathique, Spartaco Conversi (dans le rôle du second de Martinez), et celle d’un acteur enfant au destin stupéfiant, Giusva Fioravanti. Mulargia l’avait déjà employé dans El Puro, la rançon est à toi, un film qu’il faudra que je revoie lorsqu’il en existera une meilleure édition que l’immonde DVD des Editions du film retrouvé.
Comment voir ce Shango, d’ailleurs ? Eh bien, comme l’indique le titre de ce fil, il n’est apparemment jamais sorti en France. Le super-fan américain Franco Cleef en avait jadis édité un DVD-R chaudement recommandé, mais en anglais sans sous-titres, hélas. Plus récemment est sorti un DVD splendide chez Koch Media.
Breccio a dit : allez-y voir de plus près.
B.
Eh bien, justement, non. Pas pour tout le monde, en tout cas. Pas pour le major Droster (Eduardo Fajardo), qui, à la tête d’un petit détachement sudiste et avec la complicité de Martinez (Maurice Poli), un bandido mexicain, et de ses hommes, a profité du conflit pour s’emparer d’un village mexicain sur lequel il règne en tyran.
Alors, lorsqu’un Texas Ranger du nom de Shango (Anthony Steffen) débarque à la tête d’un détachement nordiste pour annoncer que la guerre est finie, Droster lui tend une embuscade et massacre tout le monde. Sauf notre héros, évidemment, mais, pour lui apprendre à vivre, l’immonde major l’enferme dans une cage qu’il fait hisser dans les airs, suspendue à une branche d’arbre.
Mais Martinez, à qui le major a fait miroiter un improbable trésor nordiste, commence à avoir des doutes. Il fait réparer le télégraphe du village, mais Droster descend le vieux télégraphiste (Franco Pesce) alors qu’il vient d’apprendre la bonne nouvelle, et il démolit également l’appareil. Puis – admirez le machiavélisme – il poignarde le soldat qui gardait Shango et fait évader celui-ci pour l’accuser du crime. Martinez n’est pas dupe, et c’est là que l’intrigue commence à se corser.
Ce que je vous ai résumé là, c’est le premier quart d’heure du film – en gros –, où les enjeux de l’intrigue nous sont exposés d’une façon bien plus tordue et sophistiquée. L’essentiel n’est pas là, d’ailleurs. Le scénario de ce Shango (cosigné par Steffen) rappellera bien des souvenirs aux amateurs de spaghetti : deux bandes, l’une de gringos l’autre de Mexicains, ayant signé une alliance malaisée ; un village réduit en esclavage ; des renversements d’alliance ; un héros devant endurer des souffrances insoutenables… autant de figures imposées du genre. Le petit plus, c’est le brio du metteur en scène, des acteurs et des techniciens.
Et là, autant dire qu’on est servis. Edoardo Mulargia, dont j’ai naguère loué le Non aspettare, Django, spara !, m’apparaît de plus en plus comme un cinéaste à redécouvrir. L’élégance de ses mouvements de caméras est proprement époustouflante. Il est ici secondé par Gino Santini à la photo, qui nous offre des images proprement somptueuses – la scène finale, lors de la fête du village libéré, est une véritable explosion de couleurs –, et par Gianfranco Di Stefano, dont la musique est d’une très grande richesse.
Côté acteurs, Anthony Steffen est lui aussi assez étonnant, surtout au début, lorsqu’il fait passer la souffrance qu’il endure dans sa cage. Une fois libéré, c’est une bête traquée, aux mouvements convulsifs, aux regards angoissés, et il lui faut un petit flash-back pour reprendre conscience de son identité et redevenir lui-même. Après cela, il ressemble à une sorte d’épouvantail céleste, un fantôme en poncho qui rappelle son personnage de La Horde des salopards (dont il avait également coécrit le scénar). Eduardo Fajardo fait son numéro de salaud, qu’il maîtrise à la perfection ; lorsqu’il sombre dans la folie, le résultat est hallucinant. Quant à Maurice Poli, il a préféré la sobriété aux excès habituellement associés aux personnages de bandidos ; on ne peut que l’en féliciter.
A signaler aussi, outre Franco Pesce, l’apparition d’un second couteau sympathique, Spartaco Conversi (dans le rôle du second de Martinez), et celle d’un acteur enfant au destin stupéfiant, Giusva Fioravanti. Mulargia l’avait déjà employé dans El Puro, la rançon est à toi, un film qu’il faudra que je revoie lorsqu’il en existera une meilleure édition que l’immonde DVD des Editions du film retrouvé.
Comment voir ce Shango, d’ailleurs ? Eh bien, comme l’indique le titre de ce fil, il n’est apparemment jamais sorti en France. Le super-fan américain Franco Cleef en avait jadis édité un DVD-R chaudement recommandé, mais en anglais sans sous-titres, hélas. Plus récemment est sorti un DVD splendide chez Koch Media.
Breccio a dit : allez-y voir de plus près.
B.
El Shura aime ce message
Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Affiche rare ! Steffen , prêt à en découdre ...et GABRIELLA GIORGELLI .
Rex Lee- Sergio Leone
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Antonio De Teffè (as Anthony Steffen)
Eduardo Fajardo
Giusva Fioravanti
El Puro- Michele Lupo
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Attilio Dottesio [ Dean Reese ]
Spartaco Conversi
Et voilà , El Puro , c'est complété !
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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stéphane- Michele Lupo
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
On aura reconnu :
Maurice Poli
Franco Pesce
Et voilà , Stéphane !
Maurice Poli
Franco Pesce
Et voilà , Stéphane !
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Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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Age : 68
Localisation : 19
Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Une fois de plus merci Rex.
stéphane- Michele Lupo
- Messages : 498
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Age : 65
Localisation : Côte d'Ivoire
Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Excellent film je trouve aussi !
L'histoire semble originale, du moins au début (les soldats refusant la fin de la guerre) parce que sinon, ensuite c'est un peu "une poignée de dollars", soit un village mexicain mis en coupe réglée par deux bandes rivales (temporairement alliées) qu'un Gringo va venir consciencieusement nettoyer au kärcher ! En effet: seul, mais invincible (cf le titre!) Steffen dégomme du bandit mexicain et du soldat sudiste en quantité industrielle pendant tout film - c'est bien ce qu'on attendait de lui, de toute façon !
Mais méfions-nous des résumés lapidaires comme celui-là; car ce petit film over-fauché est remarquable: non par son scénario il est vrai, mais par son style visuel tout à fait particulier, qui rompt avec la plupart des westerns européens. Pas de ville-western mais seulement un village mexicain (maisons aux murs blancs) or celui-ci est entouré de pâturages bien verts et de bois très feuillus: le film a probablement été tourné en Italie ! Ces extérieurs peu réalistes mais magnifiques donnent son cachet unique au film et collent bien au côté onirique de certaines séquences (flash-backs sur la guerre, la scène d'entrée avec Steffen dans la cage suspendue...) bref beaucoup d'images fortes dans ce film, une vraie réussite, ce qui montre qu'il y a un vrai cinéaste derrière et non un tâcheron lambda.
A recommander, donc.
L'histoire semble originale, du moins au début (les soldats refusant la fin de la guerre) parce que sinon, ensuite c'est un peu "une poignée de dollars", soit un village mexicain mis en coupe réglée par deux bandes rivales (temporairement alliées) qu'un Gringo va venir consciencieusement nettoyer au kärcher ! En effet: seul, mais invincible (cf le titre!) Steffen dégomme du bandit mexicain et du soldat sudiste en quantité industrielle pendant tout film - c'est bien ce qu'on attendait de lui, de toute façon !
Mais méfions-nous des résumés lapidaires comme celui-là; car ce petit film over-fauché est remarquable: non par son scénario il est vrai, mais par son style visuel tout à fait particulier, qui rompt avec la plupart des westerns européens. Pas de ville-western mais seulement un village mexicain (maisons aux murs blancs) or celui-ci est entouré de pâturages bien verts et de bois très feuillus: le film a probablement été tourné en Italie ! Ces extérieurs peu réalistes mais magnifiques donnent son cachet unique au film et collent bien au côté onirique de certaines séquences (flash-backs sur la guerre, la scène d'entrée avec Steffen dans la cage suspendue...) bref beaucoup d'images fortes dans ce film, une vraie réussite, ce qui montre qu'il y a un vrai cinéaste derrière et non un tâcheron lambda.
A recommander, donc.
old timer- Sergio Leone
- Messages : 1889
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Petit complément de distribution:
Giusva Fioravanti
Angelo Dessy
Massimo Carocci / Eduardo Fajardo
Elio Angelucci (?) / Maurice Poli
Barbara Nelli
Claudio Ruffini
Pietro Torrisi
Paolo Figlia
Osiride Pevarello
Adriana Giuffrè
Andrea Scotti (Andrew Scott)
Gabriella Giorgelli
A présent, on peut le voir facilement...
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Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Oui, excellent film avec comme d' habitude un excellent Stephen
et facilement visible. Et je crois que tous les amateurs ont la bonne
version, mais merci pour celle du ''tube''....
et facilement visible. Et je crois que tous les amateurs ont la bonne
version, mais merci pour celle du ''tube''....
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Edocle- Sergio Leone
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
V'là t'y pas que j'tombe sur une extraordinaire version langue italienne...Edocle a écrit:Et je crois que tous les amateurs ont la bonne
version....
J'en suis tout esbaudi... Et comme de juste les dialogues ne sont pas
identiques aux versions anglaise où allemande... Et comme je considère
que la VO c'est l'italien...
En fait la version italienne est très économe en dialogue et ceci renforce la puissance de
ce film ! Tout es principalement dans le jeu des acteurs. En fait les autres versions ont tout
un tas de parlottes quand les acteurs ont le dos tourné et je trouve que ça alourdi le film !!!
Un grand Steffen...
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Edocle- Sergio Leone
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El Shura aime ce message
Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
Shango, le seul western spaghetti
où le salaud tue un gamin dans le dos....
Et ça plein écran !!!
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Et ça plein écran !!!
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Edocle- Sergio Leone
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Re: Shango, la pistola infallibile - Edoardo Mulargia - 1970
En mauvais état...mais authentique!
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Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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