Mon nom est Personne - Il mio nome e nessuno - 1973 - Tonino Valerii

[Edocle]

C'est parti !
Amicalement E.

[Personne]

Un film avec qui j'ai grandi, m'amusant d'abord des pitreries de Terence Hill, pour, au fur et à mesure des diffusions et visionnages, apprécier le fond. Cette histoire d'old west qui se termine pour laisser place à la jeunesse, on peut y voir aussi une relation d'élève qu'entretient Personne face à son maître Jack Beauregard, un élève qui veut et va dépasser son maître, mais dans le respect. C'est un peu les mêmes relations que les fans ont pour leurs artistes favoris. Toujours dans leurs pattes à ressasser leurs exploits passés.
Il y a aussi ce que veut Leone au départ, confronter le western comédie spaghetti dont Terence Hill est le champion au box-office, au western américain représenté ni plus ni moins par l'immense Henry Fonda. Il y met les moyens avec un tournage à la Nouvelle-Orléans pour le final et au Nouveau Mexique pour la scène du cimetière par exemple. Le reste est tourné en Espagne.
Leone confie la réalisation à Tonino Valerii, mais devant la pression de Terence Hill voulant être dirigé par Leone, ce dernier tournera plusieurs scènes de MNEP. Lesquelles? Valerii dans les bonus du DVD Studio Canal nous parle de la scène des pissotières, qu'il déteste par exemple. La scène du concours de whisky dans le saloon? Le face à face dans le désert avec la Horde Sauvage?

Bon, voilà, j'ai ouvert le bal!

[Edocle]

Bon, voilà, j'ai ouvert le bal!

Sûr ! Il ne pouvait pas en être autrement !

Une anecdote : ayant fréquenté assidument un cinéma où était projeté
en boucle ce film, la scène des pissotières faisait un tabac à chacune des
séances, on peut même dire qu'elle battait tout les records de rire !
On comprend pourquoi nos "braves" critiques parigot boudaient ....

Amicalement E.

[Personne]

Très franchement, je la trouve formidable. Un grand moment de mise en scène entre les champs/contre-champs, les bruitages, les mimiques d'Hill et du machiniste... Miam, miam.

[Edocle]

Et vous où l'avez-vous vu pour la première fois :

A Troyes dans l' Aube, voir mon poste précedent !
Amicalement E.

[Liko]

Vu tout gamin lors d'un passage à la télévision. A l'époque je n'ai retenu que les effets comiques de Terence Hill. J'étais loin d'imaginer que tout ceci était italien et qu'il y avait autre chose de plus profond dans ce film.

[Rex Lee]

Au cinéma , lors de sa sortie nationale ...Mais je dois avouer , à ma grande honte , que ce film m'a laissé sur ma faim . Aujourd'hui encore , j'ai du mal avec certaines séquences... Heureusement , il y a celle du cimetière indien : du grand art !

[JO]

Je remets en ligne , amélioré et mieux organisé , les lieux de tournage de "Mon Nom est Personne" sur mon blog "Mon Nom est Personne" . Dans l'ordre chronologique du film et croisés de commentaires et de quelques indications sur ce que Ernesto Gastaldi avait écrit dans son script, très littéraire et visuel à la fois.


http://monnomestpersonne1973.blogspot.com/

La partie consacrée est : "Mon Nom est Personne", Découpe Décors Détails ( ). On peut y accéder par l'index à droite de l'écran "Mon nom est Personne", ou "Lieux de tournage".

Comme il faut beaucoup de temps pour monter un message (plusieurs heures parfois) tout à la fois adapté à la lecture sur le Net et destiné à durer, comme il faut aussi du temps pour prélever chaque photogramme sur la bande image, chacun comprendra que ce travail ne peut qu'avancer lentement. D'autres films suivront sur ce pas à pas, je pense à "Il était une fois dans l'Ouest" , mais sans l'étude du script, Sergio Donati n'ayant rien publié, si ce n'est un peu du début et de la fin, dans son livre de souvenirs, ce qui d' ailleurs n'est déjà pas mal.

L'entrée sur le blog est bien sûr libre et gratuite

[JO]

Le revoilà, bien à sa place :

http://monnomestpersonne1973.blogspot.com/search/label/Acteurs




Jürgen Müller le donne dans son Films des Années 70
de chez Taschen comme Ulrich Müller, mais c'est une erreur.

Müller n'est pas Dirty Joe, toujours aussi anonyme.

[Liko]

J'ai une photo trouvée lors d'une navigation internet (désolé je n'en connais pas la source). Photo interressante...

[JO]

Inconnue, je l'ai perdue. Il peut s'agir d'une photographie mise en scène par Leone comme l'induirait Valerii, mais aussi une photographie d'amateur, dans le public, prise ce jour là.

[Liko]

Ce cliché me donne à penser que Leone aurait tourné plus de scènes qu'il n'y parait...???

[JO]

Ce cliché me donne à penser que Leone aurait tourné plus de scènes qu'il n'y parait...???

Valerii indique qu'avec sa permission, Leone aurait pris la pose pour un photographe plusieurs fois. Des photos ne veulent rien dire, n'attestent que d'une présence effective, d'autant que personne n'a jamais caché la présence du producteur le(s) dernier(s) jours de prise(s) de vues aux USA, à La Nouvelle-Orléans (le livre de JBT sur Leone est un bel exemple d'aberrations de ce type, on peut faire dire aux images n'importe quoi).

On trouve dans le livre de Frayling une photo des deux hommes conversant sous un porche de bois, Fonda et Hill à l'écoute, donc...

Le livre de Roberto Curti, Il Mio Nome è Nessuno Lo Spaghetti Western secondo Tonino Valerii, donne une analyse assez exacte de la séquence du duel dans le Quartier Français, le découpage et les choix d'échelles de plan ne sont pas ceux d'un film de Leone. Ce qui ne veut pas dire que Leone n'ait pas mis la main à la pâte, comme ses assistants l'ont fait pour ses films à lui.

Les scènes tournées par Leone sont connues :

USA : contribution sur le plateau de La Nouvelle Orléans (Valerii parle même d'un jour où il était absent).

Espagne : la fête foraine pour partie; la séquence du Saloon pour la majeure partie; la scène du Public Urinal intégralement, on peut ajouter probablement une contribution au duel sur la ligne de chemin de fer.

Tout est bien clair maintenant là dessus. Un producteur très présent sur l' écriture, le tournage, mais dont la mise en scène effective est assez réduite.

[Liko]

Merci JO pour ces précisions. En fait, j'attendais ton témoignage sur le sujet

[JO]

Merci JO pour ces précisions. En fait, j'attendais ton témoignage sur le sujet

Attention quand même, je ne suis pas Terence Hill déguisé ici.

Je trouve la démarche de Curti intéressante, parce qu' elle se ressource directement dans le film.

La musique de Ennio Morricone fait beaucoup du style Leone pour Mon Nom est Personne.

Regardées en détail sur un banc de montage, sans bande son:
les séquences américaines ou de Poblado Leone, l'attente dans la rue vide, dans le découpage technique, le choix des valeurs de plans et des angles, les compositions et les mouvements d'images, diffèrent souvent de ce que fait Leone sur ses propres films, plus direct dans ses attaques (le duel dans le cimetière indien, une fois les citations parodiques éliminées, ressortent d'une autre manière de faire, très fluide et sophistiquée, que l'on retrouve dans les autres films de Valerii, loin du western).

Le film est aussi monté par Nino Baragli, le collaborateur des Leone.

Les chef-opérateurs et les cadreurs ont , c'est une lapalissade, beaucoup à voir dans les choix visuels faits. Les deux premiers Dollars de Leone, éclairés par Dallamano ne sont pas tout à fait dans l'esthétique des suivants, faits par Delli Colli, qui diffèrent eux-même de Giu la Testa, auquel a collaboré Ruzzolini.

La force et le talent personnel du réalisateur étant bien sûr de subsumer toutes ces collaborations dans l'unité d'un style et de sa vision, les siens propres.

[JO]

J'ai reparcouru rapidement le livre de Curti sur le sujet "Mon Nom est Personne", je souligne juste que Ernesto Gastaldi et Sergio Donati confirment la version de Tonino Valerii, sur l'attribution des séquences.

Mon Nom est Personne n'est pas un film de Sergio Leone.

Dommage que cette enquête rigoureuse de Roberto Curti n'ai pas été jusqu'à rectifier les Graham Sooty/ Franco Pesce et autres Somoza des génériques...

[Personne]

Je reviens sur la rencontre Beauregard/Personne avec l'apparition de Hill qui pêche à la mouche et qui invite Fonda à partager son poisson. Est-ce leur première rencontre?

Car il y a d'ailleurs une scène identique dans Les 7 mercenaires ou Chico/Horst Buchholz qui suit le groupe mais qui n'est pas accepté par ce dernier, arrive à devancer la bande à Chris/Yul « le môme du saloon, ce n’est pas un gars à s’avouer vaincu ! » dit d’ailleurs Chris, dans une citation qui va comme un gant à Personne !
Chico leur propose dans un geste similaire à celui de Personne de venir partager également le poisson qu’il vient de pêcher.

Les 7 mercenaires


MNEP


Les 7 mercenaires


MNEP


Le parallèle entre le jeune pistolero qui cherche à devenir l'égal des Mercenaires, des légendes et celui de Personne est facile à faire.

[Edocle]

Bien vu, chef !

[JO]

Le parallèle entre le jeune pistolero qui cherche à devenir l'égal des Mercenaires, des légendes et celui de Personne est facile à faire.

Terence Hill, d'origine allemande et Horst Bucholz ont beaucoup de points communs dans leur début de carrière (je pense au film de Franz Antel, Le bel étranger, où Mariol Girotti, aussi brun que l'est Bucholz , joue a peu près dans le même registre de jeune premier.

Si la gloire des deux acteurs est quelque peu effacée en France, ce n'est absolument pas la cas en Allemagne, Bucholz et Hill/Girotti restent de grosses vedettes.

[JO]

Ce cliché est bien d'Angelo Novi, photographe de plateau sur Mon Nom est Personne, où il joue aussi un petit rôle (la barman).

Lien ci-dessous, confirmant l'appartenance de la photo à l'exposition Novi.

http://trovacinema.repubblica.it/multimedia/copertina/scatti-inediti-di-sergio-leone/5650370/9/1

[Terma-J]

Je suis moi aussi resté un peu sur ma fin avec ce film. Certaines scènes pourraient être mythique (comme Beauregard seul face à la Horde, avec une fantastique musique de Morricone), mais sont en partie gâchées (en l'occurence ici par les plans sur Terence Hill)... La scène du cimetière elle, est gâchée par le fait qu'on a l'impression d'assister à une parodie (le coup du chapeau, la musique)... C'est mon avis en tout cas !

[Personne]

Je suis moi aussi resté un peu sur ma fin avec ce film. Certaines scènes pourraient être mythique (comme Beauregard seul face à la Horde, avec une fantastique musique de Morricone), mais sont en partie gâchées (en l'occurence ici par les plans sur Terence Hill)... La scène du cimetière elle, est gâchée par le fait qu'on a l'impression d'assister à une parodie (le coup du chapeau, la musique)... C'est mon avis en tout cas !

Certains ont grandis avec ce film, c'est mon cas, d'autres le découvrent récemment, je suppose que c'est ton cas. Ce que je peux te dire, c'est que MNEP dépasse à mon avis le simple statut de western. Il est pour moi un œuvre de cinéma bien à part, que je porte depuis de nombreuses années. Je le redécouvre à chaque vision, à mes yeux, gage de qualité.
Je comprends que selon ses goûts on aurait aimés plus de l'affrontement de Beauregard et de La Horde, moi même à une époque. Tant pis le film est unique et je le redis encore, quel final...

En tous cas grand bienvenue sur ce forum amigo.

[Ronald]

Perso,il est très bien comme ça ce MNEP...Et le final est tout simplement superbe!
Ce que j'ai toujours aimé dans ce film,c'est que Personne n'a pas toujours besoin de son arme pour se défendre,il ridiculise purement et simplement ses adversaires...

[JO]

Ce n'est pas le film qui l' emporte (d'ailleurs, intrinsèquement il n'existe plus que sous forme d'une réduction), c'est la mémoire affective qu'il a (ou qui est )ancré(e) en nous.

C'est d'ailleurs le thème sous-jacent de Mon Nom est Personne (et c'est probablement par là qu'il se rattache à l'oeuvre de Sergio Leone, plus que par la forme, qui est aussi une sorte de méditation, assez classique, sur la ruine ) : le temps fait qu'il ne reste d'un événement donné (et de chacun ) : ... rien.

Jean-Marie Sabatier , en 1974, avait bien saisi ce sens du film dans sa critique (citée chez Gire et Giusti) : l'Histoire est un( insupportable pour le contemporain) rétrecissement, une métamorphose de l'évenement (c'est le mot qu'il doit écrire). C'est ce que montre (intuitivement?) la séquence du passage du film en mouvement aux photogrammes statiques: un résidu. Bien avant Il était une fois en Amérique.

Reste seule la charge mythologique des oeuvres...dont je comprends que pour des spectateurs d'un autre âge, cela ne signifie plus, forcément, grand chose...voire rien du tout.

Dur dur...

[Edocle]

Reste seule la charge mythologique des oeuvres...dont je comprends que pour des spectateurs d'un autre âge, cela ne signifie plus, forcément, grand chose...voire rien du tout.

Dur dur...

Entièrement d'accord !
Pour un jeune qui découvre ces oeuvres, il faudrait les visionner chronologiquement
pour bien apprécier ce "mon nom est personne" !
Même pour nous, à l'époque, après la sortie de celui-là, plus rien n'était comme avant !
La légende avait été dynamitée par ses créateurs !
....et puis,pourtant.....
On y est revenu, et on adore toujours !!!!
Quoi ? peut-être notre jeunesse....

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