Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
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Rex Lee
Breccio
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Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Et c’est reparti pour un mélodrame familial tendance western latin — et dans le genre rugueux, qui plus est.
Jim Latimore (Germano Longo) file le parfait amour avec son épouse Rosita (Monica Randall) et va même jusqu’à introduire un peu de justice sociale chez ses péons. Évidemment, ça ne plaît pas au propriétaire voisin (Mariano Vidal Molina), qui est pourtant le frère de Rosita. Comme il n’arrive pas à se débarrasser de Jim par des moyens légaux, il fait appel au bandido mexicain Matanza (Antonio Molino Rojo — Fernando Sancho n’était pas libre), et je vous prie de croire que ça ne traîne pas : en un tournemain, Jim est descendu, Rosita déshonorée et leur petit Pepito récupéré afin d’être élevé et de devenir un hombre, un vrai !
Tout est donc perdu ? Que nenni ! Car Jim avait des vieux copains et il avait même tenté de faire appel à l’un d’eux, Ramon (José Manuel Martin avec des cheveux — c’est vous dire si le film est fondateur). Rongé de remords, Ramon bat le rappel des « cinq de la vendetta » : l’Américain aristo et impassible (Guy Madison), le joli cœur (Vassili Karis), le trappeur impassible (Giovanni Cianfriglia) et le bagarreur mélomane (acteur non identifié).
A partir de là, le scénario déroule ses figures imposées, avec parcours initiatique des héros dans la nature sauvage, retour à la réalité des plus superficiels d’entre eux, soudure du groupe, traîtrises des méchants, fausse fin surprenante et fusillade généralisée et cathartique précédant le générique de fin.
Bon, vous l’aurez compris, on n’est pas vraiment dans l’originalité.
Mais le film n’en est pas moins intéressant. D’abord grâce à son rythme, extrêmement serré — pas un gramme de digression en trop. Ça bouge, ça avance, ça tourne, ça pétarade… bref, on ne s’ennuie pas une seconde. Ensuite, grâce à la caractérisation des personnages, elle aussi à l’économie, mais sacrément efficace. Pas un figurant qui ne soit solidement campé. Respect.
Puis il y a l’ambiance latine, c’est-à-dire ici une bonne dose de sadisme et de relations troubles. Les frères Gonzalez n’hésitent pas à manier le fouet et la torture, y compris lorsqu’ils veulent donner une leçon à leur petite sœur. Surpris par tant de violence, le spectateur est en haleine. À un moment donné, j’ai cru que le petit Pepito aurait droit lui aussi au chat à neuf queues, mais ce spectacle nous est épargné.
Question mise en scène, c’est du western latin typique, avec mouvements de caméra lyriques ou serrés sur les personnages, en fonction des nécessités de l’intrigue. Plus des paysages splendides et peu utilisés — on a affaire à une production Balcazar, donc tournée dans les environs de Barcelone plutôt qu’autour d’Almeria.
Brèfle, du travail solide, avec un ou deux bonus, notamment les rôles de « gentils » attribuées à deux de nos trognes patibulaires préférées, José Manuel Martin et Giovanni Cianfriglia.
Breccio a dit : allez-y voir de plus près.
Comment le voir ? Le super fan américain Franco Cleef a naguère sorti une restauration (version anglaise only), nettement en dessous de ses productions habituelles. On sent que le film lui tenait à cœur et qu’il a tenu à le sortir avec le matériau disponible. Il a travaillé à partir d’une version correcte mais coupée et d’une version intégrale mais pourrie, injectant dans la première des bouts de la seconde pour obtenir la meilleure version complète possible.
Le résultat, hélas ! est à peine digne des Éditions du Film retrouvé.
Mais je ne vais pas faire la fine bouche, vu que ça m’a permis de découvrir ce film. Aldo Florio a tourné un autre western all’italiana, l’excellent Ma dernière balle sera pour toi. À noter qu’ici, il est soutenu par un directeur de la photo nommé Aristide Massaccesi, alias Joe d’Amato — hélas, ça ne se voit guère…
B
Jim Latimore (Germano Longo) file le parfait amour avec son épouse Rosita (Monica Randall) et va même jusqu’à introduire un peu de justice sociale chez ses péons. Évidemment, ça ne plaît pas au propriétaire voisin (Mariano Vidal Molina), qui est pourtant le frère de Rosita. Comme il n’arrive pas à se débarrasser de Jim par des moyens légaux, il fait appel au bandido mexicain Matanza (Antonio Molino Rojo — Fernando Sancho n’était pas libre), et je vous prie de croire que ça ne traîne pas : en un tournemain, Jim est descendu, Rosita déshonorée et leur petit Pepito récupéré afin d’être élevé et de devenir un hombre, un vrai !
Tout est donc perdu ? Que nenni ! Car Jim avait des vieux copains et il avait même tenté de faire appel à l’un d’eux, Ramon (José Manuel Martin avec des cheveux — c’est vous dire si le film est fondateur). Rongé de remords, Ramon bat le rappel des « cinq de la vendetta » : l’Américain aristo et impassible (Guy Madison), le joli cœur (Vassili Karis), le trappeur impassible (Giovanni Cianfriglia) et le bagarreur mélomane (acteur non identifié).
A partir de là, le scénario déroule ses figures imposées, avec parcours initiatique des héros dans la nature sauvage, retour à la réalité des plus superficiels d’entre eux, soudure du groupe, traîtrises des méchants, fausse fin surprenante et fusillade généralisée et cathartique précédant le générique de fin.
Bon, vous l’aurez compris, on n’est pas vraiment dans l’originalité.
Mais le film n’en est pas moins intéressant. D’abord grâce à son rythme, extrêmement serré — pas un gramme de digression en trop. Ça bouge, ça avance, ça tourne, ça pétarade… bref, on ne s’ennuie pas une seconde. Ensuite, grâce à la caractérisation des personnages, elle aussi à l’économie, mais sacrément efficace. Pas un figurant qui ne soit solidement campé. Respect.
Puis il y a l’ambiance latine, c’est-à-dire ici une bonne dose de sadisme et de relations troubles. Les frères Gonzalez n’hésitent pas à manier le fouet et la torture, y compris lorsqu’ils veulent donner une leçon à leur petite sœur. Surpris par tant de violence, le spectateur est en haleine. À un moment donné, j’ai cru que le petit Pepito aurait droit lui aussi au chat à neuf queues, mais ce spectacle nous est épargné.
Question mise en scène, c’est du western latin typique, avec mouvements de caméra lyriques ou serrés sur les personnages, en fonction des nécessités de l’intrigue. Plus des paysages splendides et peu utilisés — on a affaire à une production Balcazar, donc tournée dans les environs de Barcelone plutôt qu’autour d’Almeria.
Brèfle, du travail solide, avec un ou deux bonus, notamment les rôles de « gentils » attribuées à deux de nos trognes patibulaires préférées, José Manuel Martin et Giovanni Cianfriglia.
Breccio a dit : allez-y voir de plus près.
Comment le voir ? Le super fan américain Franco Cleef a naguère sorti une restauration (version anglaise only), nettement en dessous de ses productions habituelles. On sent que le film lui tenait à cœur et qu’il a tenu à le sortir avec le matériau disponible. Il a travaillé à partir d’une version correcte mais coupée et d’une version intégrale mais pourrie, injectant dans la première des bouts de la seconde pour obtenir la meilleure version complète possible.
Le résultat, hélas ! est à peine digne des Éditions du Film retrouvé.
Mais je ne vais pas faire la fine bouche, vu que ça m’a permis de découvrir ce film. Aldo Florio a tourné un autre western all’italiana, l’excellent Ma dernière balle sera pour toi. À noter qu’ici, il est soutenu par un directeur de la photo nommé Aristide Massaccesi, alias Joe d’Amato — hélas, ça ne se voit guère…
B
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Ken Wood et Jose Manuel Martin.
Dernière édition par Rex Lee le Ven 5 Nov 2010 - 5:19, édité 1 fois
Rex Lee- Sergio Leone
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Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Ce western est très bon : un scénario solide , un interprétation impeccable ( notamment José Manuel Martin et Ken Wood , à contre-emploi ) , une bonne musique et un final grandiose . La grande classe , quoi !
Quelques captures:
Le couple Latimer :
Germano Longo
Monica Randall .
Les frères Gonzales :
Gianni Solaro
Ferdinando Poggi
Evar Maran
Les 5 Vengeurs :
Guy Madison.
Jose Manuel Martin
Ken Wood
Mariano Vidal Molina
Vassili Karis
Complètent cette distribution :
Antonio Molino Rojo / Acteur non identifié
Giovanni Petti
Mirella Pamphilli
Rossella Bergamonti
Quelques captures:
Le couple Latimer :
Germano Longo
Monica Randall .
Les frères Gonzales :
Gianni Solaro
Ferdinando Poggi
Evar Maran
Les 5 Vengeurs :
Guy Madison.
Jose Manuel Martin
Ken Wood
Mariano Vidal Molina
Vassili Karis
Complètent cette distribution :
Antonio Molino Rojo / Acteur non identifié
Giovanni Petti
Mirella Pamphilli
Rossella Bergamonti
Dernière édition par Rex Lee le Dim 3 Fév 2013 - 7:12, édité 2 fois
Rex Lee- Sergio Leone
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Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Bon, ben moi j'ai ça en magasin !
Je ne l'ai pas encore regardé, mais c'est la version italienne, au format,
et en plus version intégrale de 1h36'45".....
Mais que voulez-vous, il faut faire des choix !
Ce qui devrait peut-être susciter quelques vocation, mais le bayou reste
désespérément désert !!!
Je ne l'ai pas encore regardé, mais c'est la version italienne, au format,
et en plus version intégrale de 1h36'45".....
Mais que voulez-vous, il faut faire des choix !
Ce qui devrait peut-être susciter quelques vocation, mais le bayou reste
désespérément désert !!!
_________________
Edocle- Sergio Leone
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Age : 78
Localisation : 92 Spaghetti Ville
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
IMDb induit en erreur ...
J'avais mis un point d'interrogation après le nom de cet acteur...Il ne s'agit pas du tout de Giovanni Petrucci mais de
Giovanni Petti ...que l'on peut voir dans Thompson 1880.
J'avais mis un point d'interrogation après le nom de cet acteur...Il ne s'agit pas du tout de Giovanni Petrucci mais de
Giovanni Petti ...que l'on peut voir dans Thompson 1880.
Rex Lee- Sergio Leone
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Il Ritardario- Sergio Sollima
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Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Bon, c'est parti !
On peut dire que c'est "les 7 mercenaires" sauce Bolognaise...
Mais quand on aime les spaghetti, hein...
Entièrement d'accord avec Breccio et Rex Lee, c'est du lourd, du costaud,
du bien bon comme on les aime !
La copie italienne est parfaite, une régalade pour une bonne soirée !
On peut dire que c'est "les 7 mercenaires" sauce Bolognaise...
Mais quand on aime les spaghetti, hein...
Entièrement d'accord avec Breccio et Rex Lee, c'est du lourd, du costaud,
du bien bon comme on les aime !
La copie italienne est parfaite, une régalade pour une bonne soirée !
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Edocle- Sergio Leone
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Age : 78
Localisation : 92 Spaghetti Ville
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
encore une merveille a découvrir mais bon je crois que je peux rêver pour qu'il y est un dvd français un jour
cyberpunk- Sergio Leone
- Messages : 2979
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Age : 58
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Pour un final, c'est un vrai final de western !
Chapeau bas !
Chapeau bas !
_________________
Edocle- Sergio Leone
- Messages : 3743
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 78
Localisation : 92 Spaghetti Ville
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
Edocle a écrit:Pour un final, c'est un vrai final de western !
Chapeau bas !
Ah, ça oui!
C'est du lourd et ça sort du lot!
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
- Messages : 6431
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 68
Localisation : 19
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
C'est tellement bon, que je m'en suis remis une tournée ce soir,
et que vois-je au détour d'un plan ?
Je vous le donne en mille...
Un hangar recouvert de tôles ondulées en fibro-ciment ( amiante et ciment )
mais voilà, l'amiante-ciment, matériau composite, a été mis au point
par l'Autrichien Ludwig Hatschek et breveté en 1901....
Ils ont fait vite pour en importer du côté du Rio Grande....
et que vois-je au détour d'un plan ?
Je vous le donne en mille...
Un hangar recouvert de tôles ondulées en fibro-ciment ( amiante et ciment )
mais voilà, l'amiante-ciment, matériau composite, a été mis au point
par l'Autrichien Ludwig Hatschek et breveté en 1901....
Ils ont fait vite pour en importer du côté du Rio Grande....
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Edocle- Sergio Leone
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Date d'inscription : 06/04/2010
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Localisation : 92 Spaghetti Ville
MARCHAND- Sergio Leone
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Date d'inscription : 06/04/2010
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
La V.O, avec une bonne qualité d'image:
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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Date d'inscription : 06/04/2010
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Localisation : 19
Re: Les Cinq de la vendetta - I cinque della vendetta - Aldo Florio - 1966
La Stampa, Turin, le 14 juin 1966...
...et le 18 juin 1966.
A toi de jouer, Sitting Bull...si tu veux!
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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Date d'inscription : 06/04/2010
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