Monsieur Klein. 1976. Joseph Losey.

[Rex Lee]

L'histoire se déroule à Paris en janvier 1942. M. Klein est un marchand d'art à qui il arrive d'acheter, à bas prix, des œuvres à des Juifs dans le besoin. Un jour, il découvre devant sa porte un exemplaire du journal Informations juives. Or, M. Klein n'est pas juif et il s'empresse de le signaler à la police: il s'agit d'une erreur, il a sans doute un homonyme... Il devient aussitôt suspect et décide de prouver qu'il est un bon Français et un bon catholique qui croit en les institutions de son pays. Il se lance alors à la recherche de l'autre Robert Klein. Mais toutes ses tentatives pour le retrouver échouent: ainsi lorsqu'il croit obtenir enfin l'adresse de ce Robert Klein, on lui donne sa propre adresse, à lui, le marchand d'art. Ses investigations l'obsèdent au point qu'il s'y englue et, pour finir, le voilà qui se laisse prendre sans protester dans une rafle qui fait étrangement penser à celle du Vél d'Hiv...

Scénarisé par Costa-Gavras puis par Franco Solinas, produit par Delon et réalisé par Losey, ce film baigne dans une atmosphère kafkaïenne. Il avait tous les atouts pour être une réussite...et c'en est une. Le personnage central se retrouve inexplicablement plongé dans un climat oppressant, Occupation oblige, et il est obligé de se méfier de tous, même de ses amis. Les couleurs hivernales, notamment ce bleu glacé que l'on trouve tout au long du film (extérieur jour) ou encore la nuit noire renforcent ce sentiment d'oppression. Il va sans dire que la période de l'Occupation est restituée avec justesse grâce notamment à une série de petits détails.
Quant à l'interprétation, elle est irréprochable: de solides seconds rôles, Lonsdale, Suzanne Flon et Juliet Berto épaulent un Delon impérial...


Juliet Berto

P.S: comment ai-je pu passer durant toutes ces années à côté ce film?

[Personne]

Découvert également suite au décès de l'acteur. Film puissant en effet. Un mix entre Brazil et la Mort aux Trousses.

Il faut le voir!