Pas de pitié pour Ringo ( Una donna per Ringo ) –1965- Raphaël ROMERO MARCHENT

[Edocle]

1965
Pas de pitié pour Ringo ( Una donna per Ringo ) – Raphaël ROMERO MARCHENT

Le premier western de Raphaël Romero Marchent,
Une affiche bien dessinée et bien alléchante,
Sean Flynn le fiston de papa Flynn en vedette,
On se dit : tiens, on va passer un bon moment. On passe un bon moment, d’accord, mais pas avec le western que l’on avait escompté. C’est un film pour un après-midi de Noël, que nos chaînes de télévision pourraient programmer dans le soucis nous épargner la violence, tout en oubliant que les jeux vidéo de nos chères têtes blondes en sont bourrés !
Mais attention, dans ce western nous retrouvons tout ce qui fera le succès de ce réalisateur. Les producteurs Rank Organisation et Rialto Film à Paris pour le VF ne s’y sont pas trompés !
Pour ce film on embauche deux jeunes actrices espagnoles, chanteuses et danseuses de music-hall, les sœurs jumelles Milly et Phillys Bay. Ces deux là n’ont jamais eu un succès international, même si elles étaient bien connues de l’autre côté des Pyrénées. Nous avons bon aperçu de leur valeur au music-hall avec un numéro de danse et une chanson que les adaptateurs français ont eu la bonne idée de garder en V.O.

L’histoire : une paire de jeunes femmes saltimbanques, Sally la douce et Jenny la dure, arrive avec leur grand-père dans une ville en bute à des voleurs de bétail. Pendant leur représentation, Jim Trévor ( Sean Flynn) fils du riche rancher local, leur sabote le spectacle. Le soir le grand-père gagne un ranch au poker, mais se fait tuer dans une fin de partie houleuse. Sur ces entre faits, débarque en ville un jeune ingénieur des chemins de fer, Bob, venu faire des relevés topographiques dans la région. Une bande de voleurs de bétails veut chasser les jeunes femmes de leur ranch et lors d’une altercation en ville Jim et Bob vont prendre la défense de Sally et Jenny. Mais rebelles, elles refusent l’aide et tout se termine par deux superbes fessées…qui rendent les femmes amoureuses ! Etrange pouvoir de séduction !
Mais des troupeaux sont volés et empoisonnés. Le ranch des deux minettes est riche de gisements pétrolifères. Le shérif et le contremaître du ranch du père de Jim sont de connivence et sont deux abominables salauds.
Jim et Bob vont surmonter toutes les épreuves et bien sûr l’amour va triompher !

Le film : Ficelé en 81 minutes, l’histoire quoiqu’un peu gnian-gnian est agréable à suivre et très divertissante. Le scénario de Giovanni Simonelli est complètement linéaire et la musique de Gregorio Segura complètement passe partout. On retrouve avec plaisir Luis Induni, José « pépé » Calvo, Georges Rigaud et bien autres gueules qui vont avoir leur heure de gloire dans le western spaghetti.
Le film se décompose en deux parties bien distinctes :
- la première heure mettant en vedette les deux filles. Une partie bien nette, bien propre, sans violence et sans mort. On tire beaucoup, mais pour faire peur. On touche les armes, les chapeaux, les pierres … mais pas de dégât physique.
- Les vingt dernières minutes : Jim et Bob s’en donne a cœur joie, on entend plus parler des filles, et ça flingue, ça claque et ça saigne à qui mieux mieux ! du vrai, du grand, du bon ! Tout cette violence qui fera le succès de film de Rafaël Romero Marchent.
- …et on oublie la dernière scène, m’amour et compagnie…

Où le voir : Je n’ai rien d’autre à recommander que la VHS française d’époque ou sa numérisation sur DVD-R. La VF est l’œuvre de Gérard Cohen, donc parfaitement « comestible », bien que très rapidement on mélange nos jumelles sans savoir laquelle est qui …

…alors ça t’a plu ce cirque ?
Amicalement E.

[Rex Lee]

Entièrement d'accord avec cette excellente critique d' Edocle !
Ce film , que j'avais depuis quelques temps et que je n'avais pas encore vu , je me le suis mis cet après-midi , après une semaine de dur labeur , ayant envie de me détendre ! Eh bien ! C'est chose faite ! Alors , surtout , ne pas se fier au titre français ni à l'affiche française ( que Trinita ou Sartana ont peut-être dans leurs tirroirs )! Il ne s'agit que d'une fantaisie westernienne , destinée à mettre en vedette les deux jumelles espagnoles ...Le fils d' Errol n' a qu'un rôle secondaire ...et Beni Deus , le contre-maître des jumelles fait jeu égal avec lui. Luis Induni , en shérif malhonnête , on connait mais , rien qu' à le voir , on sait que ...bon , je n'en dis pas plus , bien que le suspense ne soit pas l'enjeu du film ! Content aussi de trouver George Rigaud dans un emploi habituel et Guillermo Mendes et Gonzalo Esquiroz en hommes de main de Renato Baldini .Ces figures d'inombrables westerns made in Spain font partie du décor , c'est sûr ! En revanche , je n'ai pas vu José ( Pepe) Calvo ...( ni dans le film , ni au générique ....à moins que j'aie eu une seconde d'inattention , ce qui peut toujours arriver ! )
En résumé , on passe un bon moment ...mais ce n'est pas un incontournable du western européen , R. Romero Marchent ayant fait beaucoup mieux par la suite !

[Rex Lee]

L'affiche espagnole met en avant les jumelles , fort populaires en ce temps -là , dans la péninsule ibérique...







...mais ne comptez pas sur moi pour vous dire laquelle est Pilar, laquelle est Emilia!








En Italie , il n' y a plus qu'une femme...pour Ringo !

[colonel mortimer]

Un article de "Semana Magazine" du 16 octobre 1965.

[JO]

Très bon document ! Merci !

Semana et Hola, (des souvenirs de jeunesse) sont des sources de première main pour tout ce qui peut tourner autour du cinéma en Espagne...

[claudeclaude]

Est-ce que Jacques DESCHAMPS est de la partie pour la VF ? Ou PATUREL ?

[JO]

Le film sort en Italie, au mois de novembre, chez Mosaico Media, et au format (VHS décadrée en France).

Pas d'image encore sur videociak.net -affiche de cinéma- ou amazon.it, mais déjà en pré-réservation

Una donna per Ringo:

http://www.videociak.net/customer/home.php?cat=11

[JO]

DVD italien reçu , mais format Scope décadré 4.3 , et pour cause : c'est le même master français que celui de la VHS (avec une meilleure image toutefois)

81 mns.

Il va falloir attendre un hypothétique DVD espagnol pour avoir droit au Scope ....

[JO]

L'image du DVD italien ayant de très jolies couleurs, quel dommage qu'il soit décadré, ce qui brise en plus la dynamique des chorégraphies.

Dans la séquence du début, Poblado del Oeste de El Paso , N 340, Tabernas (Almeria) il me semble reconnaître quelque(s) têtes de figurant(s) connu(s), dont une femme bénéficiant d'un gros plan dans Sugar Colt, je verrai si je peux poster les captures.

[JO]

Les documents montrés ci-dessus, trop petits et incomplets, seront bientôt visibles sur :

http://monnomestpersonne1973.blogspot.com/


En grand format (il faut toujours cliquer sur l'image et ouvrir un nouvel onglet pour obtenir l'agrandissement) et avec les 2 planches couleurs en plus .

Semana, N° 1339, mardi 16 octobre 1965 (langue espagnole).

[angel caldito castellano]

[Rex Lee]

Mon enregistrement étant de très mauvaise qualité, je n'avais pas fait de captures de ce western.
C'est à présent possible grâce à ceci:






Sean Flynn






Les sœurs Bayona






Luis Induni






George Rigaud





Beni Deus / José Sepúlveda





Renato Baldini





Ricardo Rodríguez





Guillermo Méndez





Gonzalo Esquiroz

[Richards]

Merci pour le lien, Rex Lee.
Je vais me le regarder...

[Horace Pinker]

Pour un western européen, c'est très très sage, il n'y a pas beaucoup de violence et le ton tire plutôt vers la comédie. Mais il y a tout de même deux ou trois scènes qui feront la renommée du western à l'italienne comme le passage à tabac du héro par exemple (du moins dans la version intégrale car le film a beaucoup été coupé à l'époque). La première partie met en avant les personnages de deux jumelles, les sœurs Bayona, qui étaient très connus en Espagne, c'est sur leur nom que le film fût monté. Vers la moitié du film c'est un peu le personnage de Sean Flynn qui passe au premier plan.
J'ai retrouvé trois versions différentes, la vhs française, un dvd italien et un passage tv numérique espagnol.
Le montage le plus long est sur la copie espagnole mais il y a surtout des passages chantés ou dansés des deux jumelles qui ont été conservées mais coupés sur les autres copies autant dire que çà ne joue pas en faveur du rythme du film. Malheureusement toute violence a été coupé sur cette version donc certains personnages se font tuer en prenant une simple balle alors que par exemple dans la version Italienne et française, les gars se font occire d'une rafale de quatre ou cinq coups ! Les passages à tabac aussi sont complétement raccourcis sur la copie espagnole, les coups sont suggérés hors champ alors que sur les deux autres versions les gars prennent des pains à répétition. Le pré-générique est carrément absent de cette version mais est présent en partie sur le dvd Italien mais c'est la vhs française qui comporte l'intégralité de ce pré-générique.
La plus belle copie est l'espagnole qui est en 16/9ème au format 1.77, la vhs française est assez vilaine et recadré environ en 1.66 dans du 4/3 et la copie du dvd Italien bien que superbe au niveau de la netteté et des couleurs est gonflé en 1.33 dans du 4/3 ce qui en fait la copie la moins bonne car on perd des informations à l'image sur les quatre côtés et c'est très pénible à visionner,
Le film est comme je vous le disait plus haut très gentil mais bizarrement il se suit très bien car tout ceci est bien maitrisé par son réalisateur qui fera beaucoup mieux avec ses prochains films mais cette première incursion dans le western par Rafael Romero marchent n'a rien de honteuse.

[Horace Pinker]

Quelques captures de la version diffusée en espagne.

[Hombre]

Vu.
Un gros merci à nos deux saltimbanques de l'internet.

Mon avis rejoins celui de Horace Pinker...mais bien content de découvrir une autre prestation de Sean Flynn.
Ici, il est bien entouré d'acteurs aguerris (Induni, Rigaud, Deus...)  pour faire contrepoids avec nos charmantes jumelles dont les numéros musicaux et tirs au pistolet (avec le sourire) me rappellent par moment les frasques de Rita Pavone qui, dans T'as l'bonjour de Trinita (deux ans plus tard), remettra aussi à sa place le Ringo du film. Mais là, je m'égare.
Photo sur ebay:
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Ce n'est pas déplaisant pour autant, même si cet étrange mélange de légèreté et de drame brise l'unité de cette trame western; l'humour "bon enfant" fait abruptement place à des meurtres et tortures difficile à lier ensemble.
La musique et les costumes font très propres aussi.
L'affiche allemande:
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1965
Pas de pitié pour Ringo ( Una donna per Ringo ) – Raphaël ROMERO MARCHENT
-…et on oublie la dernière scène, m’amour et compagnie…

Cette scène finale est un retour au machisme triomphant, mais tout à fait dans le ton d'époque. On rend les armes (avec le sourire) du côté des femmes.
D'ailleurs le héros un moment donné, en fait la remarque à l'une des jumelles, car il ne sait jamais à laquelle il s'adresse: "Tu n'as que l'apparence d'une femme!"
Surtout qu'elle tire mieux au revolver que ses opposants masculins.
Une femme pour Ringo.

[Rex Lee]

Vu.
Un gros merci à nos deux saltimbanques de l'internet.

Oui, merci et bravo!
Amitiés,
Rex Lee.

pour faire contrepoids avec nos charmantes jumelles dont les numéros musicaux et tirs au pistolet (avec le sourire) me rappellent par moment les frasques de Rita Pavone [...] dans T'as l'bonjour de Trinita (deux ans plus tard)...

J'y ai pensé. Le rapport entre les Bayona et la Pavone m'a sauté aux yeux...
Ce faux Ringo n'est qu'un film de commande du producteur des jumelles. Retirez-les ( je n'ai rien contre elles, elles sont mignonnes et tout et tout...) et ce qui reste de ce film hybride est très intéressant.

[Hombre]

J'y ai pensé. Le rapport entre les Bayona et la Pavone m'a sauté aux yeux...
Ce faux Ringo n'est qu'un film de commande du producteur des jumelles. Retirez-les ( je n'ai rien contre elles, elles sont mignonnes et tout et tout...) et ce qui reste de ce film hybride est très intéressant.

En effet, on peut dire un véhicule promotionnelle pour ces vedettes chacune dans leur pays.
En faveur du film de Baldi, je dirais que la satire western est plus assumée; avec les nombreux clins d’œil au genre. Que l'on aime ou pas.  
Du coté de Marchent, on essaie de nous vendre les Bayona comme actrices dramatiques. Ce qu'on a de la difficulté à accepter dans cette histoire d'héritage cachant un secret.
Mais elles sont craquantes comme tout dans un numéro de danse!
Une entrée en ville remarquée:

Et une autre démonstration d'une autre production:

[Rex Lee]

Pour en savoir plus sur les sœurs Bayona:

https://western-maniac.forum-pro.fr/t4266-actrices-pili-et-mili#18255

Eh oui, tout est sur le forum! Nées le 10 février 1947 à Zaragoza, elles avaient donc 18 ans lors du tournage. Des ados, quoi!


J'ajoute ce document trouvé sur Internet, pour illustrer le côté sérieux du film. Là, on ne rit plus:


Gonzalo Esquiroz / Guillermo Méndez / Ricardo Rodríguez...de solides seconds couteaux.





Mario Morales: inconnu sur le forum. Mais comme il a à son actif quelques westerns, il sera très prochainement dans catégorie des seconds rôles.

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