Bob le Flambeur - 1956 - Melville
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Bob le Flambeur - 1956 - Melville
Il était une fois à Montmartre, un vieux jeune homme surnommé Bob le Flambeur (Roger DUCHESNE) ancien truand rangé des voitures - sauf des Plymouth Belvedere - et joueur compulsif.
Il était l'ami d'un flic (Guy DECOMBLE) et le tuteur improvisé d'une gamine pas farouche (Isabel COREY) rencontrée par hasard à Pigalle.
Quand il eut brûlé ses derniers biftons sur les tables de jeu et les hippodromes, il décida de braquer le casino de Deauville avec l'aide de son copain Roger, de Paulo son jeune protégé (Daniel CAUCHY) et d'une bande d'arsouilles.
C'est une histoire "très curieuse" que raconte Jean-Pierre MELVILLE (la voix off qui intervient à plusieurs reprises dans le film est la sienne), un conte à la fois nostalgique et ironique qui décrit avec tendresse les déambulations de Bob dans le milieu très particulier des noctambules, des joueurs, des petits malfrats et qui se termine par une stupéfiante pirouette :
- Spoiler:
- un braquage a bien lieu mais c'est un braquage légal réalisé avec le seul concours de Madame La Chance et bien différent de celui qui avait été minutieusement préparé.
C'est un film fait maison : MELVILLE écrit le scénario, compose les dialogues avec Auguste LE BRETON, fournit le studio et met en scène.
Les moyens financiers sont très limités : le tournage est effectué sur les propres plateaux du réalisateur et souvent en décors naturels dans Paris, à Trouville et à Deauville, ce qui d'ailleurs confère au film une certaine modernité.
Les interprètes sont soit des comédiens de second plan, soit des débutants comme Isabel COREY âgée de 15 ans et demi qui fera une petite carrière en Italie essentiellement.
C'est aussi le premier film de gangsters de MELVILLE même si déjà il n'en reprend pas tous les codes ; plusieurs autres suivront vraiment noirs ceux-là qui réinventeront le genre et seront de mieux en mieux maîtrisés et de plus en plus épurés jusqu'au Cercle Rouge en 1970, son chef-d'œuvre insurpassable (ce qui explique l'échec d'Un Flic en 1972).
Mais ces films n'auront jamais la fraîcheur, l'insolence, la désinvolture qui font le charme de Bob le Flambeur, malgré ses imperfections.
Alors, si tout en appréciant beaucoup MELVILLE, vous souhaitez comme moi échapper de temps en temps à son univers désincarné et hyperstylisé, allez flamber avec ce sacré BOB dans les nuits blanches de Pigalle et sur les tapis verts de Deauville !
Faja- Enzo G. Castellari
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