Le Samouraï - 1967 - Jean-Pierre Melville
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Le Samouraï - 1967 - Jean-Pierre Melville
Trois jours dans la vie d'un tueur à gages.
A Paris au mois d'avril, Jef Costello (Alain DELON) abat sur commande le patron d'une boîte de jazz.
Malgré l'alibi fourni à Jef par sa fiancée Jane (Nathalie DELON) et le témoignage de la pianiste de la boîte (Cathy ROSIER) qui l'innocente, un commissaire de police (François PERIER) est persuadé de sa culpabilité.
Et il le traque sans relâche.
Jef Costello est un spectre comme ceux qui côtoient les vivants dans Les Contes de la Lune vague après la pluie de Kenji MIZOGUCHI où un paysan nommé Tobei rêve de devenir samouraï.
Avec ce nouveau chef-d'œuvre -son dixième film- Jean-Pierre MELVILLE plonge le spectateur dans un monde parallèle inventé comme l'est cet extrait du Bushido placé en exergue et irréel comme l'est la chambre de Jef semblable à un décor de théâtre miteux et bleuâtre.
Le cinéma selon MELVILLE est "un spectacle poétique".
Jef Costello est "un éphémère(...)citoyen d'une métropole crue moderne" comme le dit à propos de lui-même Arthur RIMBAUD dans Ville (Les Illuminations).
La mort est son métier.
La solitude est sa compagne.
Méthodique, aussi imperturbable que le mécanisme de la montre suisse Baume et Mercier qu'il porte à son poignet, avare de mots et de sentiments, il avance résolument vers ses objectifs et vers son destin, dans les volutes bleutées des Gitanes.
Même s'il sait se faire furtif, il lui est difficile dans une société où policiers et truands utilisent des méthodes similaires, de se fondre dans la masse surtout quand la masse elle-même participe à sa traque.
La mise en scène raffinée de MELVILLE détaille avec application les faits et gestes de ce spectre auquel DELON prête admirablement son corps.
Dans la séquence finale, alors qu'il a déployé des trésors d'ingéniosité pour se rendre insaisissable, Jef revient sur les lieux de son crime parce que son sens de l'honneur l'oblige à commettre cette imprudence.
La boucle est bouclée.
Un cercle rouge s'est refermé sur lui.
Mais un spectre ne meurt jamais vraiment.
Faja- Enzo G. Castellari
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