Les Portes de la nuit. 1946. Marcel carné.

[Rex Lee]

Dans un Paris libéré qui attend la fin de la guerre, les blessures de l'Occupation sont encore douloureuses. Il faut se débrouiller pour manger, pour se chauffer. Certains, comme Raymond (Bussieres), employé à la SNCF, ont un passé de résistant, dénoncé, torturé, ayant échappé de justesse au peloton d'exécution. D'autres, comme Guy Sénéchal (Reggiani), fils d'un pétainiste convaincu, ont tiré parti de la situation. Lui s'est enrichi mais surtout, il a livré à la Gestapo des gens, notamment Raymond. Voilà pour le contexte historique: un sujet d'actualité brûlant en 1946 où les plaies sont encore à vif.
Et puis, comme souvent avec Prévert, auteur du scénario et des dialogues, il y a une histoire d'amour impossible et qui ne durera qu'une nuit entre Diego (Montant), le copain de Raymond et Malou (Nathalie Nattier), la sœur de Guy, le collabo, marié à un homme d'affaires douteux interprété par Pierre Brasseur.
Enfin et surtout, il y a la poésie, celle des dialogues, brillants, de la chanson "Les Feuilles mortes" et du personnage du Destin, incarné par Jean Villar dont ceux auxquels il s'adresse n'écoutent pas les mises en garde. C'était cela , le réalisme poétique, et ce chef-d’œuvre en est l'un des derniers fleurons. Et, à mon humble avis, c'est un film parfait.


Et quelle distribution!


Sylvia Bataille / Bussières / Montand




Brasseur / Villar / Reggiani




Nathalie Nattier




Carette

[Sitting Bull]

Bien d'accord, une pure merveille.

[Faja]

Pour ma part je pense que ce n'est pas le meilleur film de Marcel Carné, surtout du fait qu'il a été obligé de remplacer Gabin et Dietrich par Montand et Nattier ! Quelle chute de niveau !
Je lui préfère et de loin Le jour se lève, un film de 1939 avec Gabin et Arletty, le sommet de son œuvre.

[Contenu sponsorisé]