Chacun son alibi. Crimen. 1960. Mario Camerini.

[Rex Lee]

Dans le rapide Rome-Nice, des Romains qui se rendent à Monte-Carlo se rencontrent: un couple (Manfredi et Franca Valeri) ramenant son teckel à une vieille dame dans l'espoir de toucher une récompense; un autre (Gassmann et Mangano) se rendant au casino dans l'espoir de gagner de quoi s'offrir un salon de coiffure et un incorrigible joueur (Sordi) qui prétend avoir renoncé au jeu par amour pour sa femme ( Dorian Gray). A tour de rôle, ils vont être fortement soupçonnés par un commissaire (Blier) d'avoir tué une vieille dame qui n'est autre que la propriétaire du chien. Ne pouvant prouver leur innocence, ils vont devoir se forger un alibi...


Dans cette comédie policière de l'âge d'or du cinéma italien, tout va très vite: les situations rocambolesques, les quiproquos et les dialogues...Pas le temps de souffler! Mais c'est un délice. Le trio Sordi-Gassmann-Manfredi est irrésistible. Il faut voir Sordi jouer au casino passer de table en table. Quel cabotin de génie! Et puis il y a Blier qui tente de calmer tout ce monde qui s'agite, notamment à la fin du film où tous les protagonistes sont réunis. Ce dernier a tourné de nombreuses fois en Italie, sous la direction de Monicelli, Visconti, Risi, Scola. Quant à Silvana Mangano, toujours très "classe", elle prouve qu'elle est aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame.




Un peu de matériel d'exploitation:










Quelques captures:



Dorian Gray / Alberto Sordi





Nino Manfredi / Bernard Blier / Franca Valeri





Silvana Mangano / Vittorio Gassmann

[old timer]

Vu et seulement à moitié satisfait... grand plaisir de revoir ces acteurs à leur zénith, les trois couples d'italiens de l'histoire étant merveilleusement campés, mais malgré un scénario qui se tient j'ai souvent eu l'impression de regarder un film à sketches !

Mais le problème c'est surtout le côté systématique de la description de l'italien moyen comme un être veule, lâche et peureux - fort en gueule mais pathétique: aucun des trois n'est épargné: la charge est sans nuances, et donc pas très drôle à force d'en rajouter. (il y a des films de l'époque qui soulignaient mieux le côté dérisoire et humain de ce genre de personnages, dans la veine du "Pigeon" de Monicelli). Par comparaison les femmes bien que vénales ou adultères sont beaucoup plus respectables !

Reste à dire aussi que ça fait bizarre d'entendre Bernard Blier avec une autre voix puisqu'il est évidemment doublé en italien dans la VO!