Touchez pas au Grisbi - Jacques Becker - 1954

[Trinita]

Avec : Jean Gabin, Lino Ventura, René Dary, Jeanne Moreau...

Résumé dvd classik : Au lendemain de son dernier grand coup d’éclat, le vol de 50 millions de francs en lingots d’or à l’aéroport d’Orly, Max, parrain charismatique de la pègre parisienne, aspire à prendre sa retraite avec Riton, son complice et ami de longue date. Mais suite aux indiscrétions malheureuses de Riton auprès de sa maîtresse Josy, le jeune chef de bande Angelo a des vues sur le butin. Ce dernier va utiliser tous les moyens pour mettre la main sur le fameux grisbi et réveiller ainsi une guerre de gangs...

Avis : Je n'avais jamais vu le film et c'est un film policier des plus efficace avec un Gabin qui bouffe l'écran, une belle fusillade, de belles voitures et surprise pour moi un Ventura en méchant. Les dialogues sont plutôt bon et je pense également que le film est fidèle au livre de Simonin car adapté par lui même ?
Bref un policier made in France qui m'a énormément plus. Merci à arte d'avoir diffusé le film.

Une critique plus détaillée ici :
http://www.dvdclassik.com/critique/touchez-pas-au-grisbi-becker

Une bande annonce :



Quelques images trouvées sur le net :




Quelques éditions du livre d'Albert Simonin

[Sitting Bull]

Ma jeunesse !
L'inoubliable Jean "Grisbi" Wetzel.

[Edocle]

Un must !
Aussi bien le bouquin que le film !

Scorpio, a ton piano !!!

[Trinita]

Il y a des grosses différences entre le livre et le film Edocle ?

[Edocle]

Il y a des grosses différences entre le livre et le film Edocle ?

Oui, bien sûr quelques différences, mais c'est plutôt une bonne adaptation
et les personnages sont bien rendus !

[Trinita]

Merci pour ces précisions. Je me met en quête du bouquin.

[Faja]

Je viens de revoir ce film en DVD ( édition Studio Canal ).
Ce nouveau visionnage me conforte dans mon opinion : c'est un petit bijou du film noir.

Dans le rôle de Max, un truand distingué, Jean GABIN est impeccable et il est entouré d'un débutant et d'une presque débutante qui feront une brillante carrière : Lino VENTURA et Jeanne MOREAU.

Les dialogues d'Albert SIMONIN - auteur du livre qui a inspiré le scénario  - sont efficaces et incisifs : pas de blablas métaphysiques ! Deux autres de ses livres seront également adaptés au cinéma mais sous la forme de comédies : " Le cave se rebiffe " de Grangier en 1961 et le cultissime " Les tontons flingueurs " de Lautner en 1963.

Quant au réalisateur, Jacques BECKER, il est l'un des plus grands cinéastes français ; on peut le voir dans " La Grande Illusion " de Renoir où il fait une courte apparition en officier anglais qui casse sa montre .
Sa narration est linéaire : pas de flash back, pas de digressions. Elle est resserrée dans le temps : moins de deux jours. Elle est concentrée sur un seul sujet : le milieu de la pègre parisienne.
Sa caméra n'a rien à DEMONTRER ; elle ne fait que MONTRER des personnages. Parfois elle s'attarde sur eux : deux longues scènes en " temps réel ", comme le pratiquera aussi Jean-Pierre MELVILLE, sont particulièrement remarquables, celle où Max accueille son ami Riton dans son bel appartement et celle où Max fourgue son butin à son oncle receleur.
Parfois elle les oppose ironiquement : d'un côté, Max un truand opulent et généreux qui dépense sans compter et de l'autre, un cafetier besogneux et près de ses sous qui reverse dans une bouteille avec un entonnoir, le verre encore rempli que Max a laissé sur le comptoir !

Il est regrettable que sa disparition en 1960, à l'âge de 53 ans, ne lui ait pas permis de donner toute la mesure de son talent.
La dernière scène de " Touchez pas au Grisbi " est poignante et elle témoigne à elle seule du génie de son réalisateur : comme au début du film, Max est dans le restaurant de Madame Bouche où il est venu manger et il choisit le même disque sur le jukebox mais cette fois-ci, bien qu'il soit accompagné d'une jolie femme, il est seul.
Seul avec ses fantômes. Et le mot " FIN " vient taguer le jukebox en gros plan.

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