La fureur des hommes-From hell to Texas- 1958- Henry Hathaway
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La fureur des hommes-From hell to Texas- 1958- Henry Hathaway
Avec:
Don Murray,Diane Varsi,Chill Willis,Dennis Hopper, R G Armstrong,...
L'histoire :un cowboy non violent est poursuivi par la famille Boyd pour avoir été mélé à la mort accidentelle d'un de ses fils.
Mon avis:un excellent western d'Henry Hathaway vu en français grâce à Sidonis avec une distribution irréprochable et des commentaires toujours aussi précieux de Bertrand Tavernier.
Disponible en DVD.
MARCHAND- Sergio Leone
- Messages : 5457
Date d'inscription : 06/04/2010
Re: La fureur des hommes-From hell to Texas- 1958- Henry Hathaway
C'est un peu court jeune homme !
Surtout pour un film aussi remarquable et riche, en symboles comme en péripéties !
Tiens, je vous ressort ma propre critique du film, rédigée sur un autre forum à l'époque où j'ai visionné pour la 1ère fois le DVD Sidonis en question, soit à la fin du mois d' aout 2010...
Encore un dimanche après-midi de rêve puisque je viens de visionner ce film et il est magnifique. Tout ce que j'aime, des acteurs, des paysages superbes, de l'action mais aussi du sens, bref : un fleuron du western!
(Normal, d'ailleurs, puisque le genre aborde à cette époque sa meilleure période selon moi, la fin des années 50 - je ferme la parenthèse pour ne pas entrer dans une polémique sans fin avec les amateurs des périodes antérieures)
Je ne peux m'empêcher de rapprocher ce film avec "le diable dans la peau" de George Sherman avec Audie Murphy qui semble presque en être le remake. Il raconte grosso modo la même histoire (un innocent poursuivi pour des crimes qu'il n'a pas commis, trouve des alliés contre les méchants et fait triompher la vérité à la fin) ou en tous cas traite exactement du même thème. En plus ils semblent traverser parfois les mêmes décors notamment la ville au mileu du désert composée de 4 ou 5 barraques dont un saloon et un hôtel minuscules.
Mais le film d'Hattaway est plus fouillé sur le plan de la psychologie des personnages. Le personnage du patriarche vengeur joué par R.G. Armstrong n'a rien d'un méchant caricatural, il a des motivations familiales et, tout en sachant qu'il a probablement tort sur le fond, ne peut s'empêcher d'aller jusqu'au bout et sacrifier ses 3 fils à sa vengeance. Il y a une grande dimension tragique dans ce comportement qui apporte au film une gravité tout à fait prenante.
Le héros lui aussi n'a rien du cow-boy habituel, aimant se battre et conquérir les femmes, c'est même carrément le contraire, et l'histoire d'amour dans ce film pour une fois n'a rien de niaiseuse mais relève d'une véritable initiation pour l'un comme pour l'autre, et le personnage de la jeune fille amoureuse existe réellement.
Il y a aurait beaucoup à dire sur l'excellence des seconds rôles (Dennis Hopper, Jay C. Flippen...) sur l'originalité profonde de certaines scènes : l'élimination d'un tueur en faisant tomber un rocher sur lui, le rapport émouvant aux chevaux (le héros doit tuer le sien au début, renonce à recommencer quand celui de son ennemi se met à le suivre partout...) le vieux rancher et sa famille mexicaine avec 7 filles... (naturellement le héros succombe à l'ainée qui n'est que fille adoptive et donc 100% WASP, mais ne chipotons pas)
Je voudrais ajouter qu'on peut très bien faire une lecture religieuse de ce film. Dans le sens où c'est vraiment, basiquement, le combat du bien et du mal. Et curieusement ça ne veut pas dire qu'on est dans le simplisme et le manichéisme. Le héros représente le bien, il vit avec la bible et la photo de sa mère, il est complètement pur ! Il s'efforce de ne pas tuer, mais quand il est forcé de le faire, il est rongé par le remords, il ne perd jamais de vue la différence entre le bien et le mal. Les péripéties qu'il traversent semblent être autant d'épreuves envoyées par Dieu pour l'éprouver - l'attaque des Indiens notamment, qui ne s'en prend qu'aux 2 méchants du convoi (des hommes de Boyd) en épargnant les héros...
A l'inverse Boyd le patriarche représente le mal (il est habillé en noir d'ailleurs, sauf dans la dernière scène ) car son orgueil familial, son égoïsme l'aveuglent ("laisser ma trace") et lui font oublier les principes chrétiens du bien et de la justice, au profit d'une vengeance absurde. C'est la stupeur de voir son ennemi montrer de la compassion pour son fils qui le ramène, tardivement , dans le droit chemin. Mais il est trop tard, il sait quel mal il a déjà fait et dans sa dernière scène, parle déjà comme un damné. L'enfer est sa prochaine destination, (visualisé par la scène finale de l'hotel en feu derrière lui , comme la porte de l'enfer qui s'apprêterait à l'engloutir) alors que d'une certaine manière le héros a accompli le voyage dans le sens inverse, en souffrant, vers le salut et la rédemption, (comme le suggère le titre original bien sûr).
Pour autant je trouve que le message moral est présenté sans lourdeur ni caricature, car les personnages ne sont pas que les porte-concepts dont je viens de parler, ils ont aussi de la chair et de la personnalité. Et l'action est trépidante mais sans aucun clichés. Un film sur la morale donc, mais pas un film moraliste. De la religiosité vraie, pas du prêchi-prêcha. Un tour de force, peut-être, au regard de bien d'autres westerns de la même époque. En tous cas c'est ce que moi j'appelle un grand film !
Un mot sur le DVD Sidonis, excellent au niveau des bonus (les commentaires de Tavernier notamment) mais la qualité de la copie m'a un peu déçu surtout au début, les couleurs semblant un peu délavées - ça s'arrange un peu ensuite - mais l'éditeur m'avait habitué à des images de meilleure qualité. Enfin c'est mieux que rien, et le plaisir de découvrir ce film exceptionnel vaut tous les sacrifices!
Surtout pour un film aussi remarquable et riche, en symboles comme en péripéties !
Tiens, je vous ressort ma propre critique du film, rédigée sur un autre forum à l'époque où j'ai visionné pour la 1ère fois le DVD Sidonis en question, soit à la fin du mois d' aout 2010...
Encore un dimanche après-midi de rêve puisque je viens de visionner ce film et il est magnifique. Tout ce que j'aime, des acteurs, des paysages superbes, de l'action mais aussi du sens, bref : un fleuron du western!
(Normal, d'ailleurs, puisque le genre aborde à cette époque sa meilleure période selon moi, la fin des années 50 - je ferme la parenthèse pour ne pas entrer dans une polémique sans fin avec les amateurs des périodes antérieures)
Je ne peux m'empêcher de rapprocher ce film avec "le diable dans la peau" de George Sherman avec Audie Murphy qui semble presque en être le remake. Il raconte grosso modo la même histoire (un innocent poursuivi pour des crimes qu'il n'a pas commis, trouve des alliés contre les méchants et fait triompher la vérité à la fin) ou en tous cas traite exactement du même thème. En plus ils semblent traverser parfois les mêmes décors notamment la ville au mileu du désert composée de 4 ou 5 barraques dont un saloon et un hôtel minuscules.
Mais le film d'Hattaway est plus fouillé sur le plan de la psychologie des personnages. Le personnage du patriarche vengeur joué par R.G. Armstrong n'a rien d'un méchant caricatural, il a des motivations familiales et, tout en sachant qu'il a probablement tort sur le fond, ne peut s'empêcher d'aller jusqu'au bout et sacrifier ses 3 fils à sa vengeance. Il y a une grande dimension tragique dans ce comportement qui apporte au film une gravité tout à fait prenante.
Le héros lui aussi n'a rien du cow-boy habituel, aimant se battre et conquérir les femmes, c'est même carrément le contraire, et l'histoire d'amour dans ce film pour une fois n'a rien de niaiseuse mais relève d'une véritable initiation pour l'un comme pour l'autre, et le personnage de la jeune fille amoureuse existe réellement.
Il y a aurait beaucoup à dire sur l'excellence des seconds rôles (Dennis Hopper, Jay C. Flippen...) sur l'originalité profonde de certaines scènes : l'élimination d'un tueur en faisant tomber un rocher sur lui, le rapport émouvant aux chevaux (le héros doit tuer le sien au début, renonce à recommencer quand celui de son ennemi se met à le suivre partout...) le vieux rancher et sa famille mexicaine avec 7 filles... (naturellement le héros succombe à l'ainée qui n'est que fille adoptive et donc 100% WASP, mais ne chipotons pas)
Je voudrais ajouter qu'on peut très bien faire une lecture religieuse de ce film. Dans le sens où c'est vraiment, basiquement, le combat du bien et du mal. Et curieusement ça ne veut pas dire qu'on est dans le simplisme et le manichéisme. Le héros représente le bien, il vit avec la bible et la photo de sa mère, il est complètement pur ! Il s'efforce de ne pas tuer, mais quand il est forcé de le faire, il est rongé par le remords, il ne perd jamais de vue la différence entre le bien et le mal. Les péripéties qu'il traversent semblent être autant d'épreuves envoyées par Dieu pour l'éprouver - l'attaque des Indiens notamment, qui ne s'en prend qu'aux 2 méchants du convoi (des hommes de Boyd) en épargnant les héros...
A l'inverse Boyd le patriarche représente le mal (il est habillé en noir d'ailleurs, sauf dans la dernière scène ) car son orgueil familial, son égoïsme l'aveuglent ("laisser ma trace") et lui font oublier les principes chrétiens du bien et de la justice, au profit d'une vengeance absurde. C'est la stupeur de voir son ennemi montrer de la compassion pour son fils qui le ramène, tardivement , dans le droit chemin. Mais il est trop tard, il sait quel mal il a déjà fait et dans sa dernière scène, parle déjà comme un damné. L'enfer est sa prochaine destination, (visualisé par la scène finale de l'hotel en feu derrière lui , comme la porte de l'enfer qui s'apprêterait à l'engloutir) alors que d'une certaine manière le héros a accompli le voyage dans le sens inverse, en souffrant, vers le salut et la rédemption, (comme le suggère le titre original bien sûr).
Pour autant je trouve que le message moral est présenté sans lourdeur ni caricature, car les personnages ne sont pas que les porte-concepts dont je viens de parler, ils ont aussi de la chair et de la personnalité. Et l'action est trépidante mais sans aucun clichés. Un film sur la morale donc, mais pas un film moraliste. De la religiosité vraie, pas du prêchi-prêcha. Un tour de force, peut-être, au regard de bien d'autres westerns de la même époque. En tous cas c'est ce que moi j'appelle un grand film !
Un mot sur le DVD Sidonis, excellent au niveau des bonus (les commentaires de Tavernier notamment) mais la qualité de la copie m'a un peu déçu surtout au début, les couleurs semblant un peu délavées - ça s'arrange un peu ensuite - mais l'éditeur m'avait habitué à des images de meilleure qualité. Enfin c'est mieux que rien, et le plaisir de découvrir ce film exceptionnel vaut tous les sacrifices!
Dernière édition par old timer le Jeu 24 Mar - 17:32, édité 1 fois
old timer- Sergio Leone
- Messages : 1889
Date d'inscription : 20/05/2010
Re: La fureur des hommes-From hell to Texas- 1958- Henry Hathaway
Bien sûr, mais j'ai toujours préféré la synthèse à l'analyse qui va mieux avec ma profonde répulsion pour la bureautique ! chacun ses talents!
Ceci dit, je suis d'accord sur le fond !Ce film mérite largement qu'on en parle !
Ceci dit, je suis d'accord sur le fond !Ce film mérite largement qu'on en parle !
MARCHAND- Sergio Leone
- Messages : 5457
Date d'inscription : 06/04/2010
Re: La fureur des hommes-From hell to Texas- 1958- Henry Hathaway
j'ai vu ce film ya pas si longtemps que ça,dailleur je l'ais pris sans avoir lu aucune crtique d'ici de là,bien que je m'en souvienne pas beaucoup de l'histoire,mais j'ai absolument garder le souvenir d'un superbe western.bon là du coup,je crois que la cinéfiliitude commence à rentrer
keomatouko- Enzo G. Castellari
- Messages : 269
Date d'inscription : 23/05/2010
MARCHAND- Sergio Leone
- Messages : 5457
Date d'inscription : 06/04/2010
Re: La fureur des hommes-From hell to Texas- 1958- Henry Hathaway
Tout à fait d'accord avec la critique de Old Timer!
Mais à mon sens, ce film a une faiblesse: le personnage féminin joué par Diane Varsi, ainsi que les scènes où elle essaie de séduire le héros, dans le dernier quart d'heure du film...Tout cela est un peu gnan-gnan et fait que la tension se relâche...Dommage car, sinon, ce western eût été parfait.
Un joli plan.
Dennis Hopper / R.G. Armstrong: le fils et le père avides de vengeance.
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
- Messages : 6429
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 68
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