Ascenseur pour l'échafaud - 1958 - Louis Malle

[Faja]

Ancien militaire, Julien (Maurice RONET) a pour maîtresse Florence (Jeanne MOREAU) l'épouse de son patron.
Un samedi soir à Paris, alors qu'après avoir commis l'irréparable, il doit rejoindre sa maîtresse, il se fait voler sa Chevrolet par un jeune délinquant et sa petite amie qui prennent la poudre d'escampette...

En entrelaçant deux histoires d'amants diaboliques et en multipliant les rebondissements, l'intrigue s'avère à la fois originale et palpitante, malgré quelques invraisemblances.
Mais ce n'est qu'une ingénieuse et froide mécanique en raison du manque d'épaisseur des principaux personnages, d'une mise en scène peu inventive et de dialogues parfois trop littéraires.
Il faut signaler que Louis MALLE n'a que 24 ans au début du tournage en septembre 1957 ; il se bonifiera avec le temps jusqu'à ce mélancolique Atlantic City qu'il réalise aux USA en 1980 avec un Burt LANCASTER vieillissant mais au sommet de son art et qui pour moi est son chef-d'œuvre.

Une fois le film vu et l'intrigue éventée, il existe néanmoins quelques bonnes raisons de le revoir :
Miles DAVIS et sa trompette, pour le son.
Et pour l'image, Jeanne MOREAU sublimée par la photo en noir et blanc du célèbre Henri DECAE, si sensuellement théâtrale dans ses déclarations d'amour et ses soliloques, si éperdue dans ses déambulations nocturnes à la recherche de son amant.
Et pour la nostalgie, Lino VENTURA, petit rôle mais grande présence, qui en 1953 avait déjà croisé Jeanne Moreau sur le plateau de Touchez pas au grisbi, la perle noire de Jacques BECKER.