L'évangile selon Saint Mathieu - Il Vangelo secondo Matteo - 1964 - Pier Paolo Pasolini
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L'évangile selon Saint Mathieu - Il Vangelo secondo Matteo - 1964 - Pier Paolo Pasolini
La vie de Jésus de Nazareth (Enrique Irazoqui) de sa naissance à sa renaissance, selon l'évangéliste Mathieu.
Afin d'éviter toute polémique, PASOLINI qui s'affirme athée, se contraint à respecter scrupuleusement le texte évangélique.
Il ne succombe pas à la tentation du péplum et tourne en noir et blanc dans le cadre minéral et archaïque de l'Italie du Sud, essentiellement à Matera avec ses extraordinaires maison troglodytes ; les acteurs qui ne sont pas des professionnels (Jésus est un étudiant espagnol antifranquiste de 19 ans et Marie âgée est sa propre mère) marchent et posent davantage qu'ils ne jouent, les décors et les costumes sont minimalistes et l'histoire se déroule chronologiquement en une suite parfois chaotique de tableaux accompagnés d'une musique très œcuménique (œuvres classiques européennes, negro-spirituals, chants africains et russes).
PASOLINI s'oblige même à ne pas faire l'impasse sur les phénomènes surnaturels du récit évangélique (miracles, résurrection, anges...).
Il est vrai que ce récit présente tous les attributs du conte fantastique ou merveilleux, l'enseignement de Jésus adoptant même, pour faciliter sa mémorisation, les figures de style propres au conte comme l'anaphore (répétition de formules : malheur à vous, heureux celui qui, en vérité je vous le dis) ou la métaphore (les paraboles).
Néanmoins, pour échapper à ces carcans, il plonge dans une sorte de débauche artistique en laissant libre cours à sa caméra ; tantôt sur un trépied, tantôt sur l'épaule, elle vibrionne et se meut sur toute l'amplitude des focales : plans larges, zooms, gros plans, très gros plans (ceux que John FORD bannissait en disant : "je ne veux pas voir de poils de nez sur un écran de 15 mètres") se succèdent frénétiquement.
Pourtant PASOLINI semble avoir oublié que le cinéma est avant tout un spectacle avec une bonne dose de poudre aux yeux.
Alors, j'avoue m'être souvent ennuyé durant le visionnage de ce film pourtant encensé par la critique et beaucoup récompensé.
Mais c'est peut-être le Diable qui m'a jeté un sort...
Enrique Irazoqui crucifié
Faja- Enzo G. Castellari
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