Masques - 1987 - Claude Chabrol

[Faja]

Célèbre animateur télé, Christian Legagneur (Philippe NOIRET) demande à un journaliste, Roland Wolf (Robin RENUCCI) d'écrire sa biographie.
A cet effet, il l'invite dans son opulente propriété campagnarde où il passe quelques jours de vacances et lui présente les 3 femmes qui l'entourent : Colette sa secrétaire (Monique CHAUMETTE), Patricia sa masseuse (Bernadette LAFONT) et sa filleule Catherine (Anne BROCHET).
Mais c'est une 4ème femme, la mystérieuse Madeleine qui intéresse Roland Wolf.

Je viens de revoir cette œuvre peu connue de Claude CHABROL ; il est vrai qu'Une affaire de femmes sortie l'année suivante avec une Isabelle HUPPERT bouleversante, lui fait beaucoup d'ombre.

De révélations en rebondissements, Masques tient en haleine le spectateur d'autant que l'atmosphère oppressante qui règne dans la maison de Legagneur est parfaitement rendue par CHABROL, mais un thriller cousu de fils blancs n'est pas un excellent thriller ; et dans l'invraisemblable scène finale, le fil se transforme en grosse ficelle.

Legagneur est un personnage tellement immonde que, dépourvu de toute humanité, il devient caricatural.
Et si l'immense Philippe NOIRET qui l'incarne, occupe tout l'écran, face à lui, Robin RENUCCI ne fait malheureusement pas le poids.

Reste la dénonciation plutôt pertinente de la télévision-spectacle : dans un moment de lucidité, Legagneur parle "d'escroquerie du cœur" à propos du concours de chansons pour séniors qu'il anime et il reconnait "qu'étaler ce qui devrait être pudique est une bonne définition de l'obscénité".
Son émission qui permet aussi à des couples de se former devant les caméras aurait pu s'intituler l'amour est dans le chant ; quelques décennies plus tard, rien n'a changé, c'est l'amour est dans le pré qui a pris le relais.