Pierrot le Fou - 1965 - Jean-Luc Godard
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Pierrot le Fou - 1965 - Jean-Luc Godard
Lassé de son épouse et de ses obligations mondaines, Ferdinand (Jean-Paul BELMONDO) qui a perdu son emploi, s'enfuit avec Marianne (Anna KARINA) une ancienne petite amie.
Ils quittent Paris précipitamment pour le Midi où ils vont vivre une aventure "pleine de bruit et de fureur".
Le titre du film est un leurre.
Le héros principal ne se prénomme pas Pierrot mais Ferdinand comme Belmondo se tue à le répéter à Anna Karina.
Il n'a rien à voir avec Pierre Loutrel un sinistre criminel surnommé Pierrot le fou et mort en 1946.
L'intrigue elle-même, confuse et peuplée de gens bizarres et de trafiquants d'armes croquignolesques, compte pour du beurre.
GODARD y accumule les éléments caractéristiques du thriller mais dans un bric-à-brac ahurissant qu'il s'empresse de disperser façon Tonton Raoul.
Seul le couple Ferdinand/Marianne intéresse vraiment GODARD, ce que tous les deux font, ce qu'ils pensent, ce qu'ils chantent, ce qu'ils lisent, ce qu'ils disent.
Un couple disparate qui se délite sous nos yeux et finit par exploser.
L'Amour est éternel.
Les amants ne le sont pas.
Cette œuvre fourre-tout donne l'occasion à GODARD d'exprimer sa conception de l'art cinématographique, un art musical, pictural et littéraire, un art total qui, libéré de toute contrainte rend tout possible : il joue avec les lettres, les mots et les couleurs, il joue avec les citations et les références, il utilise à l'envi la technique du collage chère aux surréalistes.
GODARD y dévoile ses multiples facettes, tantôt burlesque, tantôt romanesque, tantôt théâtral et souvent caustique quand, par exemple, il se moque de la société de consommation en mettant en scène des bourgeois conditionnés qui ne se parlent plus qu'avec des slogans publicitaires ou quand il stigmatise la guerre froide en renvoyant dos à dos les Soviétiques qui font du bourrage de crâne avec les œuvres complètes de Lénine et les Américains qui font du bourrage de gueule avec le Coca-Cola.
Entrer dans ce film est difficile mais gratifiant.
C'est comme entrer dans un club d'érudits et de célébrités : on y parle de Vélasquez, de Van Gogh, des Pieds Nickelés, de Balzac, de Céline, de Joyce ou de Faulkner, on y croise Samuel Fuller, Jean-Pierre Léaud, Raymond Devos, Jean Seberg et même Michel Simon.
Je conseille à ceux que Godard rebute et qui n'ont pas envie de voir Pierrot le Fou
- et c'est dommage - d'en regarder au moins quelques extraits sur You Tube : par exemple celui où Anna Karina chante Ma ligne de chance de Serge Rezvani accompagnée d'un Belmondo virevoltant qui lui répond " c'est fou ce que j'aime ta ligne de hanche" - c'est rafraichissant - ou encore celui dans lequel Raymond Devos reprend son sketch "Est-ce-que vous m'aimez ?" - c'est grandiose.
Ces morceaux choisis les mettront peut-être en appétit.
p.-s. : dans la Drôme, le CHAMAS TACOS, un fast-food, vient d'être fermé administrativement parce que sur son enseigne lumineuse, la lettre C de Chamas était éteinte.
GODARD aurait adoré, lui qui dans Pierrot le Fou s'amuse si souvent avec les lettres des mots.
Exemple sur cette capture d'écran (OAS et OASIS) :
Faja- Enzo G. Castellari
- Messages : 270
Date d'inscription : 10/10/2021
Age : 74
Localisation : Nouvelle-Calédonie
Re: Pierrot le Fou - 1965 - Jean-Luc Godard
Le seul film de Godard peut être avec ALPHAVILLE que j'apprécie, le reste c'est de la prise de tête ; à la fin il se plagiait lui même
cyberpunk- Sergio Leone
- Messages : 2979
Date d'inscription : 15/04/2010
Age : 58
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