Le Mécano de la "General" - The General - 1927 - Clyde Bruckman et Buster Keaton

Faja Jeu 27 Avr - 6:39

La guerre de Sécession vient de commencer.
Johnnie (Buster KEATON) conducteur de locomotive qui veut s'engager dans l'armée sudiste voit sa candidature rejetée.
Mais sa locomotive "The General" est dérobée par des espions nordistes.
Il se lance alors à leur poursuite avec une autre machine, sans savoir qu'ils ont kidnappé sa fiancée Annabelle (Marion MACK) en même temps qu'ils volaient sa loco.
Et il se retrouve au cœur des combats qui opposent l'Union à la Confédération.

Des milliers de pages ont été consacrées à ce chef-d'œuvre du cinéma muet qui, bientôt centenaire, n'a pourtant rien perdu de sa fougue et de son insolence.

"J'ai deux amours, Annabelle et ma loco" aurait pu chanter Johnnie.
Mais ce n'est pas un film musical.
C'est un film de guerre, la pire des guerres.
D'autres œuvres célèbres ont été consacrées en totalité ou en partie à cette période sombre de l'histoire des USA, comme par exemple Naissance d'une Nation de GRIFFITH, Autant en emporte le Vent de FLEMING et CUKOR, Les Cavaliers de FORD, Le Bon, La Brute et Le Truand de LEONE, mais aucune n'est aussi singulière que celle de KEATON.

"L'homme qui ne rit jamais" traverse le film avec frénésie, emporté et souvent sauvé par ses multiples maladresses.
L'intrigue palpitante ne laisse place à aucun temps mort ; elle est parsemée de gags tantôt burlesques, tantôt caustiques comme dans cet épisode où des officiers nordistes débattent à n'en plus finir sur la façon de réparer un aiguillage que Johnnie vient de saboter avant qu'un simple soldat rétablisse le fonctionnement du mécanisme d'un grand coup de hache !

La mise en boîte des militaires est constante et Johnnie dont l'armée ne voulait pas, va endosser successivement les deux uniformes, le bleu et le gris et, suprême ironie, être nommé lieutenant après avoir par hasard capturé un général ennemi.

Dans la dernière séquence on voit Johnnie lové au creux de sa chère "General", dans son bel uniforme d'officier, embrassant sa fiancée à bouche que veux-tu et agitant mécaniquement le bras pour rendre leur salut aux soldats qui passent devant lui...

L'amour sans l'humour c'est comme la guerre sans les militaires.