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Les contes de la lune vague après la pluie-Ugetsu Monogatari-1953-Kenji Mizoguchi

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Message  Faja Dim 19 Mar - 7:22

Les contes de la lune vague après la pluie-Ugetsu Monogatari-1953-Kenji Mizoguchi 20230313




Alors que des guerres intérieures déchirent le Japon de la fin du XVIème siècle, le potier Genjuro (Masayuki MORI) accompagné de son beau-frère Tobei (Sakae OZAWA) et de son épouse Ohama (Mitsuko MITO), se rend en ville pour écouler sa production.

Les ventes sont fabuleuses et Genjuro vit une ardente histoire d'amour avec la belle Wakasa (Machico KYO) tandis que Tobei, abandonnant sa femme, devient le samouraï qu'il rêvait d'être.

Mais les malheurs et les désillusions ne tardent pas à s'abattre sur eux.


MIZOGUCHI est -avec KUROSAWA notamment- l'un des plus grands réalisateurs japonais du XXème siècle.
Son film tourné en noir et blanc et sorti en 1953 n'apparaît pourtant sur les écrans français qu'en 1959, l'année des 400 coups de TRUFFAUT, de La Mort aux Trousses d'HITCHCOCK ou de Rio Bravo d'HAWKS.

Il raconte les destins croisés de deux couples de villageois plongés dans un monde cruel et étrange où les fantômes se mêlent aux vivants et où les hommes et les femmes ne semblent pas compatibles.
En effet, alors que les hommes ont "dans la tête des routes" (Arthur Rimbaud) et n'aspirent qu'à quitter leur maison pour courir après la richesse ou la gloire, les femmes rêvent d'un bonheur simple au sein de leur foyer (quand Genjuro qui a gagné beaucoup d'argent offre un kimono à son épouse et lui dit : "je suis heureux de te voir contente", celle-ci lui répond : "ce n'est pas le kimono qui me rend heureuse mais ton amour. Mon seul désir est de te garder près de moi").

Et les hommes se nourrissent d'illusions et d'apparences : Genjuro se laisse ensorceler par une princesse qui n'est en réalité qu'un spectre dont le manoir est en ruine depuis longtemps et Tobei son beau-frère n'est qu'un samouraï de pacotille qui a construit sa célébrité sur une supercherie.
C'est finalement en revenant chez eux et en reprenant humblement leur métier de potier pour Genjuro et de paysan pour Tobei, qu'ils retrouveront la paix.
"Il faut cultiver notre jardin" conclut le Candide de Voltaire au terme de ses nombreuses aventures.
MIZOGUCHI ne dit pas autre chose.

Son chef-d'œuvre est envoutant avec sa piste sonore éclectique, ses acteurs au jeu théâtral, sa mise en scène toute en fluidité où les plans se succèdent comme autant d'estampes et où les mouvements de caméra sont aussi délicats qu'une barque glissant sur l'eau.

Le message de MIZOGUCHI sur la vanité des ambitions démesurées et l'inanité des passions guerrières dont les femmes sont les victimes collatérales, est intemporel et universel.

Faja
Enzo G. Castellari

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