Pépé le Moko - 1937 - Julien Duvivier
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Pépé le Moko - 1937 - Julien Duvivier
A Alger, un truand parisien expatrié surnommé Pépé le Moko (Jean GABIN) a trouvé refuge dans la Casbah où il règne en maître avec sa petite bande et sa maîtresse Inès (Line NORO).
Poursuivi sans relâche par le sirupeux inspecteur Slimane (Lucas GRIDOUX), il veille au grain en faisant taire les mouchards comme L'Arbi (Marcel DALIO) ou en éliminant les indicateurs comme Régis (CHARPIN).
Mais tout bascule quand il croise par hasard une superbe parisienne (Mireille BALIN) qui lui rappelle son pays...
"Quand je me revois dans Pépé le Moko, je me trouve con" aurait déclaré Jean GABIN.
Il est un peu sévère même si effectivement ce n'est pas son meilleur rôle, comme ce n'est pas non plus le meilleur film de DUVIVIER.
Pourtant ce personnage de caïd sympa, de macho au grand cœur qui a fait de la Casbah et de ses enchevêtrements à la fois son refuge et sa prison, lui va comme un gant.
Pépé le Moko c'est l'histoire d'une traque assez classique où l'amour et la jalousie sont les meilleurs alliés de la police.
Mais elle se déroule dans un milieu inhabituel et exotique, superbement reconstitué en studios et s'apparente davantage à un conte poétique qu'à une histoire policière.
Et les dialogues d'Henri JEANSON sont brillants comme à l'accoutumée ; on peut dire de lui qu'il est le précurseur d'AUDIARD et DUVIVIER les réunira opportunément tous les deux en 1962 dans Le Diable et les 10 Commandements un film à sketches sucré/salé à déguster sans modération.
Quand Pépé le Moko déambule dans les ruelles de la Casbah peuplées d'une multitude de personnages joyeux ou sinistres, sournois ou un peu détraqués et parfois touchants, cela donne lieu à des scènes inoubliables et magnifiquement filmées par Julien DUVIVIER,
comme celle tragique où au son d'un piano mécanique, le jeune Pierrot mortellement blessé se retrouve face à Régis l'indicateur qui l'a trahi et qu'il n'a plus la force d'abattre lui-même,
comme celle bouleversante où la vieille Tania -jouée par FREHEL célèbre chanteuse du début du XXème siècle- avoue à Pépé le Moko, avant d'écouter l'une de ses propres chansons : "quand j'ai trop le cafard, je change d'époque, je pense à ma jeunesse, je regarde ma meilleure photo et je me dis que je suis devant une glace",
comme celle onirique où Pépé le Moko vêtu de ses plus beaux habits, traverse pour la dernière fois sa chère Casbah, emporté dans un interminable vertige.
Quant à la scène finale qui peut paraître trop mélodramatique, elle est tout simplement inéluctable ; pris dans les filets de la police, Pépé le Moko n'a plus qu'une seule issue : la Grande Evasion, l'ultime, la définitive.
C'est une évidence : Julien DUVIVIER (1896-1967) est un immense metteur en scène qui, des années 30 aux années 60, aura réalisé au moins une douzaine de chefs-d'œuvre dans des genres aussi différents que la comédie, le drame ou le film noir et qui aura dirigé presque toutes les plus grandes vedettes françaises de l'époque.
Faja- Enzo G. Castellari
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Re: Pépé le Moko - 1937 - Julien Duvivier
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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