Le Petit Monde de Don Camillo - 1952 - Julien Duvivier

[Faja]

En 1946, dans un petit village du nord de l'Italie, les communistes ont remporté les élections municipales.
La tension monte entre Don Camillo le curé (FERNANDEL) et Peppone le nouveau maire (Gino CERVI) d'autant que le tintement puissant des cloches de l'église étouffe le son martial de l'Internationale.
Sur injonction de Jésus lui-même, le curé accepte de mettre de l'eau dans son vin de messe tandis que le maire décolore son bolchevisme à l'eau bénite.
Tout ça sous le regard mi-contrarié mi-amusé de Madame Christina (SYLVIE) la vieille institutrice royaliste du village.
Mais pour les deux coqs la tentation de la bisbille est trop forte...

Je viens de revoir ce film en DVD StudioCanal.
Le plaisir est toujours là, tellement le mélange d'humour et d'émotion qui le compose est savoureux.

Quand Don Camillo le bagarreur confie à Jésus à propos de Peppone : "je le pulvérise", on se dit qu'il ne ferait pas tache au milieu des Tontons Flingueurs.
Mais les conflits à répétition qui opposent le curé au maire "gardent un air de gentillesse" comme dit la voix off au début du film.
Et on s'attache à ce curé hors du commun qui comme Jésus porte la croix, qui comme Moïse fait s'écarter la mer Rouge, qui soulève les tables faute de montagnes et qui applique à la lettre le principe évangélico-pugilistique selon lequel il y a plus de bonheur à donner (des coups...) qu'à (en...) recevoir.

Le formidable succès que le film a connu à sa sortie en 1952 ne s'est jamais démenti les décennies suivantes lors de ses nombreuses diffusions télévisuelles.
Il faut dire que tout était réuni pour obtenir une telle réussite :
- derrière la caméra, Julien DUVIVIER l'un des grands cinéastes français
- aux dialogues, René BARJAVEL le célèbre écrivain de Ravage et de La Nuit des Temps
- l'immense FERNANDEL qui, à presque 50 ans, trouve ici LE rôle de sa vie comme il l'a affirmé lui-même
- l'alerte SYLVIE née en 1883 et qui clôturera sa carrière de la plus belle des manières en Vieille Dame Indigne dans le film de René ALLIO en 1965.

DUVIVIER donnera une superbe suite à ce film avec Le Retour de Don Camillo en 1953.
Après lui, d'autres metteurs en scène reprendront le flambeau pour de nouvelles aventures toujours avec FERNANDEL, mais elles n'auront pas le charme des deux premières.

Une dernière réplique pour la route ou pour vous mettre en appétit :
(L'épouse de Peppone entre à l'église pour que Don Camillo donne le baptême à son fils)
Lui  : comment on va l'appeler ce petit ?
Elle : Lénine, Liborio, Antonio
Lui  : alors allez le faire baptiser chez les Cosaques !

[Rex Lee]

Le formidable succès que le film a connu à sa sortie en 1952 ne s'est jamais démenti les décennies...
- l'immense FERNANDEL qui, à presque 50 ans, trouve ici LE rôle de sa vie comme il l'a affirmé lui-même
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La popularité du personnage incarné par Fernandel est illustrée dans le dernier "sketch" du Mouton à cinq pattes de Verneuil. En effet, l'un des quintuplés qui est le curé de son village, se plaint de ressembler comme une goutte d'eau « à ce curé qu'on voit au cinéma », et il est d'ailleurs la risée de tout le village.





Le Mouton à cinq pattes (1955)

Quand Verneuil tourne ce film, seuls les deux Duvivier sont sortis. Et c'est vrai que ce sont les meilleurs, bien que les suivants soient divertissants.

[Faja]

J'ajoute que le rôle de Don Camillo collera tellement à la peau de FERNANDEL qu'il finira par jouer Dieu, toujours sous la direction de DUVIVIER dans le très blasphématoire quatrième épisode du Diable et les Dix Commandements en 1962, un film plein de surprises...

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