Le Sillage de la Violence - Baby the rain must fall - 1965 - Robert Mulligan
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Le Sillage de la Violence - Baby the rain must fall - 1965 - Robert Mulligan
Georgette Thomas (Lee REMICK) une jeune femme accompagnée de sa petite fille, arrive à Columbus dans le Texas pour y retrouver son mari Henry (Steve McQUEEN) un prisonnier libéré sur parole.
Elle a envie de prendre avec lui un nouveau départ après plusieurs années de séparation.
Mais un trop lourd passé pèse sur Henry homme à tout faire le jour et chanteur de rock la nuit.
Et malgré l'aide de Slim (Don MURRAY) le shérif-adjoint, ces retrouvailles ne seront pas à la hauteur des espérances de Georgette.
Le Sillage de la Violence est un film à la fois émouvant et terrifiant.
Comme pour Du Silence et des Ombres, Horton FOOTE en a écrit le scénario et Elmer BERNSTEIN en a composé l'inoubliable musique ; la photo en noir et blanc d' Ernest LASZLO qui a souvent travaillé avec Robert ALDRICH, est superbe.
Quant à l'interprétation, elle est remarquable.
Oubliez Steve McQUEEN alias Josh Randall et sa winchester raccourcie dans Au Nom de la Loi ; MULLIGAN lui donne ici l'occasion de montrer son immense talent de comédien. Quand il chante il est doublé par Billy STRANGE qui a composé notamment plusieurs chansons pour Elvis Presley.
D'une beauté lumineuse, sa partenaire Lee REMICK que les amateurs de westerns ont pu admirer dans Duel dans la Boue de Richard FLEISCHER en 1959 (où elle jouait déjà avec Don MURRAY) est bouleversante dans son rôle de jeune femme obstinément à la recherche du bonheur avec l'homme qu'elle aime.
Et à la réalisation, Robert MULLIGAN prouve une nouvelle fois qu'il est un grand cinéaste doté d'une vive sensibilité qui lui fait préférer l'émotion à l'action ; en multipliant les gros plans, les plans rapprochés et les cadrages suggestifs, il permet au spectateur de pénétrer dans l'intimité des personnages et de ressentir leur mal de vivre.
Deux lieux jouent un rôle primordial dans le film : ce sont deux maisons situées dans la même ville mais très différentes et dont l'une a un effet néfaste sur l'autre.
La première, petite mais toujours inondée de soleil abrite la famille Thomas qui essaie de se reconstruire ; c'est la maison du bonheur où tout paraît possible.
La seconde, imposante, sombre et inquiétante est la demeure de Mademoiselle Kate la mère adoptive d'Henry Thomas ; c'est la maison des horreurs où dès son enfance, Henry a été battu à coups de ceinturon et où Mlle Kate continue depuis sa chambre du premier étage, à le contrôler, à le dévaloriser et à l'humilier ; elle ressemble étrangement à la maison de Norman BATES dans Psychose.
En réponse à la passagère du bus affirmant au début du film que les détenus sont en prison pour "payer leurs péchés", Robert MULLIGAN invite le spectateur à se demander si le péché - le péché originel - ce ne serait pas plutôt le refus d'amour dont ces détenus ont pu être victimes dès leur enfance.
Une bonne raison pour découvrir ou revoir ce film magnifique.
Faja- Enzo G. Castellari
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