Les Voyages de Sullivan. Sullivan's Travels. 1941. Preston Sturges.

[Rex Lee]

Hollywood, 1941. Sullivan, réalisateur de comédies explique à ses producteurs que, pour son prochain long-métrage, il veut réaliser un film qui soit le reflet de la vie, qui montre la misère des petites gens encore frappés par la Grande Dépression. Ce film doit s'intituler O Brother Where Art Thou. N'ayant aucune idée de ce qu'est la pauvreté, Sullivan décide alors de se lancer sur les routes, travesti en vagabond, avec 10 cents en poche. Sa route va croiser celle d'une jeune fille qui va l'accompagner car elle est complètement démunie. Certes, Sullivan va découvrir ce qu'est la vraie misère, mais il va surtout se rendre compte que les gens ont besoin de rire car beaucoup n'ont que cela dans la vie. Le tournage de Brother Where Art Thou n'aura donc pas lieu... en 1941!



C'est bien connu: en matière de cinéma et plus particulièrement de comédies, les Américains sont capables du pire comme du meilleur. Dans le cas présent, on a affaire au meilleur.
Voilà donc un divertissement d'une grande intelligence qui mêle adroitement réalisme social (vagabonds sautant dans les trains et tabassés par un contrôleur, bagne, etc) et comédie enlevée aux dialogues brillants, sans oublier un hommage aux burlesques du muet, avec une poursuite digne des films de Mack Sennett!
De plus, le couple Veronica Lake-Joel McCrea fonctionne très bien:


Les voici à Las Vegas! Mais si, mais si...




Pause durant le tournage.

[old timer]

C'est un film que j'apprécie beaucoup mais plus pour l'intention, le message que par la réalisation en elle-même, les changement de tons étant constants et déstabilisants, et certaines scène fonctionnant plus ou moins (à la fin les rires pendant la projection au bagne font vraiment forcés...)

Mais le couple Veronica Lake (Femme de feu!) et Joel McCrea (westerner d'élite, dès Pacifc Express (1940) mais aussi à l'aise dans la comédie) est formidable.