Le port de la drogue - Pickup on South Street - 1953 - Samuel Fuller -

[Richards]

Dans une rame du métro new-yorkais, un pickpocket subtilise le portefeuille d'un jeune femme contenant un microfilm sur lequel se trouve la formule chimique d'une nouvelle drogue destinée à inonder le marché américain. La police et les trafiquants veulent récupérer le microfilm. Mais le pickpocket, qui veut faire cavalier seul et revendre le document, trouve dans la jeune femme une alliée inattendue.

Bon, ça , c'est pour la VF.
Mais voici ce qu'il en est de la VO, selon Wikipédia:

"Dans la version originale il n'est pas question de drogue mais de microfilm et d'espions communistes. Cependant, l'aspect propagandiste d'un anti-communisme appuyé pouvant gêner l'exploitation du film en France, et sous l'impulsion de la filiale française de la 20th Century Fox1, les communistes sont devenus dans les dialogues de la version française des passeurs de drogue, et le microfilm la recette d'une nouvelle drogue. Comme dans le film de Fuller les communistes sont de simples véhicules de la peur, il a suffi de changer quelques mots des dialogues pour transformer l'histoire."

Etonnant, non?


Toujours est-il que ce film noir est un petit bijou. Fort bien scénarisé, mis en scène et interprété, on ne s'ennuie pas une seconde durant les 1H17 de sa durée.




Jean Peters est Candy, la jeune femme du métro.





Thelma Ritter est Mo, vendeuse de cravates et indic. Superbe personnage superbement interprété.





Candy et Skip, le pickpocket. Richard Widmark est impeccable.





Candy se prépare au pire...

[MARCHAND]

[Trinita]

Mon Fuller préféré avec un Widmark magnifique, une mise en scène au poil et une photographie à tombée.

[Faja]

Revu ce chef-d'œuvre en dvd ESC de 2017, une version restaurée HD.
Superbe.

L'intrigue est improbable et un peu tarabiscotée mais haletante.
FULLER qui a été reporter des rues avant de devenir cinéaste, adore raconter des histoires.
Il n'en délaisse pas pour autant les personnages : sa caméra les accompagne, les scrute, les pénètre sans relâche par des gros plans saisissants.
Et sous son regard fraternel, Skip le pickpocket qui habite une vieille cabane sur le port de New-York, Moe l'indic accessoirement vendeuse de cravates et Candy la prostituée manipulée par "les Rouges" deviennent des marginaux flamboyants : ils sont faits de la même glaise et ils sont engagés dans le même combat quotidien pour leur survie.

Avec FULLER la roue tourne vite et pendant les 80 minutes que dure le film, on ne constate aucune baisse de régime : les coups de cœur comme les coups de poing sont brutaux et les répliques claquent comme des coups de feu.

FULLER est un immense réalisateur, constamment inventif et incisif.
Pour s'en convaincre il suffit de parcourir son œuvre, de Pickup on South Street à The Big Red One en passant par China Gate, Forty Guns, Shock Corridor ou The Naked Kiss.
Le voyage est décapant et tous ces films sont chroniqués sur Western Maniac.

[Contenu sponsorisé]