Retour à Matterhorn - Karl Marlantes
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Retour à Matterhorn - Karl Marlantes
Vous avez aimé " Apocalypse Now ", " Platoon ", " Hamburger Hill ",
vous allez adorer ce bouquin " Retour à Matterhorn "
Je vous mets la critique de TELERAMA, ils ont tout dit !!!
Comment et pourquoi raconter sa guerre ? Ce sont les questions que se sont posées la plupart de ceux qui, de leur expérience du Vietnam, ont fait un livre. Karl Marlantes y a lui aussi réfléchi, pendant les trente ans qui lui ont été nécessaires pour venir à bout de Retour à Matterhorn. Ancien officier du corps des marines, blessé et décoré, aujourd'hui « business consultant », il glisse ses pas éditoriaux dans ceux des meilleurs auteurs : John M. Del Vecchio (La 13e Vallée), Michael Herr (Putain de mort), Stephen Wright (Méditations en vert), Tobias Wolff (Dans l'armée de Pharaon), Tim O'Brien (A propos de courage). Matterhorn ? C'est le nom allemand du mont Cervin, mais également l'intitulé d'une opération de bombardements du Japon par l'armée américaine en 1945 — autant dire qu'il évoque les hauteurs et la mort.
Nous sommes en 1969, dans la province de Quang Tri, au centre de ce long serpent que forme la carte du Vietnam, juste entre Sud et Nord Vietnam et à la frontière du Laos. La compagnie de marines Bravo, celle dont le jeune Waino Mellas commande une section, a ordre de prendre la colline dite Matterhorn et de la tenir afin de couper les voies de communication de l'armée nord-vietnamienne. L'année précédente, l'offensive du Têt a montré la détermination des troupes communistes et fait douter les Etats-Unis, ce pays si lointain, cet autre « monde » qui envoie ses jeunes hommes se battre pour une cause de plus en plus indécise. Waino Mellas n'aurait rien à faire dans cet enfer vert : il sort de l'université et aurait pu éviter l'infanterie. Mais il est ambitieux, veut des médailles et de l'avancement. Au cours des mois passés à crapahuter dans la jungle et à obéir aux ordres et contrordres qui traduisent l'absurdité du commandement, il oubliera les raisons pour lesquelles il doit survivre dans ce bourbier étouffant et comprendra toutes celles qui lui commandent d'en sortir au plus vite.
Les pieds « de tranchée » rongés par l'humidité, les ulcères tropicaux qui dévorent les intestins, les sangsues qui s'insinuent partout, détruisent peu à peu les corps et les vocations. Il faut d'abord apprendre à poser des mines Claymore qui pulvérisent un homme à la taille en lâchant sept cents billes d'acier, et songer à prendre ses pastilles antipaludiques. Mellas n'est qu'un troufion qui prie pour que les nuages autorisent les hélicos, tue pour ne pas être tué, se gonfle d'un courage surhumain pour sauver un camarade et pleure ensuite de peur, de froid et d'épuisement, hissant sans le vouloir sa douleur personnelle au niveau de la souffrance universelle. Les scènes de combat sont effrayantes, aveuglantes comme des fusées éclairantes, mais ce sont surtout les moments d'attente que Marlantes saisit magnifiquement : les hommes, s'ils fument, rigolent, dorment et rêvent de femmes ou de bière, n'oublient jamais qu'ils sont blancs ou de couleur. Au point de se haïr.
Il est parfois difficile de se retrouver dans des sigles et des abréviations qui obligent à recourir au glossaire. Mais le cri de terreur que pousse un soldat américain en voyant son voisin dévoré par un tigre ou ceux que hurlent les marines en montant à l'assaut, ivres de rage et de terreur, sont de ceux qu'un écrivain ne doit pas rater. Marlantes et son jeune lieutenant Mellas captivent le lecteur dans cette conquête du courage, qui est aussi le chant désespéré d'une Iliade meurtrière.
Gilles Heuré - Telerama n° 3268
Kolosssaaââll !!! Précipitez-vous !!!!
900 pages de bonheur qu'on a envie de lire d'une seule traite !!!!
vous allez adorer ce bouquin " Retour à Matterhorn "
Je vous mets la critique de TELERAMA, ils ont tout dit !!!
Comment et pourquoi raconter sa guerre ? Ce sont les questions que se sont posées la plupart de ceux qui, de leur expérience du Vietnam, ont fait un livre. Karl Marlantes y a lui aussi réfléchi, pendant les trente ans qui lui ont été nécessaires pour venir à bout de Retour à Matterhorn. Ancien officier du corps des marines, blessé et décoré, aujourd'hui « business consultant », il glisse ses pas éditoriaux dans ceux des meilleurs auteurs : John M. Del Vecchio (La 13e Vallée), Michael Herr (Putain de mort), Stephen Wright (Méditations en vert), Tobias Wolff (Dans l'armée de Pharaon), Tim O'Brien (A propos de courage). Matterhorn ? C'est le nom allemand du mont Cervin, mais également l'intitulé d'une opération de bombardements du Japon par l'armée américaine en 1945 — autant dire qu'il évoque les hauteurs et la mort.
Nous sommes en 1969, dans la province de Quang Tri, au centre de ce long serpent que forme la carte du Vietnam, juste entre Sud et Nord Vietnam et à la frontière du Laos. La compagnie de marines Bravo, celle dont le jeune Waino Mellas commande une section, a ordre de prendre la colline dite Matterhorn et de la tenir afin de couper les voies de communication de l'armée nord-vietnamienne. L'année précédente, l'offensive du Têt a montré la détermination des troupes communistes et fait douter les Etats-Unis, ce pays si lointain, cet autre « monde » qui envoie ses jeunes hommes se battre pour une cause de plus en plus indécise. Waino Mellas n'aurait rien à faire dans cet enfer vert : il sort de l'université et aurait pu éviter l'infanterie. Mais il est ambitieux, veut des médailles et de l'avancement. Au cours des mois passés à crapahuter dans la jungle et à obéir aux ordres et contrordres qui traduisent l'absurdité du commandement, il oubliera les raisons pour lesquelles il doit survivre dans ce bourbier étouffant et comprendra toutes celles qui lui commandent d'en sortir au plus vite.
Les pieds « de tranchée » rongés par l'humidité, les ulcères tropicaux qui dévorent les intestins, les sangsues qui s'insinuent partout, détruisent peu à peu les corps et les vocations. Il faut d'abord apprendre à poser des mines Claymore qui pulvérisent un homme à la taille en lâchant sept cents billes d'acier, et songer à prendre ses pastilles antipaludiques. Mellas n'est qu'un troufion qui prie pour que les nuages autorisent les hélicos, tue pour ne pas être tué, se gonfle d'un courage surhumain pour sauver un camarade et pleure ensuite de peur, de froid et d'épuisement, hissant sans le vouloir sa douleur personnelle au niveau de la souffrance universelle. Les scènes de combat sont effrayantes, aveuglantes comme des fusées éclairantes, mais ce sont surtout les moments d'attente que Marlantes saisit magnifiquement : les hommes, s'ils fument, rigolent, dorment et rêvent de femmes ou de bière, n'oublient jamais qu'ils sont blancs ou de couleur. Au point de se haïr.
Il est parfois difficile de se retrouver dans des sigles et des abréviations qui obligent à recourir au glossaire. Mais le cri de terreur que pousse un soldat américain en voyant son voisin dévoré par un tigre ou ceux que hurlent les marines en montant à l'assaut, ivres de rage et de terreur, sont de ceux qu'un écrivain ne doit pas rater. Marlantes et son jeune lieutenant Mellas captivent le lecteur dans cette conquête du courage, qui est aussi le chant désespéré d'une Iliade meurtrière.
Gilles Heuré - Telerama n° 3268
Kolosssaaââll !!! Précipitez-vous !!!!
900 pages de bonheur qu'on a envie de lire d'une seule traite !!!!
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Edocle- Sergio Leone
- Messages : 3743
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 78
Localisation : 92 Spaghetti Ville
Re: Retour à Matterhorn - Karl Marlantes
C'est en effet l'un des meilleurs livres écrits sur la guerre du Viet-Nam ( vue du côté américain , du côté des vietnamiens, peu de choses ont été traduites , malheureusement...).
Même si le roman ne fait pas 900 pages , mais un peu plus de 600 , il est tout à fait passionnant et les descriptions de combats sont parmi les plus réalistes et les plus dures que j'ai lues.La grande force de l'auteur est de nous familiariser à un tel point avec les personnages et à les rendre si attachants que le lecteur tremble pour eux tout au long du livre.
En plus , il y a un côté subversif ( tentative de meurtre des officiers américains par leurs propres hommes , organisations secrètes au sein des "marines" noirs ,...) très intéressant.
Merci à Edocle de rappeller les grands romans écrits et traduits sur cette guerre , " La 13 ème vallée" est particulièrement impressionnant.
J'en rajouterais deux : "1968" de Joe Haldeman ( très grand écrivain de S-F par ailleurs ) et " Le nom des morts" de Stewart O'Nan , mon favori , un très grand livre , même s'il vous laisse passablement déprimé après sa lecture.
Pour finir j'ajouterais que le livre de Peter Sraub: "Koko" contient des pages hallucinantes sur les combats au Viet-nam.
Bonne lecture aux amateurs.
Même si le roman ne fait pas 900 pages , mais un peu plus de 600 , il est tout à fait passionnant et les descriptions de combats sont parmi les plus réalistes et les plus dures que j'ai lues.La grande force de l'auteur est de nous familiariser à un tel point avec les personnages et à les rendre si attachants que le lecteur tremble pour eux tout au long du livre.
En plus , il y a un côté subversif ( tentative de meurtre des officiers américains par leurs propres hommes , organisations secrètes au sein des "marines" noirs ,...) très intéressant.
Merci à Edocle de rappeller les grands romans écrits et traduits sur cette guerre , " La 13 ème vallée" est particulièrement impressionnant.
J'en rajouterais deux : "1968" de Joe Haldeman ( très grand écrivain de S-F par ailleurs ) et " Le nom des morts" de Stewart O'Nan , mon favori , un très grand livre , même s'il vous laisse passablement déprimé après sa lecture.
Pour finir j'ajouterais que le livre de Peter Sraub: "Koko" contient des pages hallucinantes sur les combats au Viet-nam.
Bonne lecture aux amateurs.
WILLIAM H- Francesco Degli Espinosa
- Messages : 41
Date d'inscription : 25/09/2010
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