Les rangers défient les karatekas - Tutti per uno…botte per tutti - Bruno Corbucci - 1974

[Sartana]

Les rangers défient les karatekas (Tutti per uno…botte per tutti) de Bruno Corbucci avec Timothy Brent, George Eastman et Cris Huerta, 1974.

Pour les amateurs de coproduction, de seconds rôles et des trois mousquetaires (librement adapté de Dumas )…

Ce film est un fervent représentant de ce que les Italiens appellent entre eux « cazzotti-western » (comprenez, littéralement western avec coups de poings), d’où le titre original : réutilisé dans la VF du film : « Un pour tous, des baffes pour tous ! »


Il s’agit de l’histoire de Dart Jr (Timothy Brent), qui est le fils d’un célèbre ranger. Il décide de marcher sur les traces de son père et part à la recherche de Mac Athos, Aramirez et Portland (aka George Eastman, Leo Anchoriz et Cris Huerta), vieux amis du défunt héros. Il va être confronté au méchant Duc (Eduardo Fajardo), un banquier malhonnête qui trafique avec des mexicains au sujet d’un chargement d’or camouflé en ambulance.

Quand ça commence dès la troisième minute par une bagarre de saloon et des jets de fromage à la figure dans la ville de Cheese Valley, on a des craintes… On se demande si on va tenir . Puis ça décolle on voit enfin les 3 vieux amis du père (comme dans El Magnifico avec T. Hill) et ça s’emballe. Heureusement, les karatékas du titre français sont un faire vendre honteux puisqu’ils ne sont qu’une infime partie du film. En effet, et assez soudainement, au bout de 45 minutes, et avec le prétexte qu’un chinois a récupéré l’ambulance, nous voilà transportés dans une ville chinoise, avec des habitants prêts à tout pour garder le chariot. Après une brève démonstration de karaté, les chinois s’en prennent à nos héros, qui reçoivent une correction jusqu’à ce que Dart ait compris comment marche le kung-fu et administre une leçon à ses ennemis…
Le kung-fu est d’ailleurs affreusement filmé avec moult ralentis sur les sauts avec erreurs de montage en prime, heureusement cela ne dure qu’un petit quart d’heure.


Si vous ne savez plus qui est Timothy Brent, je vous renvoie à la critique du film de Castellari Te Deum, présente sur le forum. Il y a aussi Karin Schubert, que l’on a déjà vue dans Compañeros, c’est elle qui conduit l’ambulance. Bruno Corbucci, malgré la réutilisation de tous les poncifs du genre en fin de course (une nudité rapide, des coups de poing, du karaté et de l’humour gras), parvient à faire sourire même avec des scènes pourtant déjà vues. Et ça c’est le boulot de Tito Carpi, LE scénariste inspiré du western parodique. La VF est mal jouée mais est néanmoins une excellente traduction du texte original (j’ai lu sur les lèvres quand je le pouvais). Les blagues souvent font sourire, seules les pitreries "gemmaiennes" de Timothy Brent sont de trop. Pitreries soulignées lourdement par des bruitages complètements débiles ! En revanche la musique de Carlo Rustichelli n’est vraiment pas mal (vous en avez deux morceaux dans la complil « Classic Italian soundtrack », le volume 4). À noter que ce cher Carlo apparaît en chef des bandits Mexicains également.


Il est bon (pour une fois !!) de voir des acteurs du western sérieux et ironique se laisser aller à s’amuser avec le scénario et, même à improviser alors même qu’ils ne sont qu’en arrière-plan. Je pense évidemment à George Eastman, à Cris Huerta (débonnaire à souhait), ou Eduardo Fajardo. Leo Anchoriz semble le plus distant, il est d’ailleurs moins présent que les autres. :sm32:
La scène de la ville chinoise a été tournée à Taipei (la plus grande ville de l'île-État de Taiwan). Tout le reste en Italie. Peu de décors intérieurs, beaucoup de prairie verdoyante… La coproduction est Italo-espano-Allemande, nous trouvons donc des acteurs des trois pays (pour caser les Allemands, nous avons droit à un général prussien croisé au Mexique).


Pour résumer, voici un film qui jouit d’une réputation de navet, mais non messieurs, c’est un nanard, et ce grâce aux mousquetaires, qui portent le film à bout de bras. Le problème c’est qu’il n’est appréciable que par ceux qui connaissent un peu le spaghetti, et il n’est tout de même à voir que pour le pied que prennent les acteurs secondaires ! À relativiser, donc…

Où le voir ? La VHS de 1984 comprend un petit speech en guise d’introduction, lu face caméra par Yves Mourousi. Ce dernier a du mal à vanter les qualités de ce film tant il n’y croit pas. Amusant à voir. Le film est au format mais la durée est tronquée (ou alors la fin s’ouvre sur la possibilité d’une suite), nous n’avons même pas le mot fin affiché ! C’est bien triste…
Mais investissez ! C'est pas cher et le transfert rend admirablement bien !


Quelques captures : Les trois mousquetaires, les 5 héros du film dans la ville chinoise, Aramirez contre les chinois, la carriole (toujours ce mythe du chariot chez les italiens, y a une thèse à faire dessus) et encore les trois… Une affiche, aussi (vous noterez la légère variation de titre)

[Edocle]

Bon, on ne va pas en faire des tonnes !!!
La VF n'est pas trop mal fichue, mais le film est à réserver aux inconditionnels !
La VF est sans générique, ni de début ni de fin, le diffuseur VHS en a fait un électronique...

Capture de ma VF


La présentation par Yves Mourousi


La bande annonce

[angel caldito castellano]

Affiche espagnole

[cyberpunk]

pauvre Dumas, on se croirait presque dans un nanar turc avec ses scènes de trampoline

[JO]

Un film très lourd... mais une affiche (ci-dessus) comme souvent les publicités espagnoles au trait, de grande qualité: du vrai dessin efficace et dynamique. Toutes ces affiches de presse sont douées d'un superbe graphisme, c'est parfois le mieux des films !

[Rex Lee]

Leo Anchoriz / George Eastman / Chris Huerta / Karin Schubert / Giancarlo Prete, alias Timothy Brent




En ces années 70, la mode n'était pas qu'au kung-fu...Le dos de Karin Schubert.

[angel caldito castellano]

[Edocle]

La version intégrale italienne diffusée en TV numérique HD,
je lui vois un mariage avec la VHS française...
Peut-être de quoi permettre de regarder ce film sous un jour nouveau...









... et son bricolage ...

[angel caldito castellano]

Lieux de Tournage: Colmenar Viejo, Daganzo...(Madrid)

[angel caldito castellano]

[angel caldito castellano]

Poblado Lega-Michelena-Dehesa de Navalvillar, Colmenar Viejo (Madrid)

[Edocle]

Juste pour donner envie de regarder cette restauration aux ceusses qui vont dire :
" Oui, alors, lui, y nous gonfle avec ses séries Z "
j'ai essayé de vous trouver une vue de face, mais non, juste ça...

Et pour les myopes ::

[Sitting Bull]

Silicone....ou pas ?

[Rex Lee]

Silicone....ou pas ?  

Non, il ne me semble pas.
Regarde une de mes captures que j'ai agrandie pour la circonstance:



Tout cela m'a l'air naturel...


Eh, eh! C'est pour bon pour l'audimat, ça!

[pak]

Karin Schubert n'avait rien de siliconé...

Destin dramatique pour cette belle blonde, qui, au début des années 1970, a frôlé la gloire en participant au succès de La Folie des grandeurs, puis dans des films comme Barbe Bleue d'Edward Dmytryk ou L'Attentat d'Yves Boisset.

Malheureusement, elle va se complaire dans des comédies érotiques comme c'était à la mode en Italie, à l'instar d'une Edwige Fenech.

Mais ces grivoiseries vont tomber en désuétude, et l'actrice, n'arrivant pas à revenir à un cinéma plus classique et ayant besoin d'argent pour des problèmes privés (elle a un fils toxicomane), va se commettre dans le porno dans les années 1980 et y tournera pendant environ une dizaine d'années.

S'en suit après une période de désespérance, durant laquelle elle va tenter plusieurs fois de se suicider.

Elle a alors été internée dans un établissement psychiatrique.

J'ignore si elle y est toujours, ayant 71 ans.

[Edocle]

Silicone....ou pas ?  

Non, il ne me semble pas.
Regarde une de mes captures que j'ai agrandie pour la circonstance:

Cher ami tu aurais dû cliquer sur mon spolier " Et pour les myopes " , ma capture y est meilleure !!!
Et pas de silicone !
A cette époque ce n'était pas la mode...

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