La Reine des rebelles- Belle Starr, the Bandit Queen- 1941- Irving Cummings

[MARCHAND]

L'histoire : A la fin de la guerre de Sécession, au Missouri, la fille d'un riche planteur rejoint Sam Starr, un Colonel Confédéré hostile aux envahisseurs Yankees qui va mener la vie dure aux troupes Nordistes jusqu'à l'arrivée d'anciens membres de la milice de Quantrell.

Mon avis : Un bon western à la gloire de la belle Gene Tierney, bien entourée avec un Randolph Scott parfait dans son rôle et Dana Andrews, impeccable en officier nordiste. Des moyens pour ce qui n'est pas une série B, couleurs, on est en 1941 pour un film dans la lignée d'Autant en emporte le vent. Commentaires brefs de P Brion.

Pour le voir : dvd disponible chez Sidonis, vf et vostf, format 4/3.

[Colonel Kirby]

Je confirme, bon petit western à l'ancienne. Et puis, il y atout le charme des années 1940.

[old timer]

Un de ces jours il faudra que je me force à le voir jusqu'au bout, mais jusqu'ici j'ai toujours échoué, car c'est vraiment tout ce que je n'aime pas.

Un "bon petit western à l'ancienne"?
... pour moi ça veut surtout dire trop de personnages, trop de digressions, pas de ligne dramatique claire au profit de plusieurs micro-intrigues, des personnages de caricature (les Noirs en particulier) bref du cinoche des années 30 mais en Technicolor, ce qui ne lui confère hélas aucune modernité supplémentaire.

Gene Tierney?
Elle joue si bien l'héritière sudiste capricieuse, superficielle et insupportable qu'elle en EST insupportable ! En comparaison Scarlett O'hara a l'air d'une fille posée et raisonnable, c'est dire... Randolph Scott joue les "gentlemen from the South", c'est à dire les potiches, pas les héros de western, et sa rivalité avec Dana Andrews est cousue de fil blanc...

...pas mon genre de film du tout, trop désuet, daté ( j'allais dire périmé!). Mais Sidonis a raison, il en faut pour tous les goûts...

Je ne sais plus qui faisait remarquer (Tavernier dans un bonus Sidonis, sans doute) récemment que le western était très majoritairement pro-sudiste, qu’il magnifiait les gris contre les bleus barbares et injustes qui ont détruit leur civilisation. Quand on y pense c’est effectivement le point de vue de très nombreux films et pas seulement ceux sur la guerre civile (récemment sortis, « les rebelles de fort Torn » par exemple) mais aussi le western traditionnel qui oppose souvent un « gentleman from the South » élégant et noble à un Yankee ou un Texan crasseux et barbare (Vera Cruz, les Comancheros, et plein d’autres; Randolph Scott face à Lee Marvin ou Richard Boone, c'est ça!).

C’est quand même étonnant puisqu’on dit toujours que l’histoire est écrite par les vainqueurs, or les vainqueurs c’est le Nord, qui avait de plus la satisfaction de défendre une cause juste (l’abolition de l’esclavage) sous l’égide d’un chef noble et incontestable (le président Lincoln) . Toute la culture US devrait donc revendiquer cet héritage et pourtant les Nordistes n’ont pas le beau rôle dans le western traditionnel.

Comment ça s’explique ?
Une des raisons tient peut-être à la force de la culture sudiste révélée et popularisée par le succès d’ »Autant en emporte le vent » (le livre d’abord, puis le film) et d’autres œuvres qui donnent une image positive du Sud . Une civilisation raffinée où certes il y avait l’esclavage mais en voie de diminution dans une région qui était en train de se réformer peu à peu (thèse d’un film comme « la piste de Santa Fe » avec Eroll Flynn dans le role du général sudiste Jeb Stuart, ou de « l’Esclave libre » de Raoul Walsh) Et surtout un Sud qui a été ravagé , pillé de manière inqualifiable par les soldats du Nord qui sont venus se « payer sur la bête » et non pas combattre pour de grands principes nobles – qui n’étaient qu’un alibi, de la propagande en somme. Il semblerait que cette vision de la guerre civile soit ancrée dans la mentalité de la majorité des américains maintenant, et les films seraient finalement le reflet naturel de cette thèse dominante...

L’autre raison tient peut-être à Hollywood lui-même, où la majorité des chefs de studios, producteurs exécutifs, auteurs et réalisateurs étaient des immigrés juifs d’Europe centrale : pour eux, cette histoire d’une culture raffinée mais minoritaire agressée et détruite par une population hostile et supérieure en nombre , ça leur parlait forcément ! Même avant le nazisme d’ailleurs, car ils avaient connus les pogroms et la barbarie en Russie, Ukraine, Pologne… Les auteurs, les artistes, tout naturellement portés vers la défense des vaincus, des faibles se sont particulièrement attachés à défendre le point de vue des minorités opprimées dans l’Histoire américaine : les sudistes donc, mais aussi les indiens, puis plus tard les Noirs, dans la tragédie desquels ils voyaient peut-être une métaphore des persécutions des juifs en Europe …

En tout état de cause ça ne rend pas de "la reine des rebelles" meilleur mais ça permet aux types qui n'ont que ça à faire de rédiger des pavés sur le sujet sans trop parler du film !

[MARCHAND]

Voilà une belle démonstration d'intolérance, de la part de quelqu'un qui n'a pas pris la peine de regarder le film jusqu'au bout, et qui nous inflige néanmoins une diatribe tout à fait discutable en pas moins de 30 lignes, où il se perd en digressions sans rapport avec le sujet.

Comme je l'indiquais dans ma présentation- sobre mais c'est mon choix !-le film est construit autour de Gene Tierney, future star et déjà dans le personnage qui la rendra célèbre.
On aime ou on aime pas, mais dans ce cas, ça peut se dire en 2 mots. Personnellement, c'est une de mes actrices préférées de cette période et sa présence, rare dans le genre, est un atout du film.
Quand à Randolph Scott, il est effectivement dans un rôle de gentleman sudiste et il est parfait. Ce n'est pas hasard s'il a donné des conseils pour jouer ce type de personnage à Gary Cooper. Et c'est mon cowboy préféré et de loin...Et je ne suis pas le seul dans ce cas !

Quand au film, ce n'est certes pas un chef d'oeuvre mais ce n'est pas non plus une mauvaise série B, c'est un bon film qui a 71 ans. Et en plus , il est disponible en français, donc chacun pourra se faire une opinion.

Voilà l'opinion d'un type qui n'a que ça à faire. A comparer avec l'opinion d'un "actif " débordé, mais qui trouve quand même le temps d'outrager les drosophiles dans la journée, déformation professionnelle sans doute !

[old timer]

Eh bien oui je n'aime pas ce film et je dis pourquoi, on n'est pas obligé d'être d'accord!
Mais on n'est pas censé s'exprimer ici que pour parler des films qu'on aime. Et un mauvais film peut être le point de départ d'une réflexion plus large sur le cinéma - ce que tu appelles des digressions ou du hors-sujet, pour moi c'est la matière même de ce forum.
Et oui, je ne l'ai pas vu en entier et je l'ai dit - j'aurais aimé que le film me donne envie d'aller jusqu'au bout !

[Edocle]

C'est p'têt un amateur de ce fameux film français réalisé par Jacques Besnard, sorti en 1975.
"C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule"
... et puis l'histoire "des immigrés juifs d’Europe centrale", j'ai fais lire ça à mon cheval,
il m'a foutu un coup de pied !!!!
Une tite verveine ? ça calme...

[Personne]

Bon, et bien vous m'avez donné envie de le regarder ce soir... Pas la peine de s'invectiver les amiches...

[MARCHAND]

Affaire classée en ce qui me concerne et un bon audimat pour un film de cet âge, c'est inespéré ! A bientôt pour un nouveau numéro de duettistes, quoi qu'il nous arrive d'être d'accord !

[Personne]

Bah, c'est vu et jusqu'au bout et j'ai plutôt apprécié, même si je ne marche pas trop émotionnellement vers la fin.
Ce que je ne comprends pas, c'est les reproches sur Tierney la disant encore plus capricieuse que Vivian Leigh dans Gone With the Wind.
Pas trouvé, même trouvé que le ton était relativement juste quand elle est dans le repère de Sam et se pose des questions sur les hommes qui l'entoure...
Par contre, c'est clair que la comparaison avec Gone... est tout à fait juste, même sans aucun doute voulue par les producteurs. Le film surfe complétement sur le succés de Gone...
Il n'y a qu'à voir la véritable histoire de Belle, pour constater que le film brode complétement sur la 'belle' en en faisant une héroine persécuté par les Nordistes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_Starr
C'est flagrant aussi de retrouver dans le personnage de Mammy Lou, joué par Louise Beavers, la gouvernante noire, le même type de personnage qui a value l'oscar à Hattie McDaniel dans Gone... Celui de la gouvernante sympa auquel est très très attaché l'héroine.

Pour en revenir au racisme du film, Brion semble dire que le film est invisible aux USA, au nom du politiquement correct, les américains d'aujourd'hui ne pourraient plus le regarder. Ce qui semble se vérifier puisqu'il n'y aurait de disponible en DVD, qu'un DVD espagnol et le dernier DVD Sidonis en date.
Il déplore d'ailleurs cette censure, comme celle qui censura les Tex Avery.
Au nom du politiquement correct, on se privera du regard que pouvait avoir les auteurs de l'époque, sur une situation pas encore très claire dans la société américaine. MLK, c'est quand même 15 ans après ce film par exemple.

Donc, pas d'ennui pour moi, un instantané du cinéma des années 40 et pour les beaux yeux de Gene Tierney, après... Quand la légende dépasse la réalité... Alors on 'filme' la légende!

[Trinita]

Vu et pas vraiment accroché. C'est bien filmé mais je me suis ennuyé mais heureusement qu'il y a Gene Tierney dans le film ce qui m'a tenu réveillé. Elle est juste magnifique dedans.

[old timer]

C'est marrant parce que l'ayant revu (en entier cette fois) je n'en garde aucun souvenir, je ne sais même plus comment ça c'est finit (du moins avant le retour aux 2 Noirs du début du film), Scott et Andrews ne m'ont pas marqué non plus... comme quoi le film est un peu lège quand même, pour ne pas être méchant.

Mais je me souviens très bien par contre de Gene Tierney ! Elle est très belle, certes, mais je l'ai trouvée toujours autant excessive pendant tout le film à jouer la gosse de riche pourrie-gâtée qui minaude devant les hommes avec un accent du Sud à couper au couteau - une imitation caricaturale de Scarlett O'Hara, je le maintiens - même si Vivien Leigh, qui n'était pas idiomatique non plus, avait au moins un vrai personnage très fouillé à défendre, dans un film d'une toute autre envergure.

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