Si je te rencontre, je te tue - Se t'incontro, t'ammazzo - Gianni Crea - 1971
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Si je te rencontre, je te tue - Se t'incontro, t'ammazzo - Gianni Crea - 1971
Bon, alors j’ai trouvé plusieurs accroches pour cette critique.
Accroche n° 1 :
Si vous voulez faire un film, rappelez-vous deux principes de base :
— 1) N’oubliez pas d’engager un scénariste.
— 2) N’oubliez pas d’acheter un pied pour poser votre caméra dessus, sinon ça tangue.
Accroche n°2 :
Le western, c’est un jeu d’enfants : on dirait que tu es mort, non, on dirait que c’est toi le méchant, non, on dirait que je suis ton frère et que j’arrive sans prévenir et que je suis le tireur le plus redoutable de l’Ouest !
Accroche n°3 :
« De l’incongru au surréalisme, il n’y a qu’un pas, et le spectateur se retrouve bientôt en plein délire sans savoir comment il est arrivé là. » Détourné de Prosper Mérimée, rien que pour vous faire comprendre que votre Breccio, eh bien, il a des lettres. Si.
Alors, que j’essaie de vous faire comprendre l’histoire. Jack (Donal O’Brien — le seul acteur irlando-américain de spaghetti né à Pau), il est pas content, passque des méchants bandits ont interrompu sa séance de bûcheronnage dans les bois en décanillant toute sa famille, sauf sa nièce pleunircharde, qui est récupérée par une tante sicilienne flanquée de deux morveux cabotins comme c’est pas permis. Du coup, notre héros est libéré de ses obligations familiales et peut cavaler comme un malade à la recherche des méchants.
Enfin, cavaler, c’est vite dit.
Attention ! Stop ! On arrête tout !
Plutôt que de poursuivre dans le film qu’on s’attendait à voir, l’auteur, vachement gonflé, nous offre UN AUTRE FILM.
Alors c’est l’histoire de Dexter (Dean Stratford, alias Dino Strano, qui exsude autant de menace qu’un écureuil suçant ses noisettes), qui pille, tue, massacre, joue aux cartes et a l’air con. Visiblement, notre héros a besoin de lui soutirer des renseignements, mais Dino Strano a fait chanter le metteur en scène : « Si tu veux que je fasse avancer l’intrigue, laisse-moi faire les scènes à faire. »
Et il les fait. C’est pénible. Assez. Plutôt. Je dis.
Et une fois qu’il les a faites, ces scènes qui lui vaudront une place dans le panthéon du cinéma — pardon, dans le panthéon du ridicule, on revient au film en cours.
Sans vraiment gagner au change
Notre héros, donc, finit par se retrouver sur la trace du méchant, nom de code Grendel, ce qui fait saliver les narratologues tendance folklore anglais, Beowulf et tout le tremblement.
Sauf que Grendel, c’est un banquier, qui plus est interprété par Mario Brega.
Pardon : par Mario Brega et son ventre. J’en profite pour râler passque le DVD que j’ai visionné était pas en 16/9 et pourtant y avait de quoi.
Bon, je m’étends pas davantage sur cette bouse, au scénar totalement azimuté. Je me borne à signaler les points suivants :
Donal O’Brien a perdu son cheval et tout le monde veut lui en offrir un afin qu’il foute le camp, mais tous les chevaux du village ont les vers, ou alors j’ai mal compris—on se lamente par ailleurs du manque de trains et de diligences. S’agirait-il d’un film politique sur la crise des transports ?
A un moment donné, on voit apparaître Gordon Mitchell, dans son grand numéro de pistolero buriné de mes deux, avec ceinturon à damier — c’est donc lui le plus rapide, hein.
A un autre moment, les méchants profitent de ce que Donal le Palois va se recueillir au cimetière pour tenter de le dézinguer, mais il se laisse pas faire : bowling des pierres tombales, cross fu et tout ça.
Au bout du compte, les méchants sont punis et les bons récompensés, le spectateur a droit à sa dose de Dramamine, il y a une surprise finale qu’on a vue venir dès la première bobine, et on se retrouve avec deux ou trois interrogations fondamentales.
Le cerceau qui traverse l’écran pendant le générique, quoi t’est-ce ? Un clin d’œil au Cuirassé Potemkine ? Une bourde ? Une fiente laissée par Orson Welles qui passait par là ?
Qu’est-ce que Mario Brega est venu faire ici ? payer ses impôts ?
Gordon Michell prenait-il vraiment ses prestations au sérieux ?
Et moi, quelle cote vais-je donner à ce film ?
B
PS 1 : comment le voir ? DVD-R Southern Video (Naushad), en anglais sans ST et à peine potable. Vous n’êtes pas obligés d’aller le voir de plus près…
PS 2 : d'après Marco Giusti, le film a été tourné en dix jours et complété par des bouts de pellicule provenant d'autres bouses de Gianni Crea. Tout s'explique.
Accroche n° 1 :
Si vous voulez faire un film, rappelez-vous deux principes de base :
— 1) N’oubliez pas d’engager un scénariste.
— 2) N’oubliez pas d’acheter un pied pour poser votre caméra dessus, sinon ça tangue.
Accroche n°2 :
Le western, c’est un jeu d’enfants : on dirait que tu es mort, non, on dirait que c’est toi le méchant, non, on dirait que je suis ton frère et que j’arrive sans prévenir et que je suis le tireur le plus redoutable de l’Ouest !
Accroche n°3 :
« De l’incongru au surréalisme, il n’y a qu’un pas, et le spectateur se retrouve bientôt en plein délire sans savoir comment il est arrivé là. » Détourné de Prosper Mérimée, rien que pour vous faire comprendre que votre Breccio, eh bien, il a des lettres. Si.
Alors, que j’essaie de vous faire comprendre l’histoire. Jack (Donal O’Brien — le seul acteur irlando-américain de spaghetti né à Pau), il est pas content, passque des méchants bandits ont interrompu sa séance de bûcheronnage dans les bois en décanillant toute sa famille, sauf sa nièce pleunircharde, qui est récupérée par une tante sicilienne flanquée de deux morveux cabotins comme c’est pas permis. Du coup, notre héros est libéré de ses obligations familiales et peut cavaler comme un malade à la recherche des méchants.
Enfin, cavaler, c’est vite dit.
Attention ! Stop ! On arrête tout !
Plutôt que de poursuivre dans le film qu’on s’attendait à voir, l’auteur, vachement gonflé, nous offre UN AUTRE FILM.
Alors c’est l’histoire de Dexter (Dean Stratford, alias Dino Strano, qui exsude autant de menace qu’un écureuil suçant ses noisettes), qui pille, tue, massacre, joue aux cartes et a l’air con. Visiblement, notre héros a besoin de lui soutirer des renseignements, mais Dino Strano a fait chanter le metteur en scène : « Si tu veux que je fasse avancer l’intrigue, laisse-moi faire les scènes à faire. »
Et il les fait. C’est pénible. Assez. Plutôt. Je dis.
Et une fois qu’il les a faites, ces scènes qui lui vaudront une place dans le panthéon du cinéma — pardon, dans le panthéon du ridicule, on revient au film en cours.
Sans vraiment gagner au change
Notre héros, donc, finit par se retrouver sur la trace du méchant, nom de code Grendel, ce qui fait saliver les narratologues tendance folklore anglais, Beowulf et tout le tremblement.
Sauf que Grendel, c’est un banquier, qui plus est interprété par Mario Brega.
Pardon : par Mario Brega et son ventre. J’en profite pour râler passque le DVD que j’ai visionné était pas en 16/9 et pourtant y avait de quoi.
Bon, je m’étends pas davantage sur cette bouse, au scénar totalement azimuté. Je me borne à signaler les points suivants :
Donal O’Brien a perdu son cheval et tout le monde veut lui en offrir un afin qu’il foute le camp, mais tous les chevaux du village ont les vers, ou alors j’ai mal compris—on se lamente par ailleurs du manque de trains et de diligences. S’agirait-il d’un film politique sur la crise des transports ?
A un moment donné, on voit apparaître Gordon Mitchell, dans son grand numéro de pistolero buriné de mes deux, avec ceinturon à damier — c’est donc lui le plus rapide, hein.
A un autre moment, les méchants profitent de ce que Donal le Palois va se recueillir au cimetière pour tenter de le dézinguer, mais il se laisse pas faire : bowling des pierres tombales, cross fu et tout ça.
Au bout du compte, les méchants sont punis et les bons récompensés, le spectateur a droit à sa dose de Dramamine, il y a une surprise finale qu’on a vue venir dès la première bobine, et on se retrouve avec deux ou trois interrogations fondamentales.
Le cerceau qui traverse l’écran pendant le générique, quoi t’est-ce ? Un clin d’œil au Cuirassé Potemkine ? Une bourde ? Une fiente laissée par Orson Welles qui passait par là ?
Qu’est-ce que Mario Brega est venu faire ici ? payer ses impôts ?
Gordon Michell prenait-il vraiment ses prestations au sérieux ?
Et moi, quelle cote vais-je donner à ce film ?
B
PS 1 : comment le voir ? DVD-R Southern Video (Naushad), en anglais sans ST et à peine potable. Vous n’êtes pas obligés d’aller le voir de plus près…
PS 2 : d'après Marco Giusti, le film a été tourné en dix jours et complété par des bouts de pellicule provenant d'autres bouses de Gianni Crea. Tout s'explique.
Re: Si je te rencontre, je te tue - Se t'incontro, t'ammazzo - Gianni Crea - 1971
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
- Messages : 6429
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 68
Localisation : 19
Re: Si je te rencontre, je te tue - Se t'incontro, t'ammazzo - Gianni Crea - 1971
Quelques captures de cette VF de très bonne qualité passée il y a fort longtemps sur C+ !
Après l'excellente critique de Breccio, je ne vous fait pas l'affront de nommer les acteurs,
ils sont reconnaissables !
Après l'excellente critique de Breccio, je ne vous fait pas l'affront de nommer les acteurs,
ils sont reconnaissables !
_________________
Edocle- Sergio Leone
- Messages : 3743
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 78
Localisation : 92 Spaghetti Ville
Re: Si je te rencontre, je te tue - Se t'incontro, t'ammazzo - Gianni Crea - 1971
Ce film à l'air aussi fauché qu'un Fidani.
_________________
Mieux vos être mort et cool que mort et pas cool (Mickey Rourke dans Harley Davidson & l'homme aux santiags)
Trinita- Sergio Leone
- Messages : 6641
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 41
Localisation : Angers
Re: Si je te rencontre, je te tue - Se t'incontro, t'ammazzo - Gianni Crea - 1971
Quand je dis VF de très bonne qualité je parle de la qualité technique de la diffusionTrinita a écrit:Ce film à l'air aussi fauché qu'un Fidani.
et de la copie...
Pour le reste il faut être complètement shooté aux raviolis pour apprécier ce film...
Quoique, si on veut se rendre compte du pourquoi et comment on en arrive à
fabriquer des trucs pareils, il faut aller jusqu'au bout !
_________________
Edocle- Sergio Leone
- Messages : 3743
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 78
Localisation : 92 Spaghetti Ville
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