Dans la poussière du soleil –1970- Richard BALDUCCI

[Edocle]

Dans la poussière du soleil – Richard BALDUCCI

Bon puisque personne n’a voulu si coller, allons-y ! De deux choses l’une : c’est un nanard, ou bien un oubli ! Je vais donc au départ classer ce western. C’est un western français et il n’y en a pas suffisamment pour l’oublier.
Français oui, car Richard Balducci est un scénariste, écrivain et réalisateur français né à Paris en 1922. Il a énormément œuvré dans le cinéma et il est à l’origine de la série des « gendarmes ». On lui doit aussi des nanards de grande classe !
Richard Balducci est le scénariste et le réalisateur de ce film a fond français et équipe technique espagnole. Les acteurs sont cosmopolites et en final le film sera racheté par CBS pour en faire un téléfilm.
A en croire certain critique, ce film est la transposition ratée de Hamlet. Alors oublions « chaque-spire »* ( que je ne peux pas encaisser, ma connaissance n’allant d’ailleurs qu’aux citations qu’on trouve au début de « Django porte sa croix »…) et regardons un peu ce curieux western.

C’est l’histoire d’un mec (Bob Cunningham) qui bute son frangin pour épouser de force sa belle-sœur (Maria Shell). Celle-ci à un fiston (Daniel Beretta) un peu autiste sur les bords. Le fiston voudrait bien venger son papa, mais maman le freine. Ce gamin est aussi amoureux de la fille du shérif ( Karin Meier). Le mec après avoir réussi son coup, continue de commettre ses exactions dans le village. Le shérif (José Calvo) veut l’arrêter, mais une méprise plus tard, le gamin bute le shérif. Drame.
D’autant plus que le shérif a un fils qui veut venger son père en tuant le gamin de l’autre, celui qui est amoureux de sa sœur. Au final le fils tue sa sœur qui voulait protéger le gamin, alors qu’il a sur le dos un duel avec son tonton, qu’il bute, mais le tonton le flingue et pour faire bon poids allume la maman qui volait au secours de son fils !
De vivant ? reste plus que le curé (Angel del Pozo )… Fin

Bon, c’est vrai, on peut le raconter comme ça, ou alors comme « chaque-spire »*. Richard Balducci a pris le parti d’en faire un western assez classique. La réalisation est plutôt correct, une belle photographie, et un montage qui tient la route. Nous sommes dans les westerns des années 1970 ou il fallait un savant dosage d’action, de cruauté et de sexe. Le film s’ouvre sur une scène de flagellation, un meurtre et un viol …la couleur est annoncée.
Le temps fort du film se situe au moment ou le mariage du fratricide et de sa belle sœur nouvellement épousée va être consommé, le neveu-fils les voit s’enfermer dans une chambre et imagine la scène alors que deux putes se crêpent violemment le chignon dans le saloon. Le montage intercale savamment les deux situations à coup de plan brefs. Et la musique de Francis Lay prend alors toute sa dimension.

Je lis d’avance vos commentaires : pas de quoi en faire un plat, il aime tout et n’importe quoi… d’accord ce n’est pas un grand film. Mais c’est largement supérieur à certains titres qu’un de nos chers éditeurs français nous a sorti … Et puis je l’ai vu à sa sortie en salle, j’en ai même eu une copie 35 mm dans les mains…Pour finir je n’ai conservé que la VHS des années 1980. Le film y est parfait, complet, au format et un tirage d’excellente qualité.

Alors plutôt que de se taper la lecture des classiques bleues ( Hachette ) de notre jeunesse, regarder « dans la poussière du soleil »

* les spires de la bobine de film, évidemment…
Amicalement E.

[stéphane]

[Rex Lee]

Shakespeare était, avec Homère et Dumas, le plus grand scénariste du western européen.
Blague à part, cette adaptation de Hamlet est assez réussie, du point de vue de la mise en scène. (Il y a, par exemple, sur le plan du montage, un parallèle intéressant entre le crépage de chignon de Perla Cristal avec une fille du saloon et le viol nuptial de Maria Schell.)



Bob Cunningham ( Acteur américain de second plan, né en 1917, il est notamment dans Tremblement de terre et La cible étoilée.)






Maria Schell (La célèbre actrice autricienne, 1926-2005, fut l'interprète de Gervaise et de La ruée vers l'Ouest.)





Daniel Beretta / Karin Meier
D. Beretta est né en France en 1946. Il a une dizaine de films à son actif.
K. Meir est dans six films, dont plus de la moitié sont érotiques, tournés entre 1969 et 1974. Pas d'aures infos...





Perla Cristal






Angel del Pozo




La B.O:

[old timer]

Daniel Beretta (un Corse, si je ne m'abuse) est surtout connu aujourd'hui pour son activité d'acteur de doublage.


Sa belle voix grave lui a valu d'être le doubleur attitré d'Arnold Schwarzenegger dans tous ses films.
Les amateurs de dessins animés japonais le connaissent aussi pour la voix du personnage de Batou, l'immense flic-cyborg de la remarquable saga SF: "Ghost in the Shell" ! (3 films + 2 séries de 26 épisodes).

Je ne suis pas très étonné de voir qu'il a aussi participé à l'aventure du western européen !

[Edocle]

Daniel Beretta ( moi j'aime bien que les captures soient au format du film dont elles sont tirées...
Je sais, je suis chi...ant mais ce forum s'appelle bien Western Maniac ! )

[Rex Lee]

Je te comprends et je suis d'accord, Edocle, mieux vaut une belle image au format!
Mais il se trouve que ces captures ( que j'ai hésité à poster) proviennent du seul enregistrement que je possède et qui est donc ( je m'en rends compte à présent) décadré.
Désolé.


Avantage: Edocle.




Service: Rex Lee.

Le maniaque qui est en moi a relevé une erreur:

Le shérif (José Calvo) veut l’arrêter, mais une méprise plus tard, le gamin bute le shérif.

Or, il se trouve que José Calvo interprète Goldoni, le directeur de la troupe de comédiens itinérants.


Egalité.




J'ajoute deux captures provenant d'un forum ami et qui sont de meilleure qualité:


Jose Calvo est le comédien Goldoni.




Karin Meier en tenue d'Eve.

[Breccio]

Richard Balducci est décédé mardi 8 décembre à l'âge de 93 ans.
Voir cette notice, rédigée par un auguste membre du forum.
B.

[Breccio]

Voir cette notice, rédigée par un auguste membre du forum.

Cela dit, j'ai voulu vérifier ça:

Surtout, il donnera à Pierre Desproges son seul rôle principal au cinéma dans le provocateur Nazis dans le métro, également connu sous le titre La Face cachée d'Hitler, une comédie racontant le parcours du fils d'Hitler, Albert, joué par Desproges.

Eh bien, c'est vrai.

B.

[Rex Lee]

ebay

[Il Ritardario]

Le film en entier en VF tiré de la VHS:

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