Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
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old timer
Rex Lee
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Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
Steve Judd ( Joel Mac Crea ), un shérif à la retraite, doit aller chercher l'or d'une communauté de chercheurs et le ramener à la banque qui l'emploie. Il se fait accompagner par son vieil ami Gil Westrum ( Randolph Scott ) et son jeune protégé Heck. Ceux-ci n'ont accepté le travail que pour s'emparer de l'or. En route, ils sont les hôtes d'un paysan quaker dont la fille Elsa, malgré le refus de son père, se joint à eux pour aller épouser son fiancé Billy au camp de mineurs. Là , les choses se gâtent . Billy et ses frères sont d'abominables individus qui pourchassent le petit groupe lorsqu'il prend la fuite dans la sierra ...
Le second western de Peckinpah est empreint de nostalgie . Ses héros sont fatigués et le fait qu'il ait choisi Scott et Mac Crea , deux acteurs légendaires dont ce sera le dernier western , pour incarner deux légendes de l'Ouest sur le déclin , n'est sans doute pas un hasard ...
Ces héros sont désabusés car l'Ouest a bien changé . Comme Jack Beauregard dans Mon Nom est Personne , ils ne le reconnaissent plus...
Randolph Scott
Joel Mac Crea
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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Date d'inscription : 06/04/2010
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Re: Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
Un de mes trois ou quatre westerns préférés, je peux le voir et le revoir sans me lasser !
On aurait tort de n'y voir qu'une bonne petite série B bien foutue, très divertissante pour les mercredis après-midis pluvieux: ce film est extrêmement émouvant, empreint de nostalgie pour un monde qui s'achève : c'est le thème des deux vieux héros de l'ouest qui mettent une dernière fois leur héroïsme et leur sens des valeurs (devenu anachronique) au service d'une bonne cause. C'est aussi l'histoire prenante d'une jeune fille coincée dans une ferme isolée avec un père rigoriste et bigot, qui va essayer de s'en affranchir par le mariage avec le premier beau gosse qui passe, et dont les plans tournent vite au cauchemar... (Heureusement les papys de l'ouest étaient là !)
D'une certaine manière ce film est un tour de force, une synthèse, à la fois un résumé des 30 ans de western classique déjà écoulés en 1961, et une préfiguration des 30 ans de western crépusculaires et baroques à venir!
On y trouve en effet bien des éléments très traditionnels du western , une mission (rapporter l'or des mineurs), un voyage aller-retour avec scènes de bivouac obligées, et un conflit moral entre 2 amis l'un honnête et l'autre, tenté par la possibilité du vol de cet or.
Mais "Ride the High Country" c'est aussi un festival d'images fortes et inédites qui tranchent avec l'imagerie traditionnelle du western jusque là: au début on voit une automobile, une fête foraine (où Randolph Scott se déguise en Buffalo Bill) et une course de chameaux ! Il y a les deux banquiers père et fils qui on l'air de jumeaux(!), le restaurant chinois, le camp de mineurs, sale, boueux, avec la maison de passe qui trône au milieu, avec ses putes défraichies et résignées... et surtout les 4 frères Hammond, sales, pouilleux, sauvages et bestiaux, qui ont l'air de sortir tout droit d'un western spaghetti! Le "Gunfight" final entre les 4 frères et les deux héros est aussi un grand moment de violence déchainée (pour un western de l'époque, évidemment- Peckinpah ira bien plus loin après!). Enfin la mort du héros, seul par terre, après un dernier regard sur la montagne, alors que ses amis s'éloignent, a surement dû inspirer Leone pour la mort de Cheyenne dans "il était une fois dans l'ouest".
Pour toutes ces raisons, un western indispensable. Mais je prêche des convaincus, j'en suis sûr !
Pour les autres, scéance de rattrapage pour 9,89 euros :
On aurait tort de n'y voir qu'une bonne petite série B bien foutue, très divertissante pour les mercredis après-midis pluvieux: ce film est extrêmement émouvant, empreint de nostalgie pour un monde qui s'achève : c'est le thème des deux vieux héros de l'ouest qui mettent une dernière fois leur héroïsme et leur sens des valeurs (devenu anachronique) au service d'une bonne cause. C'est aussi l'histoire prenante d'une jeune fille coincée dans une ferme isolée avec un père rigoriste et bigot, qui va essayer de s'en affranchir par le mariage avec le premier beau gosse qui passe, et dont les plans tournent vite au cauchemar... (Heureusement les papys de l'ouest étaient là !)
D'une certaine manière ce film est un tour de force, une synthèse, à la fois un résumé des 30 ans de western classique déjà écoulés en 1961, et une préfiguration des 30 ans de western crépusculaires et baroques à venir!
On y trouve en effet bien des éléments très traditionnels du western , une mission (rapporter l'or des mineurs), un voyage aller-retour avec scènes de bivouac obligées, et un conflit moral entre 2 amis l'un honnête et l'autre, tenté par la possibilité du vol de cet or.
Mais "Ride the High Country" c'est aussi un festival d'images fortes et inédites qui tranchent avec l'imagerie traditionnelle du western jusque là: au début on voit une automobile, une fête foraine (où Randolph Scott se déguise en Buffalo Bill) et une course de chameaux ! Il y a les deux banquiers père et fils qui on l'air de jumeaux(!), le restaurant chinois, le camp de mineurs, sale, boueux, avec la maison de passe qui trône au milieu, avec ses putes défraichies et résignées... et surtout les 4 frères Hammond, sales, pouilleux, sauvages et bestiaux, qui ont l'air de sortir tout droit d'un western spaghetti! Le "Gunfight" final entre les 4 frères et les deux héros est aussi un grand moment de violence déchainée (pour un western de l'époque, évidemment- Peckinpah ira bien plus loin après!). Enfin la mort du héros, seul par terre, après un dernier regard sur la montagne, alors que ses amis s'éloignent, a surement dû inspirer Leone pour la mort de Cheyenne dans "il était une fois dans l'ouest".
Pour toutes ces raisons, un western indispensable. Mais je prêche des convaincus, j'en suis sûr !
Pour les autres, scéance de rattrapage pour 9,89 euros :
Dernière édition par old timer le Sam 1 Fév - 9:31, édité 1 fois
old timer- Sergio Leone
- Messages : 1903
Date d'inscription : 20/05/2010
Re: Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
j'avais été un peu déçu parce qu'il n'y avait pas encore les célèbres ralentis mais faudrait que je le revois, j'avais beaucoup aimer "new mexico"
cyberpunk- Sergio Leone
- Messages : 2979
Date d'inscription : 15/04/2010
Age : 58
Re: Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
cyberpunk a écrit:j'avais été un peu déçu parce qu'il n'y avait pas encore les célèbres ralentis mais faudrait que je le revois, j'avais beaucoup aimer "new mexico"
Sais tu s'il existe-t-il un DVD valable de New Mexico? Mon "bac film" était noir et blanc flou et décadré...
hugues- Enzo G. Castellari
- Messages : 348
Date d'inscription : 12/04/2010
Re: Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
Voir sujet New Mexico que je viens de créer!
_________________
Personne- Sergio Leone
- Messages : 7078
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 56
Localisation : Lone Pine, CA
Re: Coups de feu dans la sierra . Ride the High Country . 1961 . Sam Peckinpah .
J'avais envie de remettre à la Une ce magnifique western.
Un hymne à l'amitié à la fois drôle et émouvant.
Et qui baigne dans une atmosphère de fin d'époque palpable dès les premières lignes de dialogue quand un policeman s'adresse à Steve (Joel McCrea) : bouge de là, vieil homme !...Fais gaffe, l'ancien !
L'ex-shérif aux vêtements aussi usés que ses yeux n'est plus à sa place ; dans une ville où les automobiles et les vélocipèdes commencent à remplacer les chevaux, il est devenu archaïque tout comme son ami Gil (Randolph Scott) reconverti dans le tir forain.
Sur une trame classique, Sam PECKINPAH l'insoumis, plante quelques banderilles dans l'Ordre, la Morale, la Religion et les Traditions.
Ses chevauchées et ses bivouacs ressemblent à ceux des westerns de B.BOETTICHER et la cérémonie de mariage outragée par les frères Hammond n'est pas sans rappeler le bal ensauvagé par les compères du capitaine Bruhn dans La Chevauchée des Bannis de A.de TOTH.
Au bout de l'aventure c'est l'amitié qui gagne et Gil qui voulait dérober l'or de la banque, endosse les habits d'honnêteté de son ami Steve.
Admirable.
Dommage que PECKINPAH tombe alors dans le conventionnel en mettant dans la bouche de Steve et de Gil des dialogues laissant entendre qu'il existerait un Paradis des Retrouvailles.
Pour ma part je préfère, à la fin d'Il était une fois dans l'Ouest de S.LEONE, dans une scène similaire, la réplique sans faux espoirs de Jason ROBARDS (Cheyenne) à Charles BRONSON (Harmonica) : "Go away, I don't want you to see me die, go away !" (Vas-t-en, je ne veux pas que tu me voies mourir, vas-t-en !)
Un hymne à l'amitié à la fois drôle et émouvant.
Et qui baigne dans une atmosphère de fin d'époque palpable dès les premières lignes de dialogue quand un policeman s'adresse à Steve (Joel McCrea) : bouge de là, vieil homme !...Fais gaffe, l'ancien !
L'ex-shérif aux vêtements aussi usés que ses yeux n'est plus à sa place ; dans une ville où les automobiles et les vélocipèdes commencent à remplacer les chevaux, il est devenu archaïque tout comme son ami Gil (Randolph Scott) reconverti dans le tir forain.
Sur une trame classique, Sam PECKINPAH l'insoumis, plante quelques banderilles dans l'Ordre, la Morale, la Religion et les Traditions.
Ses chevauchées et ses bivouacs ressemblent à ceux des westerns de B.BOETTICHER et la cérémonie de mariage outragée par les frères Hammond n'est pas sans rappeler le bal ensauvagé par les compères du capitaine Bruhn dans La Chevauchée des Bannis de A.de TOTH.
Au bout de l'aventure c'est l'amitié qui gagne et Gil qui voulait dérober l'or de la banque, endosse les habits d'honnêteté de son ami Steve.
Admirable.
Dommage que PECKINPAH tombe alors dans le conventionnel en mettant dans la bouche de Steve et de Gil des dialogues laissant entendre qu'il existerait un Paradis des Retrouvailles.
Pour ma part je préfère, à la fin d'Il était une fois dans l'Ouest de S.LEONE, dans une scène similaire, la réplique sans faux espoirs de Jason ROBARDS (Cheyenne) à Charles BRONSON (Harmonica) : "Go away, I don't want you to see me die, go away !" (Vas-t-en, je ne veux pas que tu me voies mourir, vas-t-en !)
Faja- Enzo G. Castellari
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Date d'inscription : 10/10/2021
Age : 74
Localisation : Nouvelle-Calédonie
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