Yankee ( Yankee di Americano ) –1966- Tinto BRASS

[Edocle]

Yankee ( Yankee di Americano ) – Tinto BRASS

Dans cette catégorie des westerns spaghetti interprétés par de français on a un peu tendance à oublier celui-là. En effet on y retrouve Philippe Leroy dans le rôle principal de Yankee et Jacques Herlin dans celui du philosophe. Philippe Leroy n’est pas un inconnu car en dehors du fait qu’il soit le papa de Philippine Leroy-Beaulieu actrice bien connue de nos jours, il été nominé pour un Awards en 1960 pour son interprétation dans « LE TROU » de Jacques BECKER que l’on ne présente plus !
Tinto Brass de son vrai prénom Giovanni n’est pas non plus n’importe qui ! Pur milanais de souche, il a à son actif une multitude de films tournés un peu partout en Europe et aux USA et il a obtenu deux récompenses, à Berlin en 1970 et à Venise en 1971.
Vous me direz que tout cela ne fait pas un grand western, et bien parlons-en…

Les acteurs : Tinto Brass a frappé fort, très fort : rien que des gueules et pas n’ importe les-quelles. En plus de deux français nous avons :Adolfo Celi (Grand Concho) – Mirella Martin (Rosita) – Tomas Torres (Luis) – Paco Sanz (Consalvo) – Franco da Rosa (Face d’ange) – Pasquele Basile (Dents d’or) – Antonio Basile (Le tatoué) – Renzo Pevarello (Le portuguais) – Cesar Ojinaga (l’adjoint shérif) et Victor Israel (le shérif)

L’histoire : On va faire court parce que ce n’est pas forcément elle qui fait la force de ce film. Un aventurier américain Yankee débarque au Mexique et rencontre un chef de bande Grand Concho pour lui proposer une étrange association : devenir « marchand de peaux » et vendre toute sa bande pour toucher les primes. Devant le refus du chef de bande il va s’ensuivrent de sérieux règlements de comptes…

Le film : Tinto Brass est au scénario, à la réalisation sous le pseudonyme de Anthony Luc et au montage. La musique de Nini Rosso est excellente et le thème sifflé soutient parfaitement le film. Mais c’est dans les moments de bravoures que Tinto Brass s’éclate : il faut voir le film plusieurs fois pour tout décoder. Nous ne citerons ici que quelques-uns de ces morceaux qui font notre bonheur, il faut voir :
- Dents d’or, une balle dans chaque épaule se faire casser les dents à coup de crosse pour se faire voler ses fameuses dents (mieux que mâchoires d’acier dans James Bond),
- Le philosophe, colt à la ceinture et petites lunettes cerclées d’acier divaguer sur le suicide du scorpion pris dans un cercle de feu ( du vrai Gian Maria Volonte),
- La mort de ce scorpion filmée par dessous ( plan caméra assez bizarre),
- Le tatoué a un visage féminin dessiné sur la poitrine et la bouche du sujet correspond à son nombril. Un cigare allumé est placé dans celui-ci, et par des contractions abdominales, le tatoué arrive à faire fumer le tatouage ( enfoncé les Trinita !),
- La galerie de portraits de Grand Concho (ça c’est de la peinture),
- L’ hérétique Face D’ange qui tire à coups de 44 sur un calice,
- Les dentelles et l’érotisme torride de la belle pulpeuse Rosita,
- La torture de Yankee,
- Le duel,
- Etc, etc, un fourmillement de trouvailles …

Ou le voir : La version française est l’ œuvre des films Jacques Villemetz et est sortie en France le 4 Octobre 1967. La diffusion est due aux films Fernand Rivers et en dehors du circuit salles, ce film n’ a bénéficié d’aucune diffusion TV. A ma connaissance il n’existe aucun DVD sur le marché, seule la VHS de l’âge d’or de la vidéo est encore trouvable : bon master légèrement gonflé et durée intégrale, éditée sous le titre « chasseur de primes » !

Ce western n’a été nominé à aucun festival, mais on y prend du plaisir !
Amicalement E.

[Rex Lee]

Un film très original ,comme savaient les faire les Italiens en ces années 1965/66. ( voir critique d' Edocle... )
Adolfo Celi interprète formidablement bien son rôle de bandit mexicain .( Fernando Sancho n'aurait pas fait mieux !) et Philippe Leroy ( j'avais une légère crainte ...quant à son look et notamment son chapeau à la Randolph Scott !) s'en tire très bien ...dans son rôle de yankee qui est un personnage-charnière , à mi-chemin entre le 1er Ringo de Gemma ( ou Arizona Colt ) pour sa décontraction ( on a l'impression qu'il est toujours sur le point de dire ;" C'est une question de principe " ou " Je vais y réfléchir ' ) et le Sartana de Garko pour son don d'ubiquité...( Gonçalvo -Pado Sanz ne lui dit-il pas qu'il est Satan ? )
Une réussite , en somme et qui mériterait une sortie française remastérisée .

[Rex Lee]

Superbes affiches françaises...



A l'extrême gauche : Tomas Torres ; en haut : Jacques Herlin ; au centre : Mirella Martin .




Mirella Martin / Adolfo Celi



Victor Israel / Philippe Leroy

[Sheb]

[stéphane]

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[stéphane]

Uploa

Uplo

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Philippe LEROY
Adolfo CELI

[old timer]

Vu hier soir avec plaisir grâce au DVD Koch Media.
Le film est visuellement somptueux, la photo et superbe, les cadrages très recherchés, parfois trop (!), les décors toujours superbes, et si on ne s'ennuie pas grâce à cela.

Car côté histoire rien d'original, une enième variation sur "Une poignée de dollars" ! Soit un village de pauvres peones terrorisé par des bandits, un américain qui débarque et provoque leur chef, dégomme ses hommes, se fait prendre et passer à tabac puis s'échappe et finit le boulot... On a vu ça tant de fois que c'est bien qu'il y ait un peu d'originalité, ne serait-ce que formelle. Heureusement, la confrontation finale entre "Yankee" et "El Concho" sort des sentiers battus, pimentant leur duel en soulignant le côté "jeu" de leur affrontement.

Bref un film à voir sans aucun doute pour ses qualités visuelles; et même si l'histoire est cousue de fil blanc, il y a beaucoup d'images fortes tout au long de ce film, et c'est pourquoi il marque le spectateur. J'attends de voir quelle trace il va laisser dans ma mémoire mais je pressens déjà que j'y reviendrai bientôt...

[Il Ritardario]

Bref un film à voir sans aucun doute pour ses qualités visuelles; et même si l'histoire est cousue de fil blanc, il y a beaucoup d'images fortes tout au long de ce film, et c'est pourquoi il marque le spectateur. J'attends de voir quelle trace il va laisser dans ma mémoire mais je pressens déjà que j'y reviendrai bientôt...

Tout à fait d'accord avec Old Timer.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est le côté fou du "Hero": le jeu avant tout! Il met sa vie en jeu à tout bout de champ et simplement pour le plaisir de la risquer.

Il n'est d'ailleurs pas toujours serein puisqu'à plusieurs reprises on le voit détaler tel un lapin (pas très classe cette attitude, le contraire d'un Clint Eastwood par exemple, que je n'ai jamais vu détaler de la sorte dans aucun de ses films).

Mais justement, l'histoire classique, pour ne pas dire banal, est prétexte à plein de scènes théâtrales comme on les aime, et cet anti-héro participe complètement au plaisir de suivre ce film. A noter au passage qu’il flingue, de sang froid et dans le dos, un pauvre péon désarmé simplement parce que ce dernier affichait son portrait au mur.

Dommage que la fin m'ait un peu déçu, sinon on frisait le chef d'oeuvre.

[Rex Lee]

Une capture de ma VF:


Henriquetta Senalada, dont c'est le seul film et que l'on peut voir dans le saloon, au début de ce western.


Maintenant, il existe aussi ce DVD espagnol:




Voici très certainement une capture de ce DVD:

Mirella Martin: sa carrière se limite à ce seul film...

[AkpStyl]

Ha mais quel film sympatoche !!!! Comme l'on dit les camarades le scénario ne brille pas par son originalité, mais comme le souligne l'ami Edocle c'est pleins de trouvailles visuelles, ce qui en fait un western vraiment original, sans compter que "Yankee" est un héros ambiguë, est-il sympa, cynique, cupide ou fou ? Pas de réponse pour ma part.
Le seul point qui m'a chagriné, serait-ce une déformation Leonienne, Yankee (le personnage) est vraiment trop bavard, je me suis surpris à ne plus l'écouter, notamment lors de son "jeu" dans le village en ruine.
En tout cas pour les copains qui ne l'ont pas vu, faut le voir, et le revoir pour le re-revoir, c'est vraiment un bon film !!!

[Rex Lee]

On reprend la distribution, en images:



Philippe Leroy






Adolfo Celi






Mirella Martin






Tomas Torres






Jacques Herlin






Francisco (Paco) Sanz






Victor Israel







Cesar Ojinaga






Henriquetta Senalada






Pasquale Basile






Franco de Rosa






Jose Halufi






Renzo Pevarello






Osiride Pevarello

[Edocle]

revu hier au soir ce remarquable film !
Remarquable par son inventivité et surtout par une fantastique photo,
et la qualité de cette copie VF rend parfaitement la lumière et les plans originaux !
Alors un hommage au chef opérateur et à son équipe...


Et dans ce film joue un autre acteur français que j'avais oublié de citer dans ma critique ( voir plus haut )
je veux parle de Jacques Herbin ! Rex Lee en a mis une capture, mais cet acteur mérite mieux...
Il joue ici le rôle de Filosofo et meurt d'une façon extraordinaire...
Jacques Herbin est toujours en vie et à interprêté le rôle du vieux moine dans"des hommes et des dieux"en 2010
Donc un hommage de plus avec ces deux captures :




Et pour finir le duel à trois, caméra a ras de terre...



Puisque je vous dit qu'il faut se précipiter !!!

[angel caldito castellano]

Lieux de tournage: Cardiel-Fraga (Huesca).

[JO]

FOTOGRAMAS, N° 1029 du 5 juillet 1968.

Une critique espagnole du film, qui privilégie nettement la partie autochtone, au point d' en omettre le réalisateur, Tinto Brass. Beau portrait d' Adolfo Celi  .

(Le film est tourné à Barcelone, FOTOGRAMAS a ses bureaux à Barcelone, et les films sortent à des dates différentes suivant les provinces ou régions, je crois.)

[Rex Lee]

La Stampa, Turin, 2 septembre 1966.

[Blondin67]

Je l'ai découvert dernièrement grâce à ce post:

http://cineseance.blogspot.com/2019/03/yankee-1966-vo-stfr-bonus.html

Et franchement, c'est une heureuse surprise !

Je n'aurais jamais cru qu'un Tinto Brass qui a surtout œuvré dans l'érotico-porno ait été capable de faire un film de cette qualité.

[Rex Lee]

Quelques documents...







Mirella Martin / Adolfo Celi




Philippe Leroy / Mirella Martin / Pasquale Basile

[Blondin67]

Dans le MAD MOVIES HS n°5 de 2003 "L'age d'or du cinéma de genre italien", je découvre dans la rubrique "Cinema et Fumetti" que Tinto Brass a demandé au dessinateur de BD Guido Crepax de story-boarder de A à Z son film.
De plus, je cite:
"Le dessinateur ayant été jusqu'à participer au second montage de Yankee. Le montage initial refusé par la production semblait aussi porter encore plus fortement la touche Crepax."
Ceci expliquerait la superbe esthétique de ce western.

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