Lettres d'Iwo Jima - Letters from Iwo Jima - 2006 - Clint Eastwood

[Personne]

Ken Watanabe ... General Kuribayashi
Kazunari Ninomiya ... Saigo
Tsuyoshi Ihara ... Baron Nishi
Ryo Kase ... Shimizu
Shido Nakamura ... Lieutenant Ito (as Shidou Nakamura)
Hiroshi Watanabe ... Lieutenant Fujita
Takumi Bando ... Captain Tanida
Yuki Matsuzaki ... Nozaki
Takashi Yamaguchi ... Kashiwara
Eijiro Ozaki ... Lieutenant Okubo
Nae ... Hanako
Nobumasa Sakagami ... Admiral Ohsugi
Luke Eberl ... Sam (as Lucas Elliot)
Sonny Saito ... Medic Endo (as Sonny Seiichi Saito)
Steve Santa Sekiyoshi ... Kanda

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lettres_d'Iwo_Jima
Le film suit l'histoire de deux bons amis servant du côté japonais lors de la bataille d'Iwo Jima, durant la Seconde Guerre mondiale. La bataille est ainsi dépeinte du côté japonais, quand Mémoires de nos pères présentait le côté américain. L'ouverture du film passée, montrant des archéologues japonais effectuant des fouilles dans les cavernes, la transition s'effectue sur l'arrivée du nouveau général en charge de la défense de l'île en prévision de son invasion prochaine, l'US Navy concentrant ses forces à Saipan (îles Mariannes). Lorsqu'il atterrit, les soldats sont en train de creuser des tranchées dans le sable volcanique le long des plages de l'île, improbables refuges face à la puissance de feu adverse sur le point de se déchaîner. Le lieutenant général Kuribayashi n'apprend que tardivement, de la bouche du baron Nishi, la ruine de la flotte impériale japonaise à la bataille du golfe de Leyte, ce que le Mikado a soigneusement évité d'ébruiter en cherchant à minimiser le défaitisme parmi les rangs : les deux hommes perçoivent alors, tout moyen de contre-attaque étant anéanti, que la défense de l'île appelle au sacrifice de tous.


Évaluant les possibilités de défense, Kuribayashi se trouve confronté à des officiers obtus qui parfois refusent ses ordres ou ne les comprennent pas : alors qu'il prône une défense des reliefs de l'île, ils préparaient des tranchées sur les plages dans l'espoir de contenir le débarquement dès les premières heures. Ce n'est que lorsque la métropole demande le rapatriement des avions pour la défense ultérieure de la métropole que les officiers prennent conscience de la lutte à mort qui s'annonce, et de la vanité des préparatifs qu'ils avaient engagés.

Ces impressions se confirment lors de l'arrivée des navires, les Japonais estimant l'effectif des troupes débarquées à 20 000 alors que les États-Unis ont concentré sur cette opération les plus importantes forces des campagnes du Pacifique (110 000 Marines embarqués sur 880 navires).



Formidable film que ce Lettres d'Iwo Jima! Un film de guerre Japonais réalisé par un étranger qui je le pense a été très très bien reçu au Japon.
En tous cas il a su capter, à mon avis, à merveille la sensibilité, la culture, la tradition Japonaise.

Clint aurait du pousser ce concept un peu plus loin et laisser réaliser Mémoires de nos Pères par un Japonais.

A voir absolument en tous cas!

[Ronald]

Un film magnifique avec un excellent Ken Watanabe, on a ici une autre vision des soldats japonais, plus nuancée que dans la plupart des productions hollywoodiennes. A voir en tout cas.

[Faja]

Lettres d'Iwo Jima baigne dans une atmosphère spectrale, accentuée par l'enfouissement des combattants japonais dans les cavernes et les souterrains qu'ils ont creusés, comme des sépulcres déjà (seuls 300 d'entre eux environ survivront à la bataille).

En se focalisant sur certains combattants, Clint EASTWOOD réalise un film de guerre quasi intimiste ; paradoxalement cette option confère à son œuvre force et authenticité.
Avec la sensibilité qui le caractérise, il brosse de saisissants portraits.
Celui de l'énergique général Kuribayashi (le recueil de ses lettres paru après sa mort a inspiré le scénario) intransigeant avec ses officiers, compréhensif avec ses soldats, préférant le whisky au saké et qui, tout en jugeant cette guerre inutile, estime qu'il doit tenir coûte que coûte - "si nos enfants peuvent vivre en paix un jour de plus, notre devoir est de se battre ce jour de plus" dit-il-

Celui du séduisant lieutenant-colonel Nishi - "il n'y a plus aucune femme à séduire sur cette île" fait remarquer un soldat- médaillé d'or en équitation aux J.O. de Los Angeles en 1932 qui, sans illusion sur l'issue des combats, n'éprouve pas de haine pour l'ennemi et montre à ses hommes, dans une scène bouleversante, que cet ennemi est un être humain comme eux.

Celui du simple soldat Saïgo, boulanger de son état, qui préférant la vie à l'honneur, n'aspire qu'à rester vivant dans cet enfer pour retrouver son épouse et l'enfant qu'elle vient de lui donner.

Remarquablement servi par ses interprètes japonais, Clint EASTWOOD tourne selon son habitude, sobrement et rapidement (33 jours), en peu de prises.
Mais pour atteindre les sommets, cette tragédie japonaise en 3 actes (préparation de la défense de l'île-débarquement américain-défaite) amère et violente, aurait mérité une mise en scène plus passionnée comme celle d'un KUROSAWA par exemple.
Un bon cru néanmoins, bien supérieur en tout cas à Mémoires de nos pères basé sur les mêmes faits historique et premier volet du diptyque.

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