Cipolla Colt (inédit) - 1974 - Enzo G. Castellari
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Edocle
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Re: Cipolla Colt (inédit) - 1974 - Enzo G. Castellari
Cipolla Colt fait partie de ces westerns pour lesquels j’ai une vraie nostalgie. Bien qu’inédit en France, je pense bien l’avoir vu, probablement dans les seventies, et sur une chaîne belge ou étrangère, chez nous on ne ratait jamais un western américain ou européen qui était diffusé à la TV. Et j’ai des flashs très clairs concernant ce bouffeur d’oignons (également des séquences en accéléré et du cheval qui parle bien qu’on trouve cela dans d’autres films ou westerns).
1974. Castellari tourne cette comédie dans la foulée de Te Deum, avec Franco Nero, et avant de se lancer dans le dramatique Keoma. C’est ce que j’aime bien dans la bande à Girolami, ils savent aussi bien jouer aux cow-boys et aux Indiens de façon libérée que de traiter l’humanisme avec profondeur (Keoma, Jonathan degli orsi), dans l’esprit originel du western européen.
Et Franco Nero sait très bien faire les deux. Dans Cipolla Colt, je le trouve très convaincant dans le rôle d’Onion : Alors, oui, son regard, son accoutrement, ses moments de sommeil dans la caisse à oignons tirée par Horatio, son habileté (le jonglage), tout cela renvoie à l’univers trinitesque ou à Personne, mais je vois plus cela comme des clins d’œil que comme une tentative de clonage de Terence.
Et tiens, cette séquence où Onion se retrouve seul face à tous sur une plaine boueuse, ça ne vous rappelle rien ? Une musique signée de Angelis proche de Morricone pour ses duels, des gros plans de regard menaçant. Que tout cela fait sérieux. Vraiment, on s’attend à ce qu’il sorte une mitrailleuse. Et bien non, il s’enfuira pour mieux jouer au chat et à la souris en accéléré avec effets sonores et plans typiques du cartoon à la Tex Avery. Délicieux…
Concernant les anachronismes des prénoms d’empereurs romains ( Caligula et Néron, fallait oser quand même), les looks SM, quaterback et hippie, tout cela donne une belle mine de brol (pour ne pas dire autre chose) organisé qui n’est pas pour me déplaire !
Le scénario, comme dit plus haut, tient la route, je dirais que Vincenzoni et Donati ont quand même pensé à faire preuve de cohérence dans l’histoire, avec tous ses à-côtés burlesques et surréalistes, aux frontières du cinéma muet et de Keaton. Ils ne sont pas contents d’eux ? ils auraient dû, confiez le même scénar à Castellari sur un mode sérieux ou à Valerii, Rosseti et vous auriez obtenu un authentique spagh sombre et violent. Mais bon, en quelle année sommes-nous, encore ?
Bref, sans vouloir crier au chef d’œuvre, quelques longueurs dans le film tout de même, cela reste une chouette comédie western qui plaira aux amateurs de Hunebelle et des Charlots pour les références françaises, et aux fans de Providence et autres Tresette et Carambola pour le côté spagh.
Fredge
1974. Castellari tourne cette comédie dans la foulée de Te Deum, avec Franco Nero, et avant de se lancer dans le dramatique Keoma. C’est ce que j’aime bien dans la bande à Girolami, ils savent aussi bien jouer aux cow-boys et aux Indiens de façon libérée que de traiter l’humanisme avec profondeur (Keoma, Jonathan degli orsi), dans l’esprit originel du western européen.
Et Franco Nero sait très bien faire les deux. Dans Cipolla Colt, je le trouve très convaincant dans le rôle d’Onion : Alors, oui, son regard, son accoutrement, ses moments de sommeil dans la caisse à oignons tirée par Horatio, son habileté (le jonglage), tout cela renvoie à l’univers trinitesque ou à Personne, mais je vois plus cela comme des clins d’œil que comme une tentative de clonage de Terence.
Et tiens, cette séquence où Onion se retrouve seul face à tous sur une plaine boueuse, ça ne vous rappelle rien ? Une musique signée de Angelis proche de Morricone pour ses duels, des gros plans de regard menaçant. Que tout cela fait sérieux. Vraiment, on s’attend à ce qu’il sorte une mitrailleuse. Et bien non, il s’enfuira pour mieux jouer au chat et à la souris en accéléré avec effets sonores et plans typiques du cartoon à la Tex Avery. Délicieux…
Concernant les anachronismes des prénoms d’empereurs romains ( Caligula et Néron, fallait oser quand même), les looks SM, quaterback et hippie, tout cela donne une belle mine de brol (pour ne pas dire autre chose) organisé qui n’est pas pour me déplaire !
Le scénario, comme dit plus haut, tient la route, je dirais que Vincenzoni et Donati ont quand même pensé à faire preuve de cohérence dans l’histoire, avec tous ses à-côtés burlesques et surréalistes, aux frontières du cinéma muet et de Keaton. Ils ne sont pas contents d’eux ? ils auraient dû, confiez le même scénar à Castellari sur un mode sérieux ou à Valerii, Rosseti et vous auriez obtenu un authentique spagh sombre et violent. Mais bon, en quelle année sommes-nous, encore ?
Bref, sans vouloir crier au chef d’œuvre, quelques longueurs dans le film tout de même, cela reste une chouette comédie western qui plaira aux amateurs de Hunebelle et des Charlots pour les références françaises, et aux fans de Providence et autres Tresette et Carambola pour le côté spagh.
Fredge
Fredge- Michele Lupo
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Re: Cipolla Colt (inédit) - 1974 - Enzo G. Castellari
Côté pétrole pour le décor, on pense bien sûr à L' Or noir de l'Oklahoma, de Stanley Kramer, avec Georges C. Scott et Faye Dunaway, qui avait dû sortir deux ou trois ans plus tôt.
JO- Sergio Leone
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Re: Cipolla Colt (inédit) - 1974 - Enzo G. Castellari
Ah ben ça ami Fredge, on peut dire que tu l'attendais celui-là !
_________________
Edocle- Sergio Leone
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Re: Cipolla Colt (inédit) - 1974 - Enzo G. Castellari
Edocle a écrit:Ah ben ça ami Fredge, on peut dire que tu l'attendais celui-là !
Tu n'as pas tort. Je dirais même plus : tu as farpaitement raison !
Fredge
Fredge- Michele Lupo
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Re: Cipolla Colt (inédit) - 1974 - Enzo G. Castellari
Mon point de vue (sans avoir lu les précédentes critiques avant):
Je suis venu ,j'ai vu ,j'ai vaincu ...mon appréhension. Pour cause !
Aux premières images, tu es impressionné par les décors , par la restitution d'époque.
Idem plus tard avec le bâtiment aux machines qui transforment les céréales.
Même dans un film américain retraçant ce pan d'histoire, on a rarement vu ça.
Ensuite, tu as Foster l'agriculteur qui se fait buter par les trois affreux . Du coup, à contrario de toutes les critiques qui descendent ce film, tu te dis, c'est du sérieux.
Puis débarque notre Cipolla Colt avec son cheval de cirque et sa carriole noyée d oignons. Le tout accompagné d'une musique très décontractée des frères De Angelis.
Dès cet instant, tu sais que ça va virer à l'ÉNORME farce. Et pour cause !
Tantôt c'est tellement inattendu que ça en devient amusant, risible.
Tantôt c'est décidément trop gros. Et ça passe pas.
Pas toujours évident à digérer l'oignon cru !
J'ai l'impression que les auteurs ont été inspiré par le Lucky Luke "À l'ombre des Derricks". Sans compter les échanges verbaux entre Oignon et son cheval tout comme le fait l'homme qui tire plus vite que son ombre avec Jolly Jumper .
Les personnages en font des tonnes à commencer par Franco Nero. Cela dit, voir Martin Balsam et lui dans un registre complètement décalé, çà vaut le détour !
Nous voilà donc dans le burlesque à l'état pur !
Sauf que c'est pas toujours convaincant.
D'après un entretien, Castellari aurait pour point de comparaison "Hellzapoppin". Mais contrairement à son film, ce dernier semble être maîtrisé de bout en bout !
Avec pareil affiche, ce produit aurait pu ou aurait dû, devrais-je dire, être autrement mieux terminé.
Où sont passés les géniaux scénaristes de Leone que sont Donati et Vincenzoni ?
J'ai l'impression qu'ici ils ont eu l'envie de se lâcher de toutes leur frustrations et retenues passées.
Même si dans le genre, j'ai largement préféré Providence, je suis vraiment content d'avoir découvert cet OVNI du western italien.
Je suis venu ,j'ai vu ,j'ai vaincu ...mon appréhension. Pour cause !
Aux premières images, tu es impressionné par les décors , par la restitution d'époque.
Idem plus tard avec le bâtiment aux machines qui transforment les céréales.
Même dans un film américain retraçant ce pan d'histoire, on a rarement vu ça.
Ensuite, tu as Foster l'agriculteur qui se fait buter par les trois affreux . Du coup, à contrario de toutes les critiques qui descendent ce film, tu te dis, c'est du sérieux.
Puis débarque notre Cipolla Colt avec son cheval de cirque et sa carriole noyée d oignons. Le tout accompagné d'une musique très décontractée des frères De Angelis.
Dès cet instant, tu sais que ça va virer à l'ÉNORME farce. Et pour cause !
Tantôt c'est tellement inattendu que ça en devient amusant, risible.
Tantôt c'est décidément trop gros. Et ça passe pas.
Pas toujours évident à digérer l'oignon cru !
J'ai l'impression que les auteurs ont été inspiré par le Lucky Luke "À l'ombre des Derricks". Sans compter les échanges verbaux entre Oignon et son cheval tout comme le fait l'homme qui tire plus vite que son ombre avec Jolly Jumper .
Les personnages en font des tonnes à commencer par Franco Nero. Cela dit, voir Martin Balsam et lui dans un registre complètement décalé, çà vaut le détour !
Nous voilà donc dans le burlesque à l'état pur !
Sauf que c'est pas toujours convaincant.
D'après un entretien, Castellari aurait pour point de comparaison "Hellzapoppin". Mais contrairement à son film, ce dernier semble être maîtrisé de bout en bout !
Avec pareil affiche, ce produit aurait pu ou aurait dû, devrais-je dire, être autrement mieux terminé.
Où sont passés les géniaux scénaristes de Leone que sont Donati et Vincenzoni ?
J'ai l'impression qu'ici ils ont eu l'envie de se lâcher de toutes leur frustrations et retenues passées.
Même si dans le genre, j'ai largement préféré Providence, je suis vraiment content d'avoir découvert cet OVNI du western italien.
Blondin67- Enzo G. Castellari
- Messages : 340
Date d'inscription : 07/04/2017
Localisation : Lyon
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