Le 7ème voyage de Sinbad - The 7th Voyage of Sinbad - 1957 - Nathan Juran

[old timer]

Egarés par la tempête loin des routes maritimes habituelles, Sinbad le marin et son équipage accostent sur une île inconnue, qui s'avère peuplée de cyclopes...

Un petit retour sur ce film fondateur que j'ai revu avec plaisir.  Première surprise le format d'écran est 1:85 et non 4/3 comme je le pensais. Le scénario est bon (ce n'est pas la première incursion américaine dans l'univers des contes des "Mille et une nuits", récurent à Hollywood), mais l'originalité de cette histoire est de multiplier l'apparition de créatures fantastiques: cyclope, génie, femme-serpent, oiseau à deux têtes, dragon, squelette vivant, mais les trucages concernent aussi les changements d'échelle:  génie de la lampe magique et  princesse miniaturisée par un sort.

C'est une conte merveilleux où les acteurs, inconnus et  dans l'ensemble très moyens, sont secondaires, car les stars ce sont les créatures ! A l'actif du film aussi la musique de Bernard Hermann qui s'est vraiment pris au jeu de fournir une musique "à la turque" assez inventive pour évoquer l'ambiance orientale du film. Un film qui n'a pas vieilli et connu un grand succès, qui occasionna deux suites toujours dues au tandem Ray Harryhausen - Charles H. Schneer (producteur). Soit trois films sur Sinbad contre seulement deux sur la mythologie grecque (Jason et les argonautes, le choc des titans): les Mille et une nuits étaient donc à l'époque  le matériau idéal pour ce genre de film à trucages, et ce depuis "le voleur de Bagdad" de Alexandre Korda (1940)



Très bon DVD Sidonis disponible en simple ou en coffret. Bonus passionnant avec les interviews de grands noms des effets spéciaux d'aujourd'hui: Dennis Murren, Phil Tippett, John Dykstra, Rick Baker etc...  tous étaient enfants dans les années 50 et ont vu le film à sa sortie: ce fut un choc qui décida de leur vocation ! 20 ans plus tard ils travaillent sur Star Wars et tous les grands films de SF des années 80. Voilà comment Ray Harryhausen a influencé toute une génération de cinéma tout comme lui-même a eu la vocation enfant en voyant King Kong en 1933...

Ce n'était pas, loin de là, le premier film sur lequel Harryhausen a travaillé; mais c'est le premier en couleurs, avec un gros budget, d'où son impact énorme, et aussi  le premier a être distribué partout par un grand studio (Columbia) avec une grande campagne de pub à la télé: les enfants tannaient les parents pour y aller !