Et viva la révolution . ( Viva la muerte ...tuya . ) 1971 . Duccio Tessari .

[Rex Lee]

Un prince russe déchu ( Franco Nero ) vit de combines au Mexique . Apprenant qu'un certain Lozoya ( Eli Wallach ) , pour l'heure en prison , est en mesure de mettre la main sur une importante somme d'argent , il le convainc de s'associer avec lui . Dans leur chasse au trésor , les deux hommes vont avoir sur le dos une journaliste irlandaise . ( Lynn Redgrave )

Tel est , sommairement résumé , le propos de ce western plaisant . Je laisse à d'autre(s) le soin de l'analyser en détail .




Bras de fer entre Nero et Wallach...au propre comme au figuré .

[Sartana]

Wladek Orlovski se rend au Mexique et apprend par hasard l’existence d’un trésor d’un million de dollars. Seul un bandit mexicain minable actuellement en prison, Lovaya, connaît l’emplacement de la cachette. Le russe fait évader ce dernier et ils font la connaissance de Mary O’Donnell, une journaliste qui cherche à faire de Lovaya un chef révolutionnaire pour écrire un papier sensas. Ils se retrouvent traqués par un shérif (cousin du russe) et par un général mexicain.

Ce western est réalisé par Duccio Tessari qui a commencé par le péplum, puis a participé au scénario de Pour une poignée de dollars, 7 écossais au Texas ou Un train pour Durango, puis a connu un immense succès avec ses propres westerns, notamment Un pistolet pour Ringo et Le retour de Ringo, tous deux sortis en 1965 et tous deux avec Giuliano Gemma. Le réalisateur retrouvera d’ailleurs Gemma dans son 3ème western : La chevauchée vers l’ouest (1969), film assez proche de Ciel de plomb et un peu lourdingue dans l’utilisation de l’humour. Deux ans plus tard, il revient avec Et viva la révolution! , une comédie western qui se veut à l’échelle du Compañeros de Corbucci.

De ce fait, beaucoup de similitudes existent entre les westerns révolutionnaires de Corbucci et celui de Tessari. Tout d’abord Franco Nero qui joue son rôle habituel d’étranger venu au Mexique afin d’y récupérer un magot et se moquant éperdument de la révolution (ici il est russe, dans El Mercenario il était polonais et dans Compañeros suédois). Eli Wallach interprète le bandit mexicain un peu raté qui se trouve mêlé à la politique malgré lui mais va peu à peu adhérer aux idéaux qu’on veut lui imposer. Eduardo Fajardo (qu’on ne présente plus avec 33 westerns au compteur et pas des moindres) est un général mexicain cruel mais tourné en ridicule par une femme, jouée par Lynn Redgrave, une actrice qui continue à tourner aujourd’hui mais a très peu voire aucun bon film dans sa filmographie, étant davantage une actrice de série. On a pu la voir dans La croisière s’amuse, Arabesque, L’île fantastique… Je passe.

Les prototypes des personnages sont campés, ce sont ceux indispensables à un film révolutionnaire, notez d’ailleurs que le choix d'une femme rousse est là encore d’une référence à Corbucci. Quelques répliques font mouches (je ne vais pas en citer car sortis de leur contexte, elles tomberaient à plat), notamment dans le registre de l’humour noir, Eli Wallach est une fois de plus attachant, ainsi que Franco Nero amusant en arnaqueur et faux-jeton. Le problème d’Et viva la révolution! c’est que tout le film est une compilation de clichés. Le scénario reprend quasi tel quel une idée du Bon, la brute et le truand avec Lozoya qui va voir sa sœur veuve muette seule pour élever son fils, lui donne de l’argent et se prend une claque. Encore un mexicain qui a une famille qui le rejette…
Les scènes d’action sont joliment mises en scènes (je ne crois pas dans mon souvenir que Franco Nero utilise une gatling, mais je vous rassure, y en a une dans le film et elle fait des ravages chez les peones révoltés)… L’argent récupéré ira bien entendu à la révolution au grand dame d’Orlovski. Des poncifs, je vous dis.

Pour le fun, citons un passage amusant et jubilatoire, le film se termine sur le russe lançant à Lynn Redgrave « tu nous emmerdes ! » et partant en compagnie de Wallach pour de nouvelles aventures. Qu’est-ce qu’on a eu envie de lui dire ça, à Lynn Redgrave. Merci Franco !:applaudis_6:

Bref, un film rigolo mais qui contient peu voire aucune surprise. Décevant, avec un tel casting.

[El Puro]

Franco Nero


Eli Wallach


Lynn Redgrave


Eduardo Fajardo

[JO]

Il faudrait vérifier, mais le film devait être réalisé initialement par Sergio Corbucci avant qu'il ne se brouille avec Franco Nero.

Un plan amusant, Wallach et Nero montent une colline, sur fond de village et d'une belle automobile sur la route....

C'est la version longue italienne la plus intéressante (v.f. coupée, qui schématise le film.)

[JO]

Mai 2011

[hugues]

Il faudrait vérifier, mais le film devait être réalisé initialement par Sergio Corbucci avant qu'il ne se brouille avec Franco Nero.

)

Je me souviens avoir lu que Nero était frustré que son ami Corbucci ait donné raison à Thomas Milian lors d'un incident sur le précèdent tournage (Companeros, je suppose) donc il avait souhaité un autre réalisateur pour "Viva la révolution".

[old timer]

J'avais cru comprendre par diverses lectures que c'était un film médiocre, mal foutu, très inférieur aux Corbucci sur le même thème: je trouve qu'il est au même niveau!

J'ai visionné ça avec la banane tout du long, car le film a choisi la carte de l'humour plutot que celle du comique, comme déjà les "Ringo" de Tessari. On évite donc tous les excès du western slapstick à la "Trinita" pour une intrigue originale et pleine de surprises avec pas mal de finesse dans les dialogues, notamment entre ces antagonistes réjouissants incarnés par Nero et Wallach.

Un Western Zapata léger mais très bien réalisé que je recommande donc à ceux qui ont aimé "El Mercenario" et "Companeros".

[El Puro]

[Trinita]

Je l'ai revu et c'est un film très sympa avec un duo qui fonctionne très bien (Nero/Wallach) et j'ai surtout aimé la prestation de Fajardo en général maniéré et pas très malin.
En plus de ça il y a pas mal d'action et d'humour ce qui pour moi fait le charme de ces western Zapata.
Ah et le vainqueur du challenge Rick Boyd pour ce film est Lorenzo Robledo qui se fait désouder des son deuxième plans.
Bref, c'est un film très divertissant.

[angel caldito castellano]

Tourné dans la Dehesa de Navalvillar (Colmenar Viejo), Fort Las Salinas de Espartinas (Ciempozuelos) et Titulcia à Madrid.

[Rex Lee]

Affiche espagnole:

[Rex Lee]

Je viens de visionner le repack de la version intégrale (1h55) d'Indianagilles dont voici le lien:

http://indianagilles.blogspot.fr/search?q=viva


J'avais le souvenir d'un assez bon film quelque peu divertissant.
Un peu déçu aussi car je m'étais dit qu'avec Wallach et Nero, Corbucci aurait peut-être fait mieux.


Le fait de le revoir plus de 10 ans après, dans sa version intégrale, avec une très bonne qualité d'image m'oblige à réviser mon jugement: sans égaler El Mercenario ou Companeros, ce film picaresque est très réussi et il m'a fait passer un très bon moment. Vous pouvez toujours y jeter un œil...

Allez zou, quelques captures:


Eli Wallach est Lozoya.




José Jaspe est le vieillard. / Franco Nero est  Orlowsky.




José Moreno / Marilù Tolo: Lupita / Dan van Husen




Eduardo Fajardo est le général Huerta. / Lynn Redgrave est Mary O'Donnell.






Horst Janson est Randall.






Carlos Romero Marchent (à gauche)




Les mêmes chasseurs de primes...A droite: Rafael Albaicín. (Il me semble connaître l'acteur qui est au centre, mais je n'arrive pas à mettre un nom sur son visage.)




Tito García est un bandit.





Luis Marin est le bandit mexicain.




Víctor Israel est Mendoza, le contremaître de la mine.




Lorenzo Robledo remporte le challenge Rick Boyd...

[hugues]

On revoit parfois des films décevants avec plus de recul et on découvre des qualités insoupçonnées. Bien sûr ça reste un bon film, mais c'est pas pour autant un modèle du genre.

C'est à dire que Tessari reste un réalisateur habile et professionnel, donc le film est toujours techniquement défendable, voire parfois brillant. Par contre je me dis qu'il n'a pas la truculence, l'humour et la légèreté de Corbucci. On ne le dira jamais assez, mais c'est très dur de faire des films drôle et enlevés, ce que sait faire Corbucci avec maestria.

D'autre part le scénario est peut être pas aussi bon que celui de Companeros (même si ce sont les mêmes scénaristes)

Enfin, sans rien enlever du talent de Nero et Wallach, y a pas Tomas Milian, cabotineur génial, parfait pour ce type de sujet.

[Personne]

Le 3 avril 2024 chez BQHL

[Hombre]

Le 3 avril 2024 chez BQHL

Merci de l'info, Personne.
BQHL est un bon éditeur. Mais j'ai lu quelque part que certains de leurs titres ont tendance à avoir des problèmes de lecture. Quelque chose comme une mauvaise qualité de résine sur la surface du disque.
J'ai quelques titres de l'éditeur, mais jusqu'ici j'ai pas noté ce problème.

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