Les Désemparés. The Reckless Moment. 1949. Max Ophüls.

[Rex Lee]

Une petite station balnéaire proche de Los Angeles à la fin des années 40. C'est là que vit Mme Harper avec son beau-père et son fils, son mari se trouvant à Berlin. Ah, il y a aussi sa fille de 17 ans qui lui cause bien des soucis! La jeune écervelée s'est entichée d'un individu peu recommandable qui a une bonne cinquantaine d'années. Mme Harper se rend  à Los Angeles pour demander à l'amant de sa fille de la quitter. Ce dernier accepte contre rémunération.
Lorsque la jeune fille découvre la vraie nature de son amant, elle a une explication houleuse avec lui et celui-ci fait une chute mortelle. Elle raconte tout à sa mère, qui sans l'aide de personne et à l'abri des regards, se débarrasse du corps. Mère et fille sont soulagées...mais pas pour longtemps.
En effet, un certain Donnely se présente le jour même au domicile des Harper. C'est un maître-chanteur envoyé par son patron pour vendre à Mme Harper les lettres que sa fille a écrites à son ex-amant. Mais 5.000 dollars, c'est une somme importante et Mme Harper a besoin de temps pour la réunir. Donnely ne la lâche pas et peu à peu, il s'attache à cette femme qui se débat pour préserver sa famille. On peut même dire qu'il en tombe amoureux. Alors, il va tout mettre en œuvre pour la tirer de ce mauvais pas...


Sur le papier, l'histoire est intéressante. A l'écran, c'est encore mieux! Le long métrage d'Ophüls qui est à la fois un film noir et un drame plonge Mme Harper, une Américaine moyenne sans histoire(aussi bien avec un s que sans ), dans un univers qui n'est pas le sien, celui des truands et du crime. Joan Bennett l'incarne avec une grande justesse. Face à elle puis à ses côtés, James Mason est Donnely, le maître-chanteur repenti. Son jeu mesuré fait merveille. A voir et à revoir!



Joan Bennett / James Mason