Les actrices noires dans les westerns

[Faja]

La liste que je propose, établie uniquement à partir des westerns américains de ma dvdthèque, n'est qu'une amorce.
Je compte sur vous pour la compléter et faire vivre ce forum.
Une constante : compte tenu du contexte historique des westerns, les actrices noires sont essentiellement cantonnées à des rôles de bonniches mais qui loin d'être stéréotypées présentent des caractères bien différents.

Lillian YARBO ( 1905-1996 )

En 1939 dans " Femme ou Démon " de George MARSHALL, elle incarne CLARA la servante au franc-parler de l'entraineuse Frenchy ( Marlène Dietrich ).
Sa première apparition est mémorable : elle accueille le shérif adjoint Tom Destry ( James Stewart ) qui vient rendre visite à Frenchy, par un retentissant : "  Voilà l'arroseur ! ", allusion au fait que lors d'une bagarre homérique entre Frenchy et Lily dans le saloon, Destry a séparé les belligérantes en leur lançant un seau d'eau.

Après avoir joué dès 1937 dans de nombreux films, le plus souvent en habit de servante et en étant non créditée dans la distribution, elle choisit de mettre fin à sa carrière en 1949.


Butterfly McQUEEN ( 1911-1995 )

En 1946 dans " Duel au Soleil " de King VIDOR, elle incarne VASHTI la domestique volubile à voix de crécelle des McCarles, de riches ranchers ( Lionel Barrymore et Lillian Gish ).
Avec sa tendance à toujours la ramener - " Madame m'a dit..et moi j'ai dit.. et elle m'a dit.." - elle apporte à cette tragique histoire d'amour, une touche d'humour rafraîchissante.

Ancienne danseuse, elle enchaînera les petits rôles de cinéma de 1939 ( dans notamment le mythique " Autant en emporte le vent " de Fleming ) à 1947 ; ensuite elle se produira uniquement à la télévision.


Althea GIBSON ( 1927-2003 )

En 1959 dans " Les Cavaliers " de John FORD, elle incarne LUKEY la servante athlétique de Melle Hunter ( Constance Towers ) une sudiste qui habite une magnifique demeure dans le Mississipi.
L'une de ses premières scènes est désopilante et typiquement fordienne : alors qu'elle apporte du brandy au Major-chirurgien nordiste ( William Holden ), elle est interceptée par un sergent qui se présente comme " goûteur officiel pour les supérieurs " et quand elle le raconte au Major et qu'il lui demande si le sergent a bien goûté le brandy, elle répond : " Oui Monsieur, deux fois ! ".

Ce sera le seul film de fiction de cette ex-championne de tennis qui en 1956, a remporté les internationaux de France à Roland-Garros, devenant ainsi la première sportive noire à gagner un tournoi du grand chelem.


Mae MERCER ( 1932-2008 )

En 1971 dans " Les Proies " de Don SIEGEL, elle incarne HALLIE femme à tout faire énergique dans une institution pour jeunes filles sudistes.
L'une de ses répliques est particulièrement punchy ; quand le yankee blessé ( Clint Eastwood ) qui a été accueilli dans l'institution, lui dit : " Vous devriez prier pour que le Nord gagne ", elle rétorque : " Pourquoi ? Ce n'est pas pour nous que les blancs se massacrent ". Elle fait ainsi preuve d'une étonnante clairvoyance : comme chacun sait, l'esclavage aboli par la victoire du Nord laissera place à la ségrégation raciale.

On peut aussi l'entendre interpréter un court extrait de sa propre chanson " All my Troubles ",  alors qu'elle est en train de traire une vache ( " Si la vie pouvait s'acheter avec de l'argent, ne sais-tu pas Seigneur que le riche vivrait et que le pauvre mourrait " ).
Dans les années 60, elle a été en effet longtemps chanteuse de blues dans un bar parisien et elle a effectué des tournées en Europe.

C'est à son retour aux USA en 1970 qu'elle s'est tournée vers le cinéma mais " Les Proies " et  " L'inspecteur Harry " ( 1971 ) du même Don Siegel et avec le même Clint Eastwood seront ses seuls films notoires.
Lees curieux peuvent la voir au soir de sa vie dans l'épisode 4 de la saison 9 de la série " Urgences " ( 2002 ).

[Rex Lee]

Très intéressant, Faja.
Je ne connais aucune de ces actrices. Des photos ou des captures d'écran auraient été les bienvenues pour les identifier.