Le flingueur - The Mechanic - 1972 - Michael Winner

[old timer]

Un tueur à gages au service de la Mafia (Charles Bronson) décide de faire d'un jeune homme (Jan Michael Vincent) son assistant mais ses employeurs n'apprécient pas l'initiative...

Voilà un polar qui fleure bon les années 70, d'autant que ça se passe majoritairement à Los Angeles qui est pour le cinéphile  un terrain de connaissance! L'affiche française est complètement trompeuse, car Bronson n'est pas un sniper qui exécute de loin, au contraire, sa spécialité c'est la préparation, la précision, il prend des tas de photos, les étudie, de façon à trouver moyen de maquiller autant que possible ses meurtres en accidents. D'où une séquence d'ouverture de  presque 15 mn sans aucun dialogue où on le voit observer un appartement de l'autre côté de la rue, entrer par effraction pour poser des pièges puis revenir observer le retour de sa proie...

C'est un personnage pas si mutique que ça par la suite, mais il reste un tueur  froid et méticuleux qui a l'habitude de prendre son temps, et  qui vit tout seul dans une maison luxueuse...et voilà qu'il s'entiche du fils un peu risque-tout d'un ami au point de vouloir le former à sa succession! Dans ce contexte la seule scène avec Jill Ireland - dans le rôle d'une prostituée qu'il voit régulièrement - est surtout là pour le dédouaner de toutes mauvaises pensées envers ce jeune ange blond qu'il trimbale pendant tout le film! - mais ça ne m'a pas empêché de voir que cette dimension gay était évidente dans l'histoire malgré cette précaution (c'était beaucoup plus accentué dans le roman d'où est tiré le film, parait-il)


Jan Michael Vincent face à son père (Keenan Wynn) un vieil ami de Bronson

Bref pas beaucoup d'action au début mais dans le dernier tiers du film, lors d'un voyage à Naples où nos deux compères doivent remplir un contrat, les choses se précipitent... poursuites, explosions, on comprend que leurs employeurs ont décidé de se débarrasser d'eux, et en même temps que leur complicité laisse peu à peu place à une rivalité de plus en plus dangereuse... impossible d'en dire plus sans gâcher la fin qui est vraiment à la hauteur de cette histoire très sombre, et si la réalisation de Winner est surtout efficace, le style visuel du film daté, c'est la qualité du scénario qui fait de ce film un polar important. D'où le remake moderne inévitable, mais pas vu pour ma part (parce que Statham moi je n'accroche pas)



DVD UK impeccable, image 1:85 (comme tous les autres films de Winner à l'époque) avec sous-titres français et même VF.