La Princesse de Montpensier - 2010 - Bertrand Tavernier
3 participants
Page 1 sur 1
La Princesse de Montpensier - 2010 - Bertrand Tavernier
Le résumé Wikipédia est bien fait, alors je le pompe sans vergogne (en rajoutant les noms des interprètes principaux) :
Voilà un film qui me laisse une impression très mitigée. J'ai emprunté le DVD à la médiathèque, me souvenant vaguement d'avoir entendu des critiques positives et encouragé par le nom de Bertrand Tavernier.
Et ça démarre très fort, avec une scène de bataille qui finit en combat rapproché,et au cours de laquelle Tavernier montre qu'il sait manier une caméra, dans le registre cavalcade (on se croirait dans un western) et combat à l'épée. Lambert Wilson, dans ces cinq premières minutes, est impérial.
Et alors que je me croyais dans un film de cape et d'épée, voilà que ça tourne au drame sentimental. Les enjeux en sont clairement définie : la jeune Marie est tiraillée entre le sens du devoir, qui lui impose d'être fidèle à l'époux qu'on lui a imposé, et sa passion pour le beau et fringant Henri de Guise. Par ailleurs, le comte de Chabannes, devenu son précepteur par ordre de son époux parti guerroyer, tombe amoureux d'elle. De son côté, le duc d'Anjou (qui supplée pas mal à son royal frère affaibli par la maladie, et qui donc jouit d'un certain pouvoir sur tout ce petit monde) n'est pas insensible aux charmes de Marie.
Tous les ingrédients du drame amoureux sont là, le scénario les présente clairement, les développe de façon rigoureuse, grâce à des dialogues percutants. La mise en scène est élégante, les costumes et les décors nickel, les images somptueuses...
Ben alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
Les acteurs.
A l'exception notable de Raphaël Personnaz qui crève l'écran à chacune de ses apparitions, et de certains seconds rôles qui assurent (Michel Vuillermoz, le père du prince de Montpensier, et quelques autres), les acteurs ne sont visiblement pas à la hauteur du projet. Gaspard Ulliel n'a qu'un seul registre, celui de l'insolence fougueuse, Grégoire Leprince-Ringuet marmonne et baisse les yeux, même lorsqu'il est en colère, et Mélanie Thierry manque totalement de subtilité. Je serai moins sévère avec Lambert Wilson, surtout à cause de son métier (lui, il sait bouger et il sait parler), mais j'ai été frappé par son jeu qui m'a rappelé quelque chose, et j'ai compris en milieu du film : on jurerait Yves Montand dans les passages graves (il y en a, quand il se rend compte qu'il est amoureux de l'infante) de La Folie des grandeurs -- tout y est, du timbre de voix à l'expression du visage.
Pour finir, un spoiler nécessaire à mon analyse à deux balles et même masquetplumesque :
Et je retourne au cinéma des années 60, 70 et 80...
B (vieux con)
Le film raconte l'histoire d'amour entre le duc de Guise (Gaspard Ulliel) et Mlle de Mézières (Mélanie Thierry), contrainte d'épouser le prince de Montpensier (Grégoire Leprince-Ringuet).
Le film se déroule à la fin de la Renaissance, époque où Catherine de Médicis exerce la régence au nom de son fils Charles IX et est confrontée aux guerres de religion et sera à l'origine de la Saint-Barthélemy. Bertrand Tavernier respecte bien la trame de l'histoire du roman de madame de La Fayette, un beau portrait du duc d'Anjou, futur Henri III (Raphaël Personnaz) et une Catherine de Médicis marquant bien ses ascendances italiennes.
L'intrigue suit de près la chronologie historique à partir du personnage de Marie de Mézières, une amie du duc Henri de Guise, dit le Balafré, chef du parti catholique. Elle se double d'une intrigue amoureuse car on impose à la belle Marie d'épouser le prince Philippe de Montpensier. Le comte de Chabannes (Lambert Wilson), maintenant âgé, va se réfugier chez son ancien élève le prince de Montpensier. Sur le plan politique, la seconde guerre de religion se termine en 1567, les protestants et l'armée de Condé sont défaits. Mais la guerre va se rallumer et les hommes partir au combat, Marie se retrouve avec un ami de son mari et toujours amoureuse du duc de Guise. Elle est tiraillée entre l'amour de son mari, qu'elle respecte et ne veut pas trahir, et son amour pour le duc de Guise, surtout depuis qu'ils sont rentrés à Paris et se côtoient au Louvre, alors résidence royale. Le drame passionnel va rejoindre le drame collectif puisque la guerre civile va basculer dans le sang en août 1572 lors du massacre de la Saint-Barthélémy
Voilà un film qui me laisse une impression très mitigée. J'ai emprunté le DVD à la médiathèque, me souvenant vaguement d'avoir entendu des critiques positives et encouragé par le nom de Bertrand Tavernier.
Et ça démarre très fort, avec une scène de bataille qui finit en combat rapproché,et au cours de laquelle Tavernier montre qu'il sait manier une caméra, dans le registre cavalcade (on se croirait dans un western) et combat à l'épée. Lambert Wilson, dans ces cinq premières minutes, est impérial.
Et alors que je me croyais dans un film de cape et d'épée, voilà que ça tourne au drame sentimental. Les enjeux en sont clairement définie : la jeune Marie est tiraillée entre le sens du devoir, qui lui impose d'être fidèle à l'époux qu'on lui a imposé, et sa passion pour le beau et fringant Henri de Guise. Par ailleurs, le comte de Chabannes, devenu son précepteur par ordre de son époux parti guerroyer, tombe amoureux d'elle. De son côté, le duc d'Anjou (qui supplée pas mal à son royal frère affaibli par la maladie, et qui donc jouit d'un certain pouvoir sur tout ce petit monde) n'est pas insensible aux charmes de Marie.
Tous les ingrédients du drame amoureux sont là, le scénario les présente clairement, les développe de façon rigoureuse, grâce à des dialogues percutants. La mise en scène est élégante, les costumes et les décors nickel, les images somptueuses...
Ben alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
Les acteurs.
A l'exception notable de Raphaël Personnaz qui crève l'écran à chacune de ses apparitions, et de certains seconds rôles qui assurent (Michel Vuillermoz, le père du prince de Montpensier, et quelques autres), les acteurs ne sont visiblement pas à la hauteur du projet. Gaspard Ulliel n'a qu'un seul registre, celui de l'insolence fougueuse, Grégoire Leprince-Ringuet marmonne et baisse les yeux, même lorsqu'il est en colère, et Mélanie Thierry manque totalement de subtilité. Je serai moins sévère avec Lambert Wilson, surtout à cause de son métier (lui, il sait bouger et il sait parler), mais j'ai été frappé par son jeu qui m'a rappelé quelque chose, et j'ai compris en milieu du film : on jurerait Yves Montand dans les passages graves (il y en a, quand il se rend compte qu'il est amoureux de l'infante) de La Folie des grandeurs -- tout y est, du timbre de voix à l'expression du visage.
Pour finir, un spoiler nécessaire à mon analyse à deux balles et même masquetplumesque :
- Spoiler:
- A la fin du film, Marie a tout perdu : après lui avoir avoué son amour, le comte de Chabannes se fait tuer lors du Massacre de la Saint-Barthélémy ; son époux la somme de choisir entre de Guise et lui, et lui apprend que ledit de Guise va se marier avec une riche héritière ; persuadée de pouvoir reconquérir le coeur de son amant, elle quitte son mari pour le rejoindre ; mais de Guise lui fait comprendre que tout est fini et qu'il a besoin de ce mariage pour survivre. Brisée, Marie va se recueillir sur la tombe de Chabannes et décide de se retirer de l'amour comme il s'était retiré de la guerre.
Perso, je me demande si de la part de Tavernier, la démarche n'est pas la même : s'il avait tourné ce film il y a vingt ans, avec les acteurs de l'époque (Jean Rochefort, ce cavalier émérite, aurait été parfait en Chabannes, et je vous laisse imaginer le reste du générique), qui, eux, savaient jouer, peut-être aurait-il produit un chef-d'oeuvre.
Aujourd'hui, il a pris ce qu'il pouvait trouver et, franchement, c'est raté -- alors, nous dit-il peut-être, autant se retirer du cinéma.
Et je retourne au cinéma des années 60, 70 et 80...
B (vieux con)
Re: La Princesse de Montpensier - 2010 - Bertrand Tavernier
PS : j'ai légèrement corrigé le post ci-dessus, pour préciser quelques points.
J'ajoute que j'ai vraiment été tenté, à un moment donné, d'activer l'option "sous-titres français pour malentendants", tellement certains acteurs marmonnent au lieu de parler. Pas tous, les plus anciens, eux, ils savent articuler.
B (qui se sent de plus en plus vieux con et envisage même de suivre les conseils de Robert Hossein)
J'ajoute que j'ai vraiment été tenté, à un moment donné, d'activer l'option "sous-titres français pour malentendants", tellement certains acteurs marmonnent au lieu de parler. Pas tous, les plus anciens, eux, ils savent articuler.
B (qui se sent de plus en plus vieux con et envisage même de suivre les conseils de Robert Hossein)
Re: La Princesse de Montpensier - 2010 - Bertrand Tavernier
J'ai failli me le prendre, Tavernier, film en costumes, en promo à 10€ en Blu-ray et puis, et puis, je ne l'ai pas pris et je viens de lire ta critique... Donc, un jour peut-être... Merci
_________________
Personne- Sergio Leone
- Messages : 7054
Date d'inscription : 06/04/2010
Age : 56
Localisation : Lone Pine, CA
Re: La Princesse de Montpensier - 2010 - Bertrand Tavernier
Vu également. Je serai moins sévère que Breccio sur les acteurs, au moins certains. Lambert Wilson n'a pas que du métier mais aussi du talent dans son personnage d'amoureux platonique, obligé de dissimuler son amour face à des concurrents bien plus hauts placés. D'autre part, j'ai trouvé Mélanie Thierry assez conforme à l'idée qu'on peut se faire des belles dames du temps jadis en regardant les miniatures d'époque. Pour le reste, même remarque sur l'articulation de certains jeunes acteurs qui n'ont plus la diction des anciens, et pas seulement dans ce film ni chez nous.
Quand à l'histoire, on n'est pas dans La Fille de D'Artagnan mais bien dans un drame amoureux en costumes, un genre plus tellement représenté aujourd'hui, ça change.
MARCHAND- Sergio Leone
- Messages : 5457
Date d'inscription : 06/04/2010
MARCHAND- Sergio Leone
- Messages : 5457
Date d'inscription : 06/04/2010
Sujets similaires
» Bertrand Tavernier présente...
» Quai d'Orsay - 2012 - Bertrand Tavernier
» Dans le brume électrique, Bertrand Tavernier, 2009.
» Calmos - 1975- Bertrand Blier
» "El monstro del mar" 2010
» Quai d'Orsay - 2012 - Bertrand Tavernier
» Dans le brume électrique, Bertrand Tavernier, 2009.
» Calmos - 1975- Bertrand Blier
» "El monstro del mar" 2010
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum