Western couscous

[Breccio]

Xavier Beauvois, interviewé sur lemonde.fr à propos de son film Des hommes et des dieux :

Concernant le cadre algérien, que vouliez-vous privilégier ?

Les paysages ! Je suis un contemplatif. J'ai tourné au Maroc, j'ai donc dû trouver des sites qui ressemblaient à l'Atlas algérien. Pour le reste, c'est la réalité des rapports qui m'importait. Et puis, les moines ne sortaient pas beaucoup. Pour moi, c'est un western couscous. Il y a un côté Fort Alamo dans le film ! Lorsque j'ai tourné la scène où les militaires entrent dans le monastère, j'ai diffusé la musique d'Il était une fois dans l'Ouest sur le plateau. Et ça fonctionne !

Voir la totalité de l'interview ici.
La présence au générique de Jacques Herlin (vu dans L'Attaque de Fort Adams, Yankee, Trois cavaliers pour Fort Yuma, Poker d'as pour Django, Adios hombre et, last not but least, Western, Italian Style) s'explique enfin : c'est la caution spaghetti.
Etonnant, non ?
B.

[Personne]

Je suis bien curieux de le voir...

[Edocle]

Lu l'article du Monde et vu le film ce soir !
Ouais, on pourrait y voir une version monastique de " Alamo " !
Une bande de types enfermés dans leur monastère défendent envers et contre tout
leur idéal de vie !

Dantesque ! Et magnifiquement filmé !
Des personnages attachants, merveilleusement interprétés, de très grands
rôles de composition.
Quelques longueurs, on se passerait bien de certaines prières et autres
chants religieux, mais bon, hein, des moines....
Alors cette marque Western ? Hé bien oui, le réalisateur s'est attaché a y mettre
beaucoup de clins d'oeil :
- Les paysages, sublimes, désertiques ou boisées, de longs et grands travelling
sous une lumière chaude de fin d'après-midi d'automne, on se croirait sur les hauts
plateaux chers à nos westerns...
- Les moines : une vrai composition de bande, on a le beau gosse meneur et patron, le petit
vieux barbu avec son bonnet de laine dans le plus pur style télégraphiste, Doc, le toubib
qui ne dédaigne pas un bon coup a boire, le cuistot qui garde même son tablier pour la photo,
le marchand, le peureux, le calme...
- Le moment ou Doc soigne une blessure par balle
- Les gros plans sur les yeux, les lèvres ( alors là si c'est pas du Leone... )
- La lenteur de la narration
- L'armée, qui comme la cavalerie arrive toujours en retard
- Le salaud, mais avec un grand coeur, d'ailleurs il finit tué et trainé, non pas par un cheval
mais par une camionnette...
- Et des tas d'autres petits trucs que je vous laisse découvrir !

Car ce film le mérite, mais tous ceux qui ne fréquentent pas notre forum, n'y verront
qu'un beau film d'hommes, d'hommes et de religieux, mais passeront complètement à côté
de cette manière de construire la narration !
Car l'histoire comme la fin, on la connait, mais voilà il y a ça ...
Chapeau bas Monsieur Xavier Beauvois,
le grand prix du festival de Cannes est amplement mérité !


Jacques Herlin et Michel Lonsdale pour moi Le télégraphiste et Doc


Le héros Lambert Wilson


La photo de la "Bande", on y reconnait le cuisinier !


Au fond un aperçu des paysages sublimes de l'Atlas

... et pour tous ceux qui veulent s'intéresser à l'histoire vrai :

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