JERRY SPRING

[JO]

La fort belle série Jerry Spring, de Joseph Gillain, maître de Morris, Franquin (ils partirent aux USA ensemble), Will, Giraud et de tant d'autres est maintenant disponible (vers une collection intégrale), chez Dupuis, qui reprend la formule d'une publication noir et blanc, inaugurée pour cet auteur dont la graphisme procède par taches et masses, vers 1974, par une série de titres grand format maintenant épuisée.





C'est par Jjié que transita en Europe (pour une partie du moins, la réalité de l'après-guerre est complexe) le style américain de Milton Caniff, et des autres que Paul Winkler (Mickey) fit connaitre au lectorat français.

Ce qui ce sait moins, c'est que Jijé fut aussi un dessinateur fortement influencé par la japonisme, via un maître, van Houde, dont il parle longuement dans les entretiens (Marabout, 1968) avec Philippe Van Dooren, la transcription de la forme (et dans le dessin d'observation d'après nature) n'était plus une affaire de seul contour, mais de traduction graphique d'une pesanteur, les yeux enregistrant les masses dans un premier temps, puis sans revenir au modèle, la main transcrivant la sensation visuelle sur la papier.

Une exposition rétrospective à Angoulême nous montrait cet art du geste dans toute une série de peintures, dont le souvenir que j'ai est qu'il fut relativement proche d'un Bonnard (mais attention, le souvenir est celui des années 1970).

Je dévorais Jerry Spring et Jean Valhardi , Spirou, en même temps que Trinita et Sergio Leone, ce qui ne m'est jamais paru incompatible, mais il est vrai que des tonnes BD avalées , je n'ai conservé qu'un souvenir maintenant...

Ceux qui ne connaissent pas feront bien de s'y précipiter.

[Edocle]

La réedition 2010 :

[Trinita]

Lu Goden Creek et Yucca Ranch c'est à dire les deux premiers tomes de la série grâce à ces intégrales (le 5ème sort bientôt) qui sont très bien fait avec des bonus intéressant et instructif et surtout des planches en noir et blanc au lieu de la couleur que ne voulait pas Jijé.
J'ai une nette préférence pour Yucca Ranch qui a un scénario plus travaillé avec de belles scènes d'actions et du suspens.
En tout cas c'est du western classique mais efficace.

[Trinita]

Lune d'Argent


Bon moment de lecture avec Pancho qui découvre Jerry devenu colporteur chez les indiens. Mais bien entendu ça cache quelques choses... L'histoire est très plaisante mais j'ai été un peu frustré avec l'ellipse de la fin qui occulte une scène d'action qui aurai pu être très spectaculaire. Mise à part ça c'est super bien dessiné. J'adore les indiens de Jijé. Et qui plus ait il y a de l'humour bien distillé tout le long de l'histoire.
A lire.

[Trinita]

Je continue ma lecture des Jerry Spring. J'ai donc lu Trafic D'Armes, La Passe des Indiens, La Piste du Grand Nord et Le Ranch de la Malchance.

J'avoue que je trouve les scénarios vraiment basique un peu à la manière des série B américaines de cette même période mais il y a toujours de très bonnes idées avec notamment Pancho qui est le faire valoir de Jerry mais Jijé en fait un personnage très important et plus malin qu'il n'y parait. Et surtout Jijé donne une place importante aux indiens en n'en fait jamais des méchants sanguinaires. Ce rôle est plus attribué aux mexicains. Même si il y a aussi quelques exceptions notamment dans Le Ranch de la Malchance
Dans les quatre aventures de Jerry Spring que je viens de lire j'ai une nette préférence pour La Passe des Indiens. Le scénario est habile et j'avoue ne pas avoir au début trouvé le vrai méchant de l'histoire.
Pour finir un léger bémol car je trouve souvent les fins d'histoires abruptes. Est ce une idée de ma part ?

La couverture de mon histoire favorite de cette petite fournée.

[Blondin67]

Passionné de bd, et en particulier de séries "western" (qui l'eu cru ! : ), j'apprécie également beaucoup le travail du grand maître belge.

Sujet à Jerry Spring, je recommande particulièrement les derniers titres de la série édités parallèlement en grand format. Comme ceux-ci sont en noir & blanc, ils permettent d'apprécier d'autant plus les planches de Jijé.
Leur prix (cote) n'étant pas prohibitif, ce serait dommage de s'en priver:
https://www.bedetheque.com/serie-7198-BD-Jerry-Spring-Collection-Speciale-grand-format.html

Deux ou trois petites anecdotes sur la série:
Dans l'album de Lucky Luke "Sur la piste des Daltons", Morris qui fut l'un des élèves d'exception de Joseph Gillain, fait un clin d’œil à Jerry Spring.

Idem Jean Giraud autre élève prestigieux du maître, à l'annonce du décès de ce dernier, qui spontanément rendra un bel hommage:

https://www.jije.org/jije-2/les-hommages/les-hommages-a-jije/

Pour la petite histoire, les 2 hommes relativement en phase se sont rendu mutuellement service à plusieurs reprises.
Giraud a encré "La route de Coronado".
Et Gillain a réalisé plusieurs planches de "Tonnerre à l'Ouest" et du "cavalier perdu" sur la série Blueberry.

Pour clôturer cette intervention ET faire le lien avec le cinéma, Jijé est intervenu sur 2 westerns italiens.
En 1970, il a livré 7 planches pour "Le Spécialiste" de Corbucci (voir sur ce même blog).
Mais surtout, à la demande de Leone, il s'est retrouvé sur le set de "Mon nom est Personne" pour développer le film en bd.
Malheureusement, aucun de ces 2 projets n'est arrivé à terme.

Pour le plaisir des yeux, voici l'ensemble (?) de son travail pour le film de Valerii :

http://www.inedispirou.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=3127

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