L'Atalante - 1934 - Jean Vigo

[Faja]

Titanic aurait copié ? PIRATE !


Tout juste mariés devant Dieu, Jean le marinier (Jean DASTE) et Juliette (Dita PARLO) embarquent à bord de l'Atalante, une péniche où ils retrouvent le père Jules (Michel SIMON) et un moussaillon (Louis LEFEBVRE).
Commence alors un voyage de noces insolite.
Mais Juliette rêve de la grande ville.

Tourné dans des conditions difficiles -Jean VIGO est gravement malade- mutilé et remonté à plusieurs reprises, ce film tel qu'il nous est parvenu et dont nous pouvons douter qu'il corresponde à la volonté de son réalisateur, est un déroutant bric-à-brac à l'image de la cabine du père Jules !

Un film aussi lent qu'une péniche avec une intrigue plutôt mince et une accumulation de scènes tantôt poétiques, tantôt burlesques, tantôt sensuelles qui parfois nous ramènent au temps du cinéma muet.

Mais au milieu de ce bric-à-brac, il y a des fulgurances et des diamants bruts.
Comme les ébats amoureux de Jean et Juliette qui se palpent, se caressent, se bécotent à mains et à bouche que veux-tu et qui, dans une scène d'anthologie, éloignés l'un de l'autre, chacun dans un lit, se font l'amour à distance.
Comme les excentricités et les pitreries du père Jules auquel l'immense Michel SIMON prête son corps virtuose et sa voix au timbre si particulier (selon ses dires, la plupart de ses répliques sont improvisées).

Beaucoup parlent de chef-d'œuvre.
Pour ma part, je dirai plutôt que l'Atalante est une œuvre prometteuse qui laisse entrevoir le génie de son réalisateur mais qui, hélas, n'aura pas de suite puisqu'elle sera son unique long métrage, sorti sur les écrans 6 mois avant sa mort en octobre 1934, à seulement 29 ans.