Sept ans de réflexion - The seven year itch - 1955 - Billy Wilder

[Faja]

C'est l'été à New York.
Richard Sherman (Tom EWELL) qui a envoyé son épouse et son jeune fils en vacances, se retrouve seul chez lui.
Il fait alors la connaissance d'une charmante jeune femme (Marilyn MONROE) qui a loué l'appartement de ses voisins d'immeuble partis en Europe.
Et il est pris d'une irrésistible démangeaison...

Je viens de revoir en DVD 20th Century Fox, cette comédie débridée dont je ne me lasse pas.
Adapté d'une pièce de théâtre grinçante sur l'adultère, le film de Billy WILDER a été mutilé par les grands ciseaux du Code Hayes qui imposait, à l'époque, des règles de bienséance drastiques au cinéma américain : plusieurs séquences et dialogues ont été coupés et dans la célèbre scène de la grille de métro, la robe de Marilyn n'a pas eu le droit de se soulever plus haut que les genoux !
Néanmoins, grâce au génie et à la malice de WILDER, le film n'a rien perdu de sa causticité et malgré une mise en scène assez conventionnelle, il nous offre un festival de situations cocasses et de répliques percutantes.

L'interprétation est parfaite et si les mimiques de Tom EWELL sont un régal, Marilyn MONROE, sensuelle à souhait et d'une spontanéité réjouissante, crève l'écran à chacune de ses apparitions.
Sans perdre son charme, la pulpeuse pin-up s'est muée progressivement en une talentueuse comédienne devant la caméra des plus grands réalisateurs américains ; vénéneuse dans Niagara d'HATHAWAY (1953), pétillante dans Sept ans de réflexion (1955) et Certains l'aiment chaud (1959) de WILDER, bouleversante dans Les désaxés de HUSTON (1961), elle n'a déjà plus rien à prouver quand sa vie s'arrête le 4 août 1962, quelques mois après son 36ème anniversaire.
Un arrêt sur icône en quelque sorte...

La tentation de l'infidélité est un thème universel et de toute époque (WILDER prétend même que les Indiens qui vivaient sur l'île de Manhattan il y a plus de 500 ans, y étaient confrontés !).
Après sept ans de mariage, Richard se vante d'être un époux fidèle ; quand il rompt les amarres c'est uniquement en pensées : ses fantasmes sexuels avec sa secrétaire, une infirmière de nuit ou la meilleure amie de sa femme, suffisent à le rassurer sur la pérennité de son pouvoir de séduction.
Toutefois, quand il rencontre une jeune femme qui n'a pas de nom mais qui ressemble à s'y méprendre à Marilyn Monroe, sa fidélité est sérieusement mise à l'épreuve et sa mauvaise conscience est un rempart bien fragile.
Beaucoup d'hommes se sont retrouvés dans la même situation que Richard ; les uns "s'empêchent" selon la formule de Camus, les autres se lâchent.

A la fin du film, durant la nuit, Marilyn en nuisette et avec sa brosse à dent, rejoint Richard par l'escalier intérieur qu'elle a remis en service.
Soudain, l'écran devient noir pendant quelques secondes avant qu'on retrouve Richard allongé sur son canapé et Marilyn dormant dans le lit conjugal de Richard.
Que s'est-il passé durant cette coupure ?
En ne le montrant pas, WILDER rend tout possible sans enfreindre le Code Hayes.
Magie du cinéma qu'aucun censeur ne pourra jamais abolir.

[Rex Lee]

Cette image, qui a fait le tour du monde, représente à la fois le film (dès qu'il la voit, le cinéphile de base l'associe à 7 ans de réflexion) et la naissance du mythe de son interprète féminine...Wilder était un génie!

[Faja]

Il s'agit d'une photo promotionnelle qui témoigne de l'hypocrisie des puritains de l'industrie cinématographique.
En fait voilà ce qu'on voit dans le film :

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