Le Retour. Homecoming. 1948. Mervyn LeRoy.

[Rex Lee]

1942. Le docteur Ulysse Johnson s'engage dans l'armée, plus par conformisme que par conviction. Il demande à son épouse Pénélope de l'attendre aussi longtemps que durera son absence. Sur le bateau qui le conduit en Afrique du Nord, il est importuné par une jeune femme qui le critique vertement. Cette jeune femme, le lieutenant McCall, dite "Soupe au lait" (en VF; "Snapshot" en VO) n'est autre que sa future assistante. Ces deux-là vont se découvrir, se respecter mutuellement, s'apprécier pour finalement s'éprendre l'un de l'autre. Oui, mais en temps de guerre, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Et le destin peut être cruel. Comme dans la chanson, "La vie sépare ceux qui s'aiment..."


Le Retour est une tragédie ordinaire bien narrée, bien mise en scène et bien interprétée. En effet, LeRoy filme sobrement, avec pudeur et sans mièvrerie, cette histoire d'amour impossible entre une jeune infirmière, veuve, idéaliste et un médecin militaire, conformiste, imbu de lui-même, convaincu de la légitimité ...de ses préjugés. La réussite de ce film doit beaucoup à ses interprètes. Clark Gable passe subtilement de l'arrogance à l'humilité quand il découvre les horreurs de la guerre. En Pénélope attendant le retour de son Ulysse de mari médecin, Anna Baxter est touchante de sincérité.
Enfin, il y a Lana Turner. Son interprétation de l'infirmière Soupe au lait illumine tout le film et aurait mérité un Oscar. Débarrassée de son image glamour, elle incarne un personnage très humain, fragile et fort à la fois, très éloigné de celui de la femme fatale du Facteur sonne toujours deux fois.