Le souffle de la violence - The violent men - 1955 - Rudolph Maté

[old timer]

Un ancien officier de cavalerie se retrouve malgré lui impliqué dans un conflit entre éleveurs et fermiers,dans lequel il applique ses connaissances militaires qui font la différence...

Un classique en mode mineur mais qui ne manque pas d'atouts ! On est presque dans le cliché rebattu du conflit habituel entre  les petits propriétaires et un "cattle baron" - qui dispose d'une armée d'hommes armés incontrôlables, d'où la violence qui ne peut que dégénérer. C'est un peu l'histoire de  Rambo: le héros (Glenn Ford) est un soldat traumatisé par la guerre et fait tout pour ne pas s'en mêler, au risque de passer pour un lâche. Mais comme les tueurs s'en prennent à ses amis, ils atteignent assez vite son seuil de tolérance, et après...  c'est à eux de déguster, car le gars sait se battre, en duel comme en embuscade!

On assiste aussi à une sorte de tragédie familiale où les haines et rancoeurs de chacun mènent tout le groupe à sa perte... Les Atrides au Far-West ? Coincée entre un père âgé et infirme (Edward G Robinson) une mère manipulatrice et vénale (Barbara Stanwyck, qui d'autre ?) qui complote et fricote avec son beau-frère (Brian Keith)  la fille de la maisonnée semble attendre le héros qui la sortira de ce panier de crabes. Il apparait donc, mais au passage il détruit tout l'Empire familial !

Ajoutons que ce western en plus d'être prenant, bien écrit et  très bien joué par des acteurs de première classe est aussi visuellement magnifique avec une image en cinémascope et des paysages somptueux.



On connaissait le DVD SONY sans bonus, mais voilà que Sidonis le republie dans sa collection comme pas mal des autres westerns Columbia. Commentaires éclairés de François Guérif et Bertrand Tavernier, qui tient à réhabiliter ce film.

[Rex Lee]

Si Old Timer n'avait dit tout le bien qu'il pense de ce western, je ne l'aurais pas visionné et je serais passé à côté de ce bon film.
Je n'apprécie pas particulièrement G. Ford et je dois dire que les scènes avec son horripilante fiancée sont sans intérêt. Heureusement que ce personnage disparaît de l'écran assez rapidement.
Pour le reste, c'est du tout bon et l'on ne peut que saluer le talent de E.G. Robinson qui incarne un homme qui s'aperçoit un peu trop tard qu'il a été la dupe de sa vénéneuse et tendre épouse, rôle tenu par B. Stanwyck et rôle dont elle s'était fait une spécialité. Autres salauds remarquables, ceux interprétés par Brian Keith et Richard Jaeckel.



Brian Keith, à gauche, est l'amant de sa belle-sœur.




Richard Jaeckel est un tueur à gages.

[Faja]

Je viens de m'offrir une petite rétrospective " Barbara Stanwyck " avec les DVDs en ma possession : L'homme de la rue de Capra, Californie terre promise de Farrow, Quarante tueurs de Fuller et Le souffle de la violence de Maté.

Ce drame westernien de série B+ sur le thème archi-classique de l'affrontement entre un riche propriétaire et des petits ranchers m'a encore fait passer un excellent moment.
La promesse du titre est tenue : les scènes d'action se bousculent et les cadavres s'accumulent.

Mais moi ce qui m'a intéressé davantage, c'est cet original quatuor familial qui en implosant va s'avérer aussi mortel qu'une balle de révolver : un mari impotent et impuissant, une épouse insatisfaite, une fille mal dans sa peu et un beau-frère serviable qui se substitue au mari !

La sublime Barbara STANWYCK et Edward G.ROBINSON, célèbre acteur de films noirs des années 30 et 40 donnent à leur personnage une épaisseur remarquable ; on avait déjà pu les admirer ensemble en 1944 dans " Assurance sur la Mort " de Wilder. Et Brian KEITH qui a tourné sous la direction de Fuller, Sturges, Hathaway, Peckinpah ne démérite pas.

Quant à Glen FORD, je partage les réticences de Rex Lee : je le trouve un peu trop " tendre " pour être totalement crédible dans les westerns comme celui-ci ; en revanche dans 3:10 pour Yuma, LE chef d'œuvre de DAVES, sa personnalité colle parfaitement à celle de son personnage.
Ceci étant, quand il monte un cheval, c'est bien lui le meilleur et le plus stylé.
Tout comme Ben JOHNSON.

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