Le Criminel. The Stranger. 1946. Orson Welles
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Le Criminel. The Stranger. 1946. Orson Welles
Peu après la Seconde Guerre mondiale, l'inspecteur Wilson (E. G. Robinson) traque les criminels de guerre nazis. Il est sur la piste de l'organisateur de la Solution finale, Kindler (O. Welles), qui a émigré aux États-Unis pour refaire sa vie. Sous le nom de Rankin, il est sur le point d'épouser Mary (Loretta Young), la fille du juge d'une petite ville de Nouvelle-Angleterre.
Wilson va tenter de le démasquer. La chose est difficile car il ne possède aucune preuve contre ce criminel. Il ne peut guère compter sur Mary, aveuglée par l'amour...
C'est, de tous ses films, celui que Welles aimait le moins.
Film de commande qui devait être réalisé par John Huston qui a travaillé sur le scénario sans être crédité, ce "Criminel" fut un succès public après les scores calamiteux des deux premiers films de Welles.
Quoi qu'il en soit, voilà un excellent suspense, en tout point digne des meilleurs Hitchcock. Les cadrages particuliers et le splendide noir et blanc participent de la réussite de ce polar dont l'atout majeur est le trio d'acteurs cités dans le résumé ci-dessus.
_________________
Dis-donc, toi, tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000 dollars?
Rex Lee- Sergio Leone
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RE: Le Criminel - The Stranger - 1946 - Orson Welles
Après voir revu E.G.ROBINSON dans le western de Maté "Le Souffle de la Violence", j'ai eu envie de le retrouver dans "Le Criminel" que je possède depuis de nombreuses années dans ma collection de DVDs.
En pastichant la phrase de Rex Lee dans sa présentation du film et en étant un peu provocateur je dirai que c'est de tous les films d'Orson WELLES celui que j'aime le plus (plus que Citizen Kane ou La Soif du Mal qui sont pourtant des chefs d'œuvre ).
Parce que c'est un petit film noir sans prétention mais efficace qui tient le spectateur en haleine jusqu'au bout.
Parce que la caméra de Welles se montre virtuose dans l'utilisation des ombres et de la pénombre pour créer avec une grande économie de moyens, une atmosphère oppressante.
Par ce qu'à la façon de John Ford, il n'oublie pas de tempérer le drame par quelques notes d'humour.
Ces notes d'humour son apportées notamment par Mr Potter, le patron excentrique du commerce multi-services de la petite ville où se déroule l'intrigue ( épicerie, pharmacie, journaux, bar, téléphone public ).
Trônant à côté de son tiroir-caisse très sonore, il oblige les clients à se servir eux-mêmes et joue parfois aux dames avec certains d'entre eux.
Au dessus du téléphone public, il a placé un écriteau " Gentlemen, Do not deface walls, Use pad " ( Ne barbouillez pas les murs, utilisez le bloc-notes ) !
Les scènes d'action liées à la traque du criminel s'accompagnent d'autres scènes tout aussi marquantes.
J'en citerai deux :
- au cours d'un repas, une conversation hallucinante s'engage entre les convives à propos de l'Allemagne de l'après-guerre :
Rankin : les principes d'égalité et de liberté ne font pas partie de l'Allemagne. Le mot
liberté existe dans toutes les langues : All men are created equal, Liberté
Egalité Fraternité. Mais en allemand...
Le frère de Mary : et Marx alors, " prolétaires vous n'avez rien à perdre que vos
chaines ".
Rankin : Marx n'était pas allemand, Marx était JUIF.
- à la fin de la projection d'un film d'actualités sur la libération d'un camp de concentration nazi, le bout de la pellicule détachée claque en cadence sur la bobine qui continue de tourner. Comme des bottes militaires claquant sur les pavés. Effrayant.
Bien d'autres scènes percutantes sont à découvrir dans cette œuvre beaucoup plus riche qu'il n'y paraît.
En pastichant la phrase de Rex Lee dans sa présentation du film et en étant un peu provocateur je dirai que c'est de tous les films d'Orson WELLES celui que j'aime le plus (plus que Citizen Kane ou La Soif du Mal qui sont pourtant des chefs d'œuvre ).
Parce que c'est un petit film noir sans prétention mais efficace qui tient le spectateur en haleine jusqu'au bout.
Parce que la caméra de Welles se montre virtuose dans l'utilisation des ombres et de la pénombre pour créer avec une grande économie de moyens, une atmosphère oppressante.
Par ce qu'à la façon de John Ford, il n'oublie pas de tempérer le drame par quelques notes d'humour.
Ces notes d'humour son apportées notamment par Mr Potter, le patron excentrique du commerce multi-services de la petite ville où se déroule l'intrigue ( épicerie, pharmacie, journaux, bar, téléphone public ).
Trônant à côté de son tiroir-caisse très sonore, il oblige les clients à se servir eux-mêmes et joue parfois aux dames avec certains d'entre eux.
Au dessus du téléphone public, il a placé un écriteau " Gentlemen, Do not deface walls, Use pad " ( Ne barbouillez pas les murs, utilisez le bloc-notes ) !
Les scènes d'action liées à la traque du criminel s'accompagnent d'autres scènes tout aussi marquantes.
J'en citerai deux :
- au cours d'un repas, une conversation hallucinante s'engage entre les convives à propos de l'Allemagne de l'après-guerre :
Rankin : les principes d'égalité et de liberté ne font pas partie de l'Allemagne. Le mot
liberté existe dans toutes les langues : All men are created equal, Liberté
Egalité Fraternité. Mais en allemand...
Le frère de Mary : et Marx alors, " prolétaires vous n'avez rien à perdre que vos
chaines ".
Rankin : Marx n'était pas allemand, Marx était JUIF.
- à la fin de la projection d'un film d'actualités sur la libération d'un camp de concentration nazi, le bout de la pellicule détachée claque en cadence sur la bobine qui continue de tourner. Comme des bottes militaires claquant sur les pavés. Effrayant.
Bien d'autres scènes percutantes sont à découvrir dans cette œuvre beaucoup plus riche qu'il n'y paraît.
Faja- Enzo G. Castellari
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Date d'inscription : 10/10/2021
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