Le Dernier Face à Face - Faccia a Faccia - 1967 - Sergio Sollima

[Rex Lee]

Revu hier soir , afin d'en faire la critique , spécialement pour ce forum .
Il peut paraître vain et téméraire de présenter un film que tout le monde a vu et sur lequel on a beaucoup écrit ...A ce sujet , l'analyse de Giré est tout à fait remarquable .Mais je pense qu'un forum dédié en partie au western européen se doit d'accueillir en son sein ce chef-d'oeuvre de Sergio Sollima , tourné en 1967 , juste après l'extraordinaire COLORADO .

Alors , je vais passer rapidement sur le sujet du film ...sur l'histoire de ce professeur , remarquablement interprété par G.M Volontè , qui doit aller se soigner sous le soleil de l' Arizona et qui se retrouve embrigadé dans la bande du redoutable Beauregard Bennett , magistralement interprété par T. Milian.

La narration souligne l'évolution respective et diamétralement opposée des deux hommes . Le premier devient un cynique criminel et le second s'humanise ...

A l' instar d' Alain Petit qui le présente dans l'édition SEVEN , qu'il me soit permis de dire que le final de ce film est éblouissant et que , selon les propres termes de Petit , " il donne des frissons " ...résultat de la montée en puissance de la tension dramatique .
FACCIA A FACCIA est une oeuvre majeure , produite par Alberto Grimaldi et cela se sent . On n'a pas lésiné sur les moyens ...

Et pourtant , ce film a eu , à l'époque , une sortie française quasi confidentielle . Il a été distribué dans un circuit de petites salles , de cinémas de quartier , contrairement aux autres productions de Grimaldi , comme LE BON , LA BRUTE ET LE TRUAND . De plus , il n'est sorti qu'en juin 1969 , à deux semaines d' intervalle de COLORADO...Bref , il est passé inaperçu.

Qui plus est , les distributeurs français l'ont amputé d'une bonne vingtaine de minutes , sans se poser de questions . Et ils ont supprimé des scènes importantes , comme on peut le constater en visionnant la version intégrale proposée par Seven. Merci à cet éditeur d'avoir permis la réhabilitation de ce monument !

Que dire de plus ? Il faut un peu en laisser aux autres !
Un mot quand même sur la distribution :
Outre les formidables Tomas Milian et Gian Maria Volontè , font partie de l'aventure :
William Berger , Jolanda Modio , Aldo Sambrell , Gianni Rizzo ,Lydia Alfonsi ,Josè Torres , Angel del Pozo ,Linda Veras ,Nello Pazzafini ,Paco Sanz ,Carole André ,Guy Heron ,Frank Brana , Antonio Casas , Lorenzo Robledo ,Rick Boyd , Alfonso Rojas ,Antonio Gradoli ,Guillermo Mendez ,
Freddy Unger , Andrea Fantasia , Osiride Pevarello , Rosslla d' Aquino , Ivan Scratuglia...

[Fredge]

Au même titre que les Leone et une poignée d'autres, un western que je regarde encore, encore et encore, sans jamais une once de lassitude.

I "Faccia a faccia"

[Personne]

La Horde Sauvage, un personnage qui se nomme Beauregard, cela me dit quelque chose. cool Un final ou 2 protagonistes se retrouvent dans le désert face à une meute de 40 vigilantes, cela me dit quelque chose.
Jusqu'à cette phrase "Les cimetières sont remplis de types assez rapides", le genre de phrase typique de Mon nom est Personne.
Je me demande même si Jack beauregard/Henry Fonda ne la prononce pas dans MNEP?

Bien évidemment Le Dernier Face à Face datant de 1967 et MNEP de 1973, le film de Sollima à très certainement beaucoup inspiré la production de ce Leone. D'ailleurs bizarrement, dés le début du Dernier Face à Face, j'ai pensé à MNEP, je ne me rappelle plus exactement du moment, si c'est la musique de Morricone, de quel détail, mais j'ai tout de suite pensé à MNEP.

Quelques détails:

Une scéne magnifique selon moi, il s'agit de la scéne de l'arrivée dans le repère et de la fête qui s'en suit. Elle me rappelle la scéne de liesse dans Au delà du Missouri de Wellman.

Au début Fletcher, érudit Bostonien(le Nord) est tuberculeux, il crache ses poumons à un teint livide, puis petit à petit au Texas(au Sud) il reprend du poil de la bête jusqu'à ne plus sembler malade du tout.
Est-il guéri? A-t'il (re)trouvé sa vraie nature?
A Boston à la fac, il échange un regard timide de désir avec une directrice, dans le repaire, il veut Maria, il la prend de force en la gifflant même.

Le fait que le film ait pour cadre l'après guerre de Sécession est intéressant. Un petit détail : Sollima égratigne les Etats-Unis avec la visite dans la plantation du Sud et Fletcher qui constate qu'il y a toujours des esclaves après la guerre de S, on lui répond que ce sont maintenant des serviteurs et non plus des esclaves...

La durée du film: On sent des coupes, des transitions abruptes, dans l'interview en bonus du DVD Seven 7, on apprend que le film durait dans les 2h30...
Quand auront nous la joie de découvrir un jour cette version?

Quand Fletcher est au Texas en train de récupérer, on entend des Cigales.

Vous l'aurez compris, j'adhére complétement à ce Dernier Face à Face.

[Rex Lee]

Un film qui fait l'unanimité...
J'ajoute quelques photos :







Volonté et Jolanda Modio.


Lydia Alfonsi: actrice italienne née en 1928. C'est là son seul western dans une carrière débutée en 1950...

[JO]

Tourné au Cortijo de Los Genoveses, endroit encore intact (Parc Naturel de Cabo de Gata), à quelques centaines de mètres à peine de la plage de Los Genoveses, et du moulin de Un pistolet pour Ringo.




Cortijo de Los Genoveses, la prison d' Alamo Gordo dans Et pour quelques Dollars de plus (Ektachrome, Jo, avril 1989 ou 1990).
En face et de l'autre côté de la piste qui mène au Cabo de Gata: le moulin (gauche) et la mer (droite).

[Cimetière]

Le dernier face à face : 8.5/10 = Très Bon

Scénario : 8.5/10
Réalisation : 8.5/10
Acteurs : 8.5/10
Musique : 7.5/10
Décors et paysages : 8/10

Deuxième western de Sergio Sollima, réalisateur très politique.

Points forts :

- Des acteurs excellents.
- Un scénario crédible et semblable.
- Des paysages variés et très bien choisis.
- Une réalisation parfaite.
- Un mélange des classes très astucieux.
- De très bonnes scènes.

Points faibles :

- Une musique un peu faible par rapport au film.
- Un changement d'état d'âme chez Volonté trop excessif et rapide.
- Ca manque un peu d'action.
- Trop de blabla ?

Conclusion :

Un très bon western, original et cynique qui contribue grandement à la richesse du genre, qui souffre au fond d'une morale pas très glorieuse...

[stéphane]

Gian Maria Volonte


Tomas Milian


William Berger


Aldo Sambrell

[keomatouko]

quelle image superbe..j'ai vu se film il ya pa si longtemp au fait..il ya 4/5 ans j'etait tellement content de voir un aussi bon film WESTERN ITALIEN en dehors des leone;que je l'es vu deux fois de suite dans la foulé..bien sur en dehors de l'histoire dont beaucoup de choses on eté dite..je voulais juste relevé cette chose sympatique.

le look de tomas milian à l'indienne...GENIAL.

[keomatouko]

quelqun peux confirmé que leone etait un peux jaloux des films de SERGIO SOLLIMA

[JO]

quelqun peux confirmé que leone etait un peux jaloux des films de SERGIO SOLLIMA

Le brave homme étant décédé il y a plus de 21 ans, c'est dur de répondre à sa place. Dans un entretien publié dans le livre de Lhassa, Leone voit dans Sollima "un faux intellectuel". Vu les différences colossales de recettes entre ses films à lui et ceux de Sollima, cela m'étonnerait.

Le seul que Leone a notoirement envié, au point de se brouiller définitivement avec lui , c'est Barboni, avec qui il avait travaillé du temps des américains à Cinecitta, parce que les Trinita ont fait mieux que ses films au Box Office, et surtout le second qui les (dé)coiffe tous.

Reste ausi l'énigme de Mon Nom est Personne, les séquences tournées aux USA par Tonino Valerii seul; elles dépassent quelque part, par leur finesse esthétique et leur aura nostalgique son cinéma, plus intuitif et frontal.

Mais enfin tout cela est bien vieux et bien mort maintenant...

[Rex Lee]

Linda Veras/ Gian Maria Volontè


Tomas Milian / Carole André


William Berger


Jolanda Modio

[El Puro]

[Rex Lee]

Sollima: le sens de la mise en scène, le soin apporté au cadrage, à la composition d'un plan...

















Un plan qui n'est pas célèbre pour rien...

[keomatouko]

je viens surement pas de ma petite plume bien modeste faire une eniéme critique sur se grand western.et croyez le ou pas! mais avec le temps de tous les westerns de trés bonne facture que j'ai pu voir y comprie ceux du visionaire LEONE!! se la reste pour moi le meilleur western..

amicalement

[Mortimer]

Vu en dvd y a quelques anneés,
un bon film

un générique ou Morricone manie l'orgue et les percussion sinistres.

a voir.

[JO]

A défaut d'être sorti en Blu-Ray, le DVD anglais de chez Eurekâ est disponible depuis hier sur amazon.co.uk.

Un petit commentaire dans la semaine sur les éventuels Bonus, réception demain normalement.

[Ronald]

Personnages recherchés, scénario original, paysages grandioses, etc... Bref, du grand Sollima !
Performance remarquable de Gian Maria Volontè dans le rôle du professeur Fletcher que lui seul pouvait interpreter...
A voir et à revoir.

Mais pourquoi diable n'a-t-on pas droit à ce foutu BR !?

[JO]

Vu le DVD anglais.

Interview de Sollima venue du DVD italien sorti en 2003 (Colt Collection), sous-titrée en anglais.

La copie, langue italienne sous-titrage optionnel italien, est de très bonne qualité -nuances raffinées de teintes bistres-, mais on comprend que le BR n'aurait pas ajouté grand chose probablement à l'image.

[Richards]

Hors Leone, mon préfère a moi, c'est ce western de Sollima. Je suis capable de le voir deux fois par an.
Milian et Volonté sont extraordinaires et la musique de Morricone me donne des frissons.
Et puis y a des choses qui ne s'expliquent pas. Je dirais qu'il y a un feeling pas possible dans ce film.
C'est un tout, quoi!

[Richards]

Un titre différent...Uniquement pour la VHS?



On dirait un peu Terence Hill...

[JO]

Le film est ressorti sous ce titre en 76 ou 77 dans les circuits salle. (La Cinémathèque française en a une copie).

[Rex Lee]

Et voici une affiche belge...tronquée: visiblement, il manque le bas:

[Rex Lee]

On continue avec trois affiches italiennes:












Une fotobusta:








Et ceci, pris sur le site "Toutleciné":

[Richards]

Hors Leone, mon préfère a moi, c'est ce western de Sollima. Je suis capable de le voir deux fois par an.
Milian et Volonté sont extraordinaires et la musique de Morricone me donne des frissons.
Et puis y a des choses qui ne s'expliquent pas. Je dirais qu'il y a un feeling pas possible dans ce film.
C'est un tout, quoi!

Eh bien, ça y est, je l'ai revu.
Une révision estivale, en quelque sorte...

Je persiste et signe: c'est du très beau cinema avec un final à couper le souffle. J'en ai encore des frissons. L'exode dans le désert est magnifiquement filmé et la rédomption de Beauregard Bennet rachète tous les excès que l'on reproche habituellement à Milian tant son jeu est sobre ici.


Que de symboles, donc! D'autant que Bennet a dû passer par Purgatory City...

Voilà. Comme quoi, y a pas que Colorado qui peut se prêter à une interprétation.

[JO]

FOTOGRAMAS N° 1081 du 4 juillet 1969, critique de Juan Tebar (?).

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