westernmaniac
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Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938.

2 participants

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Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. Empty Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938.

Message  JO Ven 17 Déc - 20:58

Ce remarquable film s'inspire d'un non moins bon court roman de Pierre Very, en fait situé juste avant la déclaration de guerre 1914-1918.


Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. Dispar10

De mémoire : Serge Grave (gauche) et Marcel Mouloudji (droite), autour de Eric von Stroheim (là c'est sûr Wink ).



Un clin d'oeil de fin d'année à tous nos chers disparus (acteurs et autres) recherchés activement ici....

JO
Sergio Leone

Messages : 4203
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Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. Empty Re: Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938.

Message  JO Ven 17 Déc - 21:02

Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. 51f6q010

Le DVD Pathé, restauré, mais le son est remixé en stéréo, sans que soit présente la piste mono.

Le DVD de René Château offre le piste mono originale.


Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. 51sspm10

(Jaquette de la VHS, le DVD de René Château est sorti du circuit commercial.)

JO
Sergio Leone

Messages : 4203
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Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. Empty Re : Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938.

Message  Faja Dim 13 Nov - 8:05

Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. 20221112

Au pensionnat pour garçons de St Agil, trois élèves, Baume (Serge GRAVE), Macroy (Marcel MOULOUDJI) et Sorgue (Jean CLAUDIO) ont constitué la société secrète des "Chiche-Capon" ; la nuit, ils se réunissent dans une salle de classe et préparent un voyage en Amérique.
Mais alors que la tension monte entre Lemel le professeur de dessin (Michel SIMON) et Walter le professeur d'anglais (Erich von STROHEIM) et que César un étrange personnage (Robert Le VIGAN) semble traverser les murs de l'établissement, Sorgue disparaît soudainement.
Et quand peu de temps après, Macroy disparaît à son tour, Baume décide de se faire disparaître lui-même pour mener son enquête.



"Dans une pension qui se respecte,
les petits enfants qui ne dorment pas la nuit,
doivent être punis" (Le Vigan alias César)



Ce film de bientôt 85 ans d'âge que je viens de revoir en DVD dans l'édition restaurée en 2K de Pathé, est une petite merveille.

Dès le début on a la sensation qu'on va assister à un spectacle hors du commun : le générique est déroulé à plat et sans coupure jusqu'au fond de l'image.
Ce procédé a été précédemment utilisé par Cecil B. DeMille dans The Plainsman (Une aventure de Buffalo Bill) ; comme ce chef-d'œuvre est sorti en France en mai 1937, on peut penser que Christian-JAQUE l'a vu et s'en est inspiré.

Adaptée d'un roman de Pierre VERY publié en 1935, cette histoire de disparitions en cascade située en 1938 se déroule essentiellement entre les murs d'un pensionnat, dans une atmosphère délétère créée par les adultes et faite de suspicion, de médisance, de stigmatisation.
Au moment du tournage, en 1938 également, le ciel de France s'assombrit et la crainte d'une guerre imminente grandit : en Espagne, fascistes et républicains continuent de s'écharper et Hitler qui occupe la Rhénanie depuis deux ans, envahit l'Autriche en mars.
Dans le film, c'est Donnadieu le professeur de musique qui fait écho à cette crainte en répétant à plusieurs reprises comme en un refrain tragicomique :


"La guerre nous guette...
Nous aurons la guerre...
Ça va éclater comme l'orage, la guerre...
Cette fois ça y est, c'est la guerre"


Voilà donc un film modérément dramatique qui développe une intrigue riche en rebondissements.
Un film nostalgique aussi, qui parle du temps de la jeunesse et fait remonter beaucoup de souvenirs chez ceux qui comme moi ont connu le pensionnat : le réfectoire, le dortoir, la cloche du réveil (ici c'est un tambour), les expéditions nocturnes parfois à l'extérieur, après avoir fait le mur, mais le plus souvent dans la cave, le grenier ou les toilettes pour une cigarettes-party et bien sûr le catalogue Manufrance plus excitant que n'importe quelle encyclopédie pour s'inventer des aventures extraordinaires.

Christian-JAQUE joue en virtuose avec les ombres et les lumières pour créer une ambiance mystérieuse et angoissante.
Les dialogues ciselés par Jacques PREVERT sont populaires et poétiques, parfois d'une grande violence :

"J'aime les objets simples et amusants...Avec un canif on peut tailler un crayon, avec une boîte d'allumettes on peut allumer le feu ; avec un canif on peut aussi égorger quelqu'un, avec une boîte d'allumettes on peut aussi incendier une maison...Qu'est-ce que vous voulez qu'on foute avec une œuvre d'art ?" (Le Vigan alias César)

Tous les acteurs sont excellents.
Que ce soient les débutants comme les garçons qui incarnent les trois membres de la société des "Chiche-Capon" dont MOULOUDJI.
Que ce soient les comédiens confirmés comme Michel SIMON en prof de dessin alcoolique et atrabilaire, Erich von STROHEIM tout droit sorti de La Grande Illusion, en réfugié allemand et prof d'anglais ou Robert Le VIGAN en faux-monnayeur mystérieux et effrayant (un acteur talentueux qui hélas, s'est égaré dans l'antisémitisme et la collaboration).
Que ce soient les nombreux jeunes figurants dont certains deviendront célèbres comme Charles AZNAVOUR et Serge REGGIANI.

La dernière scène du film est inattendue et foncièrement optimiste : un professeur dont je tairai le nom, rejoint la société des "Chiche-Capon" comme président d'honneur.
En raison de la personnalité de ce professeur, on peut donc considérer que cette conclusion est un acte de foi dans un avenir sans frontières et moins belliqueux.
Magnifique.

Faja
Enzo G. Castellari

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Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938. Empty Re: Les Disparus de Saint Agil, Christian Jaque, 1938.

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