Django, ton tour viendra ( Allegri Becchini… Arriva Trinita’ ) –1971 - Ferdinando MERIGHI

[Edocle]

1971
Django, ton tour viendra ( Allegri Becchini… Arriva Trinita’ ) – Ferdinando MERIGHI

360 ième westerns spaghetti en version française de ma collection, je me devais de vous en parler. Pourtant attention, si vous n’êtes pas atteint par le virus, si vous n’avez aucun symptôme de la spagettite aigüe, passez votre chemin, vous ne vous en remettrez pas !

Ben alors, c’est quoi, ça ?
C’est un western fauché tourné en Italie dans Western Town, le village décors de Gordon Mitchell.
Il devait être tourné par Giuseppe Vari qui lui a préféré le tournage d’un giallo. Demofilo Fidani s’est aussi défilé, et on a confié tout cela a un type qui a bossé avec eux deux, Ferdinando Merighi. Ce sera son seul western.
Pour faire bon poids on a confié le montage à Paolo Solvay.
Le rôle vedette sera attribué à un sicilien Dino Strano. On va l’appeler Dean Stratford et on va l’affubler d’une perruque en acrylique véritable. Avec ça il ressemble vaguement à Klaus Kinski. Cette moumoute reste un des grands moments du film !
Bon, et puisque l’on tourne chez lui, il y a aussi Gordon Mitchell d’une blondeur remarquable.

Ben alors, y’a une histoire ?
Ah ça oui, d’une simplicité étonnante, que même chargé au Fernet-Blanca, tu la comprends. 5 truands commandés par un type encagoulé de noir font chanter le potentat local. Comme il ne cède pas ils enlèvent sa femme. Maladresse, il bute la douce sans se douter que son frangin est le redoutable Django Randal, dit Shérif Colt ! Celui-ci arrive en ville et va entreprendre de venger la frangine. Un par un ils y passent, les truands. Puis l’encagoulé ! Mais là… paf ! Un coup de théâtre ! J’ose même pas vous le raconter…

Ben alors, on rigole pas ?
Si bien sûr, on s’est creusé la tête. Pas de haricot, pas de flatulence, pas de rot, non, on va faire fort, du jamais vu dans un western spaghetti. Je vous narre :
« Dans la taverne locale,  un des truands se nettoie le nez avec un entrain de bon aloi. Le produit de cette fouille est transformé en une superbe boulette. Avec délicatesse il la dépose sur l’avant-bras de son pote. S’ensuit une belle bagarre. Le tout sous le regard ébahi de Gordon Mitchell et d’un singe qui boit la téquila au goulot ! »
Etonnant non ?

Ben alors c’est un film ?
Oui, et ça veut démarquer « Nevada Kid » de Miles Deem avec le même Gordon Mitchell. C’est du bâclé, filmé à la va comme j’te pousse. Le jeu du sicilien avec sa moumoute blonde est complètement inexistant. Pour le restant, faut le voir ! Oui, oui, faut le voir !

Ben alors on voit ça où ?
Il existe donc une version française, au format et de durée intégrale que l’on doit aux Films Jacques Lestienne.
Comble de la chose, ce film est un des très rare à avoir été édité en Super 8 ! Et on peu de temps en temps en trouver une copie sur le net…
Bon y’a eu une VHS, je ne sais pas trop où, ni comment, mais elle a fait l’objet d’une diffusion à la RTI ( Radio Télévision Ivoirienne ).

Ben alors c’est un western spaghetti?
Oui, certainement pas un des meilleurs, mais moi j’aime… c’est grave docteur ?

[Sartana]

Je sais ce que vous allez dire : celui-là, il l'a regardé rien que pour baver dessus.
Ce n'est pas entièrement vrai.

D'abord, c'est un film à sosie "parce qu'on a pas eu l'argent pour avoir les vrais". Par exemple ils voulaient Alain Delon mais il tournait dans La veuve Couderc et Soleil rouge :


Puis ils ont voulu Ignazio Spalla mais il jouait le Retour de Sabata :


Enfin, ils auraient aimé avoir William Berger qui était sur On l'appelle Cimetière :


Personne n'était libre, ils ont donc pris Dino Strano, un soi-disant indien qui ne sait pas jouer, et un crétin barbu doublé en VF "avé l'assent espaniol" par Gérard Hernandez (authentique).

Le franchissement de la "frontière mexicaine", qui pourtant ne dure que 9 à 10 secondes est à lui seul collector : j'ai failli vous en faire une capture (!). On verse aux bandits ce qui est censé être de la tequila, mais c'est brun comme du whisky : les gusses ne tiquent pas... Vous l'aurez compris, c'est archi nul, plus fauché qu'un Fidani (vous avez bien lu), et horriblement mal joué. Le doublage est à l'avenant : à un moment l'indien parle comme un oriental ! Musique bruit de fond et anachronique au possible, rien n'est épargné à celui qui a fait l'erreur de pénétrer dans la salle de ciné.

Évidemment Fredge le veut déjà.

[Rex Lee]

[stéphane]

Il y a eu un passage télé sur tv fuego il y a dix ans en italien. Qualité d'image meilleure que celle de la radio télévision ivoirienne.

[Edocle]

Merci Ami d'avoir signalé cette copie d'un film a réserver exclusivement
aux accros aux spaghetti... Quelques heures de travail en perspective
et nous allons pouvoir regarder dans de bonnes conditions la VF de ce
qu'il faut bien appeler un film. Parce que oui ce film est sorti en France
le 08/03/73 par les films Jacques Leitienne...
Donc quelques captures de cette copie en attendant mieux !!!




Une histoire de
Django Randall le justicier
qu'on appelait la "Trinité de Dieu":
Lui, le colt, la vengeance !





à suivre...

[Edocle]

Bon, ben voilà !
Revu par la force des choses...
Alors un peu de technique, si l'on peut dire :
Pas ou peu de gros plans, les dialogues se font sur des plans éloignés
donc pas de difficultés à synchroniser la VF... Même si elle est plus
courte de deux minutes !
Et alors, ou est le problème ?
Le version italienne est beaucoup plus bavarde que la version française.
Vu les plans lointains les adaptateurs nous ont concocté une version française
avec pratiquement deux fois moins de dialogues... Ils ont supprimé tous les
dialogues qui se passaient quand les acteurs sont sur leur chevaux ou dans tous
les cas ou l'on ne voit pas les bouches... Donc pas de soucis, sauf une fois
ou là, ben ils ont purement et simplement viré la scène...
Alors que faut-il faire ?
La VF en virant la scène déjà absente de la VF origine ?
La VO en sous-titrant en Français ?
Une version bâtarde en VF et en réintégrant la scène coupée avec ST incrustés ?
C'est cette dernière que j'ai choisie, car même avec une belle image c’est du bâclé,
filmé à la va comme j’te pousse. Le jeu du sicilien avec sa moumoute blonde est
complètement inexistant.
Pour le restant, faut le voir ! Oui, oui, faut le voir !

J'vais quand même pas être le seul à m'en taper des comme ça ???

[Sitting Bull]

Non, on va t'accompagner ! En prime, moi j'ai un copie "merdique" en italien....

[Rex Lee]

Vu!
Je m'attendais à pire!
Mais bon, tout cela n'est pas très glorieux et ne plaide guère en faveur du western italien.

N'empêche que j'ai fait quelques captures qui vont me permettre d'ajouter 2 petits nouveaux dans la section acteurs:


Maily Doria





Gino Turini




Ceux-là, vous les connaissez, ils font partie de la bande à Fidani, comme Strano et Mitchell:




Luciano Conti, alias Lucky MacMurray





Amerigo Castrighella, alias Custer Gail (ou encore Gastry Gay!)


Et avec:


Mario Dardanelli





"Tiens, on dirait..."  alias Mike Monty

[Sitting Bull]

Oui, on dirait.....

[Hombre]

Alors monsieur Edocle frappe fort en ouvrant un fil sur ce film.

Haha et pourtant, j'aurais aimé avoir un Gordon Mitchell comme acteur lorsque je tournais des films durant mon cours sur le cinéma...

Où commencer donc? Ce titre est évidemment une rareté (et risque de le rester), et comme j'apprécie toujours la bouille de Mitchell, même s'il a pris un coup de vieux, je dis merci au donateur...si,si: merci!

Dans ce film c'est le singe qui rafle l'oscar du meilleur acteur, même s'il a tendance à cabotiner lorsqu'on lui donne à bouffer; mais il est parfait lorsqu'il boit de la tequila!
Le grand rouquin/blondin Django est terrible à regarder tellement son jeu est anémique; il ne se débrouille même pas bien dans les bagarres...faut dire qu'il a été mal guidé dès le départ par le réalisateur.

La musique, la photographie et le montage sont à l'avenant. Parlons-en du montage d'ailleurs. Personne n'a remarqué à la fin, lorsque le héros enlève la cagoule au méchant, l'on peut voir deux visages différents: le cascadeur (je suppose) pendant quelques images et l'acteur en gros plan tout de suite après.  Ces quelques images du barbu cascadeur ont été oublié au montage.
Ce film est un perle de tout ce qu'on ne doit pas faire dans une réalisation. Et juste pour ça, il a droit à une place privilégiée dans ma vidéothèque entre Pour Quelques Dollars De Plus et Les Grands Espaces...ou quelques chose comme ça.

Ha oui, j'oubliais: le doublage...comment on a réussi à réunir une équipe d'acteurs en doublage de haut niveau pour ce film?? Les bras m'en tombent; il y a bien d'autres titres qui auraient mérité ce casting de voix françaises.

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